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Lecture analytique du Mariage de Figaro, Acte II Scène 1 de Beaumarchais

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Par   •  18 Juin 2018  •  Commentaire de texte  •  1 943 Mots (8 Pages)  •  1 274 Vues

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Lecture analytique du Mariage de Figaro, Acte II Scène 1 de Beaumarchais

Beaumarchais, né en 1732 et mort en 1799, est un dramaturge du XVIIIème siècle. Bien qu’il ne soit pas un philosophe, il est associé au mouvement des Lumières avec lesquels il partagent leurs préoccupations et leurs valeurs. Le mariage de Figaro est le deuxième volet d’une trilogie, composé également de Le Barbier de Séville, le premier volet et La Mère Coupable, le troisième volet. Cette pièce a été jouée pour la première fois en 1784. Dans l’acte I, nous avons appris que Figaro, le valet du comte, veut épouser Suzanne, la servante de la comtesse, mais le Comte Almaviva cherche à séduire cette dernière et à profiter de son droit seigneurial qu’il avait abolit. Nous avons aussi appris que le page Chérubin, le filleul de la comtesse, amoureuse de cette dernière. Si tous les personnages sont apparu, la comtesse n’est apparu que brièvement et à la fin de l’acte I, le spectateur ne possède que peu d’information sur elle. La scène 1 de l’acte II va nous permettre de découvrir la comtesse grâce à un dialogue intime avec Suzanne. Que nous apprend cette scène sur la Comtesse et sur sa relation avec Suzanne ? Pour répondre à cette question nous allons voir dans la première partie le portrait psychologique de la Comtesse puis nous nous intéresserons au duo entre la comtesse et Suzanne.

I. Le portrait psychologique de la Comtesse

1. Femme troublée

Tout d’abord son agitation est souligné par les didascalies qui nous indiquent des mouvements vif et contradictoires : « se jette dans la bergère » ligne 1, « se lève et se promène » ligne 32, « Elle s'assied » ligne 51.

Cette agitation est également mis en évidence avec le participe présent : « rêvant » qui souligne les pauses et méditations de la comtesse ; avec la réplique de Suzanne doublée de la didascalie : « C'est que Madame parle et marche avec action / Elle va ouvrir la croisée du fond. ».

L’énonciation révèle aussi son agitation avec les phrases exclamatives « Ah! je l'ai trop aimé ! », avec les phrases interrogatives « Quoi, Suzon, il voulait te séduire ? », avec les points de suspension « Laissons... laissons ces folies... », avec les interjections « Eh bien, Suzon ? ».

Nous remarquons une variation du comportement de la comtesse. Jusqu’à la ligne 20, elle est étonnée : « Quoi Suzon », « Est-ce que j’ai cet air-là, Suzon ? », « Mon Ruban ? ».

De la ligne 20 à 29, son étonnement se transforme en rêverie amoureuse car elle est flattée par les faits relatés par Suzanne, cette rêverie est montrée avec les didascalies : « souriant », « rêvant ».

Mais des lignes 29-45, son vraie ressentit, celui de la souffrance d’être une épouse délaissée fait surface et est marquée par l’utilisation de nombreuses exclamation : « Ah je l’ai trop aimé ! », « Les hommes sont biens coupables ».

En effet, son trouble est lié, d’une part, à son mari.

2. Femmes trompée : colère amertume

La Comtesse est bien plus blessée par l'attitude de son mari qu'elle ne veut bien l'admettre devant Suzanne par fierté et pudeur, elle se trahit néanmoins en l'espace d'un instant avec les didascalie : aux lignes 32-33 « se lève et se promène en se servant fortement de l'éventail », à la ligne 46, « rêvant longtemps » suivit du propos « Sans cette constance à me fuir…» à la ligne 46-47 dans laquelle les points de suspension témoignent ici d'une réflexion intérieure faite de prise de conscience et de regrets tus. C'est une femme qui apparaît blessée et, l’adjectif « chaleur », aux la ligne 42-45, laisse transparaître sa détresse dans son comportement.

Nous remarquons également un champ lexical de l'amour dans son aveu : des lignes 36 à 38, «Ah ! je l'ai trop aimé ! je l'ai lassé de mes tendresses et fatigué de mon amour ; voilà mon seul tort avec lui ».

En parallèle cependant, on voit qu'elle emploie le passé pour évoquer le Comte, et les participes passés comme « lassé « à la ligne 36 et « fatigué « à la ligne 37, laissent à penser qu'elle ne se fait pas beaucoup d’illusion sur la suite de leur relation.

Elle semble assez fataliste et lucide avec une proposition brève « Il ne m'aime plus du tout ». Sa colère est tourné vers le Comte et les hommes en général avec des généralisations qu'elle utilise à propos du Comte : « Comme tous les maris « à la ligne 35, « Les hommes sont bien coupables ! «, à la ligne 47, ce qui souligne l’ingratitude masculine qui s’oppose à la loyauté féminine et qui suscite une colère

3. Femme sensible

Elle est également troublée à cause de l’émotion causée par Chérubin.

Curieusement c'est la Comtesse qui, au début de la scène, va orienter la conversation sur Chérubin et donc qui va engendrer une parenthèse dans le sujet grave : à la ligne 7 « Et le petit page était présent ? ».

A l’image de son attitude envers le Comte, Roseline éprouve pour Chérubin, bien plus de sentiments qu'elle ne peut ou ne veut l’admettre. De nombreux points d'interrogation témoignent de son vif intérêt pour ce que dit Suzanne : « pourquoi de pas s’adresser à moi-même ? est-ce que je l’aurais refusé ? », « Est-ce que j’ai cette air-là, Suzon ? ».

Elle apparaît complaisante et attendrie avec un lexique affectif pour désigner Chérubin « le petit page » ligne 7, «

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