Les bienfaits de la solitude

Texte argumentatif : La solitude ou pas ? 

  DROIT A LA SOLITUDE 

La solitude est un thème éminemment humain et dans un même temps, terriblement repoussé. Car on associe le plus souvent la solitude à l'isolement, à la séparation, au deuil, à l'abandon et donc à une grande forme de détresse.  La solitude doit être un droit, en effet elle est bénéfique pour l’humain et pour la société. 

La solitude est une expérience positive car le recueillement apparait comme une nécessité afin de faire une pause dans la vie sociale. Montaigne dans ses Essais écrits en 1580, insiste sur l’importance de s’écarter de la société et de profiter de moments en solitaire. Cela permet de mieux se connaitre. L’écrivain Olivier Remaud, dans son essai Solitude Volontaire publié en 2017, évoque la même idée en montrant que l’homme a besoin de périodes de solitudes, pendant lesquelles il s’éloigne des obligations sociales, afin de mieux se recentrer sur soi. La vie en société multiplie les obligations familiales et professionnelles. Il est bénéfique d’arrêter l’agitation, le mouvement, la précipitation dans laquelle la société nous emporte et nous habitue. En effet s’isoler temporairement de la vie sociale peut apporter réconfort. L’idée de s’isoler de la vie sociale est aussi représenté dans le tableau de Caspar David Friedrich, Le Voyageur contemplant une mer de nuages, réalisé en 1818. Le personnage représenté par le peintre est immobile, et fait une pause solitaire et contemplative, d’où le titre de l’œuvre. Faire une pause à l’écart de la société semble donc positif pour chacun. 

Solitude et société concorde, et l’on a besoin des deux pour vivre. Ces deux notions ne sont pas antinomiques ou incompatibles. Nous ne profitons bien de la solitude que si nous faisons partie intégrante de la société. C’est parce que nous vivons des moments intenses et mouvementés socialement que nous ressentons le besoin régulier de nous ressourcer temporairement dans la solitude. L’écrivain Sylvain Tesson illustre dans son livre Dans les forêts de Sibérie, publié en 2011, affiche des Russes qui peuvent servir d’exemple à cette association solitude/société. Ces personnes sont capables de s’arrêter complètement et de rentrer dans un moment de léthargie solitaire, assis à ne rien faire, à observer ou à méditer. Et quelques instants après ils se lèvent et se retrouvent en communauté à effectuer des actions commune et solitaire. On pourrait donc penser que la solitude est comme une nécessité pour que la vie sociale soit plus harmonieuse.  

La solitude apporte quelque chose de plus, elle permet à l’homme de prendre du recul sur la vie et de mieux comprendre le monde qui l’entoure.  Montaigne nous témoigne de l’importance de prendre du recul par rapport à notre vie, afin de ne pas souffrir si l’on perd quelque chose ou quelqu’un. La solitude offre à l’homme des temps de réflexion sur la vie, la mort, et notre rapport aux êtres et aux choses. Cela permet de mieux comprendre le monde pour mieux vivre.  L’idée se retrouve chez le peintre, comme Malaussanne Jean Claude avec son œuvre intitulé Solitude. Dans cette œuvre, un vieux monsieur est représenté qui est en train de réfléchir sur son existence. Cela souligne à quel point la solitude permet d’observer la société et de mieux en comprendre les rouages, et aussi chez Tesson qui avoue ne plus voir le paysage de la même manière à partir du moment où il se retrouve seul. La solitude offre à l’homme des occasions d'analyser et de réfléchir sur le monde afin de mieux le comprendre. 

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