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Les Fourberies de Scapin, acte III, scène 2, AL et Q de gram

Commentaire de texte : Les Fourberies de Scapin, acte III, scène 2, AL et Q de gram. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  14 Mai 2020  •  Commentaire de texte  •  3 018 Mots (13 Pages)  •  3 962 Vues

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Parcours : La comédie du valet.

Molière, Les Fourberies de Scapin, acte III, scène 2, 1671, classicolycée p. 264

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GÉRONTE.- Ne saurais-tu trouver quelque moyen pour me tirer de peine ?

SCAPIN.- J’en imagine bien un ; mais je courrais risque moi, de me faire assommer.

GÉRONTE.- Eh, Scapin, montre-toi serviteur zélé. Ne m’abandonne pas, je te prie.

SCAPIN.- Je le veux bien. J’ai une tendresse pour vous qui ne saurait souffrir que je vous laisse sans secours.

GÉRONTE.- Tu en seras récompensé, je t’assure ; et je te promets cet habit-ci, quand je l’aurai un peu usé.

SCAPIN.- Attendez. Voici une affaire que je me suis trouvée fort à propos pour vous sauver. Il faut que vous vous mettiez dans ce sac et que...

GÉRONTE, croyant voir quelqu’un.- Ah !

SCAPIN.- Non, non, non, non, ce n’est personne. Il faut, dis-je, que vous vous mettiez là dedans, et que vous gardiez de remuer en aucune façon. Je vous chargerai sur mon dos, comme un paquet de quelque chose, et je vous porterai ainsi au travers de vos ennemis, jusque dans votre maison, où quand nous serons une fois, nous pourrons nous barricader, et envoyer quérir main-forte contre la violence.

GÉRONTE.- L’invention est bonne.

SCAPIN.- La meilleure du monde. Vous allez voir. (À part.) Tu me payeras l’imposture.

GÉRONTE.- Eh ?

SCAPIN.- Je dis que vos ennemis seront bien attrapés. Mettez-vous bien jusqu’au fond, et surtout prenez garde de ne vous point montrer, et de ne branler pas, quelque chose qui puisse arriver.

GÉRONTE.- Laisse-moi faire. Je saurai me tenir...

SCAPIN.- Cachez-vous. Voici un spadassin qui vous cherche. (En contrefaisant sa voix.) "Quoi ? Jé n’aurai pas l’abantage dé tuer cé Geronte, et quelqu’un par charité né m’enseignera pas où il est ?" (À Géronte avec sa voix ordinaire.) Ne branlez pas. (Reprenant son ton contrefait.) "Cadédis, jé lé trouberai, sé cachât-il au centre dé la terre." (À Géronte avec son ton naturel.) Ne vous montrez pas. (Tout le langage gascon est supposé de celui qu’il contrefait, et le reste de lui.) "Oh, l’homme au sac !" Monsieur. "Jé té vaille un louis, et m’enseigne où put être Géronte." Vous cherchez le seigneur Géronte ? "Oui, mordi ! Jé lé cherche." Et pour quelle affaire, Monsieur ? "Pour quelle affaire ?" Oui. "Jé beux, cadédis, lé faire mourir sous les coups de vaton." Oh ! Monsieur, les coups de bâton ne se donnent point à des gens comme lui, et ce n’est pas un homme à être traité de la sorte. "Qui, cé fat dé Geronte, cé maraut, cé velître ?" Le seigneur Géronte, Monsieur, n’est ni fat, ni maraud, ni belître, et vous devriez, s’il vous plaît, parler d’autre façon. "Comment, tu mé traites, à moi, avec cette hautur ?" Je défends, comme je dois, un homme d’honneur qu’on offense. "Est-ce que tu es des amis dé cé Geronte ?" Oui, Monsieur, j’en suis. "Ah ! Cadédis, tu es de ses amis, à la vonne hure." (Il donne plusieurs coups de bâton sur le sac.)

Les pères (qui veulent marier leur fils contre leur gré)

Argante

Géronte

Les fils (dont l’un s’est marié en secret)

Octave

Amoureux et époux secret d’Hyacinthe (naissance inconnue)

Léandre

Amoureux secret de Zerbinette (jeune Égyptienne pour laquelle il va falloir payer une rançon)

Les valets

Silvestre valet d’Octave

Scapin, valet de Léandre

Le topos de la reconnaissance qui résout l’intrigue

Zerbinette se révèle être la fille d’Argante

Hyacinthe se révèle être la fille de Géronte

Explication linéaire

Introduction : 

De nombreuses comédies antiques, la farce et la commedia dell’arte ont inspiré Les Fourberies de Scapin, la comédie en trois actes de Molière, représentée en 1671, et, en particulier le type du « zanni », le valet rusé et débrouillard. C’est Scapin, qui va ainsi aider les jeunes gens amoureux, Octave et Léandre contre leur pères abusifs Argan et Géronte. Dans la scène 2 de l’Acte III, non loin du dénouement, Scapin a fait croire à Géronte, dont il veut se venger des mauvais traitements qu’il a subis de sa part, qu’on le cherche pour le tuer, et va le persuader de se cacher dans un sac.

En quoi le jeu du valet va-t-il produire une scène particulièrement jubilatoire ?

Lecture expressive de la scène : 

Jeu possible : essayer que Scapin s’adresse au public, ou à Géronte et au public ; dans la commedia dell’arte, les comédiens jouent avec le public, pas seulement durant les apartés. Pensez aux jeux de scène, notamment lors des pauses. Grande importance des accessoires, du sac, du bâton.

Plan du passage : 3 mouvements

1° mouvement – du début jusqu’à « quand je l’aurai un peu usé » :

Géronte, effrayé des menaces dont il se croit l’objet, demande l’aide de Scapin.

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