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Lecture linéaire L'Ennemi de Baudelaire

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Par   •  9 Janvier 2022  •  Cours  •  1 706 Mots (7 Pages)  •  4 976 Vues

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« L’Ennemi » de Baudelaire      Lecture linéaire

Introduction

Le temps fait partie des thèmes importants du « Spleen » dans la poésie de Charles Baudelaire. Il génère de la souffrance et son influence est négative. Le sonnet « l’Ennemi » extrait de la section « Spleen et Idéal » des Fleurs du Mal, offre au lecteur une perception du temps particulière, entre le désespoir et la quête d’un idéal salvateur.

Problématique

Nous nous demanderons de quelle manière la présence destructrice du temps agit sur le poète et son œuvre ?

1er mouvement : une triste jeunesse.

2ème mouvement : le bilan négatif de l’âge mûr.

3ème mouvement : L’espoir d’un renouveau.

4ème mouvement : la présence destructrice du temps.

I. Une triste jeunesse (1ère strophe)

Extrait / citation

Outils d’analyse (figures de style, grammaire…)

Interprétation / commentaire

« Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage » v.1

 

« Traversé ça et là  par de brillants soleils » v.2

« Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage » v. 3

« Qu’il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils » v.4

- Emploi du déterminant possessif à la 1ere personne.

- Métaphore : la jeunesse est comparée à un orage, ce terme est renforcé par l’adjectif « ténébreux ».

- La métaphore se poursuit avec l’image du soleil, qui s’oppose à celle de l’orage. Le mot « soleil » est renforcé par l’adjectif « brillants ».

- Locution adverbiale « çà et là », CC de manière du verbe « traversé ».

- Poursuite de la métaphore (métaphore filée) de la jeunesse associée aux intempéries. L’adjectif indéfini « tel » en souligne l’intensité.

- La dimension destructrice de l’orage est renforcée par la rime croisée orage/ravage.

- La métaphore associe la vie du poète  à la nature.

- « Fruits » terme mélioratif, renforcé par l’adjectif « vermeils », la couleur rouge exprime la vie, la vigueur.

- Par ailleurs on note dans la strophe une assonance en « i », et une allitération en « l » agréable et vivifiante, en opposition avec celle associée aux sons « r » et « t » qui marque l’orage, dure et agressive.

Le poète s’exprime et se met en scène, il se réfère à son enfance, a son passé.

La jeunesse n’est donc pas une période belle et radieuse, elle est sombre.

La lumière a existé dans sa jeunesse tourmentée, elle est intense mais elle a brillé peu souvent, par intermittence « çà et là ». Le bonheur est rare.

Dans sa jeunesse, le poète a connu des événements si violents qu’il en est resté dévasté. 

On note une opposition forte avec l’alternance : pluie / soleil associée aux ténèbres et à la lumière. Souffrance / bonheur également en lien avec le spleen et l’idéal.

« Le jardin » est la vie actuelle du poète.

Les fruits évoquent la réussite de sa jeunesse, mais il y a peu de récolte, peu de positif.

On ressent une alternance de douceur et de dureté au travers des sons : qui reprend le thème du bonheur et de la souffrance.

Le constat sur la jeunesse du poète est pessimiste. L’idée de destruction et de malheur est prédominante.

II. Bilan négatif de l’âge mûr (2ème strophe)

Extrait / citation

Outils d’analyse (figures de style, grammaire…)

Interprétation / commentaire

« Voilà que j’ai touché l’automne des idées » v.5

« Et qu’il faut employer la pelle et les râteaux » v.6

« Pour rassembler à neuf les terres inondées » v.7

« Où l’eau creuse des trous grands comme des tombeaux » v.8

- La Locution interjective « voilà que » indique une action soudaine, un changement.

- On observe une métaphore : l’âge du poète est dorénavant associé à l’automne.

- « Il faut » expression impersonnelle : indique la nécessité,  la combativité.

- Les outils « pelle » et « râteaux » sont associés au champ lexical du jardin.

-Le poète parle de son objectif : « rassembler » : refaire, réparer avec le terme mélioratif « à neuf ».

- Le travail se porte sur les terres noyées de pluie.

- L’action de la pluie : le champ lexical de l’eau est présent (eau, inondées, pluie).

- Assonances en « cr » ; « tr », « gr », sonorité dures, désagréables.

- Comparaison :  trous = tombeaux

Une nouvelle étape dans la vie du poète attire l’attention, on passe de l’été à l’automne.

Les saisons sont les représentations symboliques des étapes de la vie. L’automne est la saison de la maturité.

Le mot « idée » pourrait évoquer la création poétique.

Un projet de travail apparaît qui demande du matériel, des efforts.

Le poète propose l’idée d’un travail régénérateur, d’un espoir de renouveau qui tranche avec le pessimisme. Un renouveau dans la création.

Mais, la terre a subi les dégâts de l’eau.

 

L’action de creuser est ressentie au travers des sonorités plutôt agressives.

Idée de peur, de vide, thème de la mort dominent.

Le champ lexical de l’eau est omniprésent dans le poème, « pluie, orage, inondé, lavé » l’eau lave et détruit.

Le poète entrevoit d’une vie nouvelle. La métaphore du travail de la terre évoque aussi la création poétique, et celle-ci peut être un moyen de surmonter les ravages du temps,

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