Les Chatiments
Commentaire de texte : Les Chatiments. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dianoudu78 • 3 Avril 2016 • Commentaire de texte • 1 823 Mots (8 Pages) • 2 474 Vues
Victor Hugo
Lux : Les Chatiments ( 1853)
Introduction
Hugo s’est engagé avec les républicains en 1851 pendant le coup d’état du futur Napoléon III. Pour échapper à la répression politique, il doit s’enfuir dans les îles anglo-normandes ( Jersey/ Guernesey ) . C’est donc de cette île qu’il rédige ce recueil, véritable pamphlet politique contre Napoléon III qu’il appelle le « petit », le « nain immonde » ou le « tyran ».
Le premier poème du recueil s’intitule « Nox », le dernier « lux » , c’est donc une structure porteuse d’espoir : la destinée de l’homme le porte de l’ombre à la lumière.
Rappel sur la problématique qui doit toujours interroger la manière dont le message est exprimé : à ce titre, surtout pour un poème ou un extrait de théâtre, bien intégré le genre du texte en montrant qu’il est original.
I Une parole poétique au service de l’enthousiasme du poète.
1°) Un poème vivant et dynamique
Victor Hugo, parvient, à travers un certain nombre de procédés à transmettre son enthousiasme..
Tout d’abord il constuit un poème vivant et dynamique
- Ponctuation très expressive : exclamations nombreuses.
- Hétérométrie du poème qui crée une variété : alternante alexandrins / Hexasyllabes.
- Un rythme vivant et varié : - nombreux enjambements ( V.2/3 )
- Rejet V.6 /
- Hugo transforme le rythme de l’alexandrin : présence de trimètre ( alexandrin en trois mesure = V.32 alexandrin romantique, Tétramètre ( en 4 parties ) au vers 1 , alexandrin à césure faible et très fluide comme au vers 16
- Les rimes renvoient aussi à la variété et à l’aspect vivant du poème :
- D’abord plates, elles sont à chaque fois ensuite embrassées.
Les rimes aussi sont variées : parfois suffisantes (V.1/2 ), parfois riches ( France/ délivrance ). Proximité parfois tellement proches qu’il s’agit d’une paronomase ( sommes/hommes V.16/17 )
2°) Une rhétorique de l’enthousiasme
Ensuite, il met en place une argumentation masquée ,
Victor Hugo veut convaincre et persuader son lecteur de sa foi en l’avenir
Il utilise pour cela le registre ORATOIRE : le lecteur a l’impression d’entendre un discours. Le poème devient un dithyrambe (hymne religieux) qui fait l’éloge de l’avenir.
On note un certain nombre d’indices caractéristiques du registre oratoire:
- la présence du rythme ternaire dès le premier vers : triple répétition du nom « Bannis ! » ou encore au vers 32 : « Martyrs saignants, pendant que les hommes, sans maître »
- l’adresse à un auditoire fictif qu’il interpelle par les marques de la deuxième personne : « Nous vous verrons » ( V.16 ). On note également la répétition du pronom « Vous » au vers 19.
- Enfin, il a recours à des antonymes qui mettent en valeur des antithèses structurant le discours poème ( « flux » V.2 s’oppose à « reflux » V.3 )
→ Il met en valeur son enthousiasme par le biais de ces procédés oratoires
3°) L’emphase du poète
Enfin, le ton du poème est lui aussi caractérisé par une forme d’éloquence qui donne de la puissance à ce discours/poème.
Cette emphase s’exprime par :
- la volonté de généraliser le propos, marquée par l’anaphore du déterminant défini « Les » aux vers 7 et 13 : « Les temps », « Les tyrans ».
- Ainsi que La présence répétitive du futur qui crée une harmonie : « fuiront » V.4, « luiront »V.7, « s’éteindront » V.13.
Cet enthousiasme du poète, exprimé par une emphase toute hugolienne, est ici au service d’une vision optimiste de l’avenir.
Transition : Le poète vise également à transmettre une vision idéale et utopiste de l’avenir..
II Une vision idéale et utopiste de l’avenir
1°) Une vision pleine d’espoir : la symbolique de la renaissance
En premier lieux il transmet une vision pleine d’espoir. Il semble important de préciser que son poème se construit en opposition avec Nox.
Cet espoir est également s’exprime par la thématique de la renaissance. La métaphore du vers 14 : « « et l’allusion aux « deux aurores » illustre cette thématique.
Cet espoir est évidemment celui du Progrès, personnifié par le participe présent du verbe couvrir au vers 26 : « couvrant l’Europe et couvrant l’Amérique ».
Les précisions géographiques indiquent cette volonté d’inscrire la démarche dans un rayonnement universel.
L’arbre représente métaphoriquement le progrès. Sorti du « gouffre » pour s’étendre au monde en un mouvement inéluctable. L’adjectif « chimérique » rime ici avec « Amérique », ce qui montre la certitude de la naissance de cet arbre du progrès, « autrefois » simple rêve
L’allusion est reprise au vers 35 : « Sous ce grand arbre » ; la préposition indique le rôle protecteur que celui-ci doit avoir
2°) Un monde d’égalité et de liberté
Ensuite, le poète met en scène un monde d’égalité et de liberté, conforme à ses convictios.
Pour Victor Hugo, la lutte contre l’exploitation, la sujétion et l’asservissement est évidemment une priorité.
De nombreuses allusions à la liberté émaillent le poème.
- La liberté est d’abord exprimée par l’absence de maître, la disparition d’une classe de dominants et de dominés. Dès le vers 9, « Toute l’humanité » est comparée à un « maître », libre d’agir et de se comporter. Le vers 13 file cette image d’une tyrannie devant disparaître :
- « Les Tyrans s’éteindront comme des météores ». Cette comparaison insiste sur le caractère inéluctable et rapide de cette disparition.
Le poète fait ensuite directement référence à la « Liberté » au vers 24. La répétition du négatif « plus » ; « plus de » souligne la volonté du poète d’annihiler toutes ces formes d’asservissement.
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