Les antiquités de Rome Du Bellay
Commentaire de texte : Les antiquités de Rome Du Bellay. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar gabindugaron • 10 Janvier 2022 • Commentaire de texte • 3 362 Mots (14 Pages) • 803 Vues
Gabin Geslot 2nd 6
Durant l’Antiquité, ce que l’on appelle l’Europe aujourd’hui était dominée et sous l’autorité de ce que l’on nommait L’Empire Romain. C’était l’un des deux plus grands empires jamais acquis par un seul chef militaire avec celui de Napoléon Bonaparte. Mais ces puissances ont évidemment été anéanties au plus grand regret de certains poètes qui les admiraient. On retrouve à la fois cette exaltation et cette amertume dans le sonnet de Joaquim Du Bellay, Les Antiquités de Rome, publié en 1558, suite à son séjour au pays d’Horace et de Pétrarque qui le séduisit d’abord puis le déprima profondément. Grâce à l’art poétique, il publia à son retour en France des poèmes sur son admiration pour la grandeur latine et sa mélancolie devant l’anéantissement de la Rome antique. Le poème nous présente d’abord la super puissance d’antan, puis un empire déchu et enfin une vengeance d’une lâcheté inouïe.
Tout d’abord, le sonnet nous présente la super puissance d’antan. Rome était autrefois le roi politique de ce que l’on appelle L’Europe d’aujourd’hui grâce à ces innombrables conquêtes. Cela, Du Bellay le vente dans son poème quand il cite « Le courageux lion » en parlant de l’Empire romain. Ce morceau de phrase est à la fois une comparaison et une personnification de Rome. « Le » est un article défini. « Courageux » signifie travailleur, qui n’a pas peur de se lancer dans quelque chose. Ici, il exprime le courage que Rome a dû avoir pour mener toutes ses guerres. Quant à lui, le mot « lion » signifie la puissance, le respect. Le lion est le roi de la savane, il est respecté de tous, Rome est comparée à ce dernier. De plus, on donne à une ville les traits d’un animal animé. C’est donc aussi une personnification. De surcroit, le lion est également comparé à Hector car celui-ci était le plus fervent soldat troyen mais il est mort lors d’une guerre contre Les Grecs. Aussi, il y a une autre comparaison dans la phrase « Provoquer l’ennemi qui ne peut se venger ». Le « l’ » montre bien que l’on sait qu’il n’y avait qu’un empire, celui de Rome. « Ennemi » est une comparaison avec les Romains. Le fait que l’on ne précise pas quel ennemi prouve bien que Rome était le seul et qu’il avait un immense territoire mais la fin de la phrase nous montre qu’il n’est plus ce qui l’était car il ne peut se venger. Il y a également une comparaison au tout début du texte, l’Empire romain est mis en opposition avec « le torrent ». Encore une fois, « le », article défini, souligne bien le fait que nous n’avons pas besoin de préciser de qui il s’agit. Le torrent étant un cours d’eau à débit très rapide, cela prouve que Rome était très puissante. De plus, dans la strophe trois, l’Empire romain est comparé aux Grecs qui ont gagné la bataille de Troie grâce à leur malice. Dans ce vers : « Et comme devant Troie on vit des Grecs encor », la comparaison est introduite par « comme ». « Devant » est un repère spatiotemporel. « Troie » nous donne la localisation. « On vit » est au passé simple donc cela montre bien que cet Empire n’est plus. « Encor » montre qu’il persiste. Cette comparaison exprime encore la puissance de Rome d’antan, son intelligence militaire. Les Romains gagnaient les guerres car ce sont les premiers à organiser leur armée. Si nous regardons l’ensemble du poème, nous pouvons constater que les Romains sont comparés à trois choses différentes qui sont placées en gradation montante. Dans le premier vers, ils sont mis en opposition à la nature, ensuite aux animaux, et enfin aux humains. Cela peut suggérer que l’Empire n’avait peur de rien et que, quoique qu’il affrontait, il gagnait. Aussi, le fait que Rome soit comparée à plusieurs éléments nous montre qu’elle était très puissante puisqu’elle « affronte » les trois successivement. De plus, de multiples oxymores sont présents : l’été opposé à l’hiver. La gloire en contradiction avec la défaite et l’avant antonyme de l’après. Ces trois oppositions nous montrent bien que le temps du triomphe et de la gloire de l’Empire romain est terminé.
De plus, pour nous conforter dans l’idée que les Romains avaient un immense empire, il y a des mots qui font référence à l’espace. Le début du troisième vers, « Et ravir par les champs d’une fuite hautaine », montre que les Romains s’attaquaient à de vastes territoires car « ravir » signifie conquérir avec puissance, « par les champs » est un repère spatiotemporel qui ne laisse pas indifférent. Quand on pense à des champs, on s’imagine d’immenses plaines très vastes comme celle de Rome. Il y a aussi une comparaison. L’article « les » renforce le sentiment d’une immensité car il est au pluriel. « Une fuite hautaine » expose la puissance que l’Empire avait puisqu’ il s’attaquait à des immenses plaines par « une » - qui est un singulier - « fuite » qui suggère un tout petit espace ouvert et « hautaine » qui exprime l’arrogance de prendre des immenses champs par un rien. Aussi, le vers quatre, « L’espoir du laboureur et l’espoir du berger », implique, de façon plus indirecte, une étendue. Etant donné que les laboureurs et les bergers ne vivaient pas dans les villes mais dans les campagnes pour développer leurs cultures et élever leur bétail, cela signifie que l’Empire ne s’intéressait pas qu’aux villes mais aussi aux zones rurales et donc qu’il s’étendait beaucoup.
De surcroît, il y a aussi un certain nombre de termes qui rendent Rome très majestueuse, somptueuse, forte, invincible mais qui ne cachent pas la violence qu’ont dû employer les Romains. Le quatrième vers est réversible. Le fait que Du Bellay ait utilisé le mot « espoir » est très fort. Il prouve que Rome était aux yeux de tous quasiment invincible et indestructible. On a souvent de l’espoir lorsque l’on croit qu’il y a peu de chance que la situation dans laquelle nous sommes change du bon côté et que cela soit fini (nous sommes bien placés pour le savoir en ce moment). Aussi, le fait que le mot soit répété deux fois pour deux personnes différentes est une anaphore, mais c’est aussi la preuve que sûrement un grand nombre d’hommes de l’époque était dans le même désespoir qu’eux et donc que les Romains étaient, si je puis dire, des dieux inatteignables en termes de puissance militaire. Au surplus, les vers onze et douze, « Ainsi ceux qui jadis soulaient, à tête basse, » et « Du triomphe romain la gloire accompagner, » soulignent très fortement la puissance des Romains. « Ainsi » est une conséquence. « Ceux » désigne tout le monde, une généralité non définie. « Jadis » nous montre bien que c’est fini. Le verbe est à l’imparfait, l’action est donc passée. Le groupe de mot « à tête basse » exprime le fait que personne n’osait dire à voix haute ce qu’ils pensaient. Le vers suivant est fort en éloge. Le mot « triomphe » signifie une réussite, l’aboutissement d’une grande chose. « Le triomphe romain » est grâce à l’article défini, qui là encore prouve que l’on n’a pas besoin de préciser de qui on parle car il n’y en a qu’un, est le plus grand triomphe de tous les temps, c’est une fierté de faire partie des Romains à l’époque. De ce triomphe découle la gloire, c’est la chose que tous les hommes veulent. On nous montre très clairement que même si l’on n’appréciait pas les Romains, on voulait ce qu’ils représentaient par leurs multiples conquêtes, c’est-à-dire la gloire. De plus, le vers, « Braver les moins vaillants autour du corps d’Hector », nous démontre la violence - que ne cache pas Du Bellay - que Rome a dû employer pour conquérir tous ces territoires. Pour attester cela, le poète utilise dans ce cas-là une comparaison avec les Grecs à Troie qui ont tué beaucoup de Troyens. Ici, la phrase commence par « braver » qui signifie tuer. Ensuite, il y a « les » qui signifie qu’il y avait plusieurs personnes ce qui suggère l’importance d’Hector. « Moins vaillants » désigne les moins courageux, ceux qui ne se sont pas battus. « Autour » est un repère spatiotemporel, ils se recueillent autour d’Hector. « Corps d’Hector » est un euphémisme pour dire qu’il est mort. C’était le meilleur soldat troyen. Ce vers nous dit que Rome a versé beaucoup de sang et que personne ne lui résiste, même pas le meilleur soldat de Troie.
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