Leader Positif : une alternative au service de la transformation.
Dissertation : Leader Positif : une alternative au service de la transformation.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Mor Kevin Ndoye • 29 Mai 2018 • Dissertation • 1 552 Mots (7 Pages) • 651 Vues
Chapitre 1
Leader Positif : une alternative au service de la transformation.
Soufyane FRIMOUSSE, Yves LEBIHAN et Jean Marie PERETTI.
Introduction
La plupart des livres de management reprennent à profusion la fameuse formule de Fayol où le dirigeant serait le « cerveau » de l' « organisme-social » qu'est l'entreprise, pendant que les collaborateurs en seraient les « membres », les « organes », rouages passifs et aveugles. Dans cette optique, les leaders ont tendance à mettre en avant leurs forces, leurs compétences et leurs statuts dans un environnement professionnel pyramidale provoquant ainsi une multitude de comportements dysfonctionnels: stress, épuisement, dégradation du climat social, désengagement, in-équité…Or, l’entreprise de demain ne peut plus reposer sur une logique de rapports de forces et de contraintes. Bien au contraire, les évolutions économiques, sociétales et technologiques invitent à une croissance des flux et des échanges au sein des organisations afin de stimuler la création de valeur ajoutée qui se situe souvent à la base des structures organisationnelles.
Le dogme managérial a évolué du concept de l’ouvrier docile, besogneux, silencieux et obéissant du taylorisme à celui de salarié manipulé, dupé par une illusion de participation et d’adhésion à des mots et des valeurs dans le management actuel. Le véritable leader doit aller au-delà de l’anthropologie sinistre de l’homme loup pour l’homme et par-delà l’anthropologie vaniteuse du « self made man ». La logique de l’obéissance doit céder le pas à la logique de la reconnaissance et de la responsabilité. Les ponts doivent être rebâtis car les aspirations des générations montantes ne trouvent plus à s’épanouir dans l’organisation fordo-taylorienne. L'entreprise est une aventure collective-commune dont les leaders ont autant, sinon plus de devoirs que de droits, et en particulier celui d'être les garants de justice et de la reconnaissance dans un cadre où la place de chacun est assurée, « avec » et non plus « contre » celle de l'autre
Réinventer l’exercice du leadership devient donc un enjeu capital pour les organisations soucieuses de favoriser le bien être, les comportements innovateurs et l’engagement de ses collaborateurs. Face à la crise des modèles de leadership traditionnels, l’approche du leader positif semble constituer une alternative intéressante.
Les piliers et les dimensions du Leader Positif.
Conceptuellement et théoriquement, le leader positif repose sur les neurosciences cognitives, la psychologie positive et la pleine conscience. Le leader positif complète et dépasse le leadership servant et transformationnel puisqu’il est notamment question de transformation de soi en tant que leader. C’est l’étape nécessaire à la transformation des collaborateurs puis des organisations. La transformation est positive et non pas négative (source de dégradation de soi et des autres). Il y a donc une orientation donnée à la transformation. Avec le leader positif, le processus de leadership n’est plus considéré comme un échange statique entre dirigeant et salarié mais comme un échange dynamique et personnalisé. Le leader positif s’insère dans un paradigme différent qui est celui de la transformation à partir de l’inversion pyramidale. Il s’agit de servir la zone de création de valeur. En fait, le leader positif vise à se transformer pour mieux transformer son organisation et l’écosystème qui l’entoure, pour atteindre un modèle économique et social plus épanouissant et performant, solidaire et responsable.
Le Leader Positif se définit selon six dimensions : 1/ Altruisme-générosité : elle correspond à la capacité à œuvrer et aider autrui ; 2/ Compassion-empathie : elle renvoie à la faculté à percevoir, à reconnaître et à être solidaire de la souffrance, la douleur et des émotions d'autrui ; 3/ Conscience-attention : elle résume la force à centrer sa pleine attention dans l’instant, sans jugement, sur soi, sur autrui et sur l’environnement ; 4/ Influence-inspiration : elle souligne l’aptitude à convaincre, à entrainer, à inspirer positivement autrui; 5/ Espoir-sens-collectif : cette dimension rassemble le pouvoir de proposer à autrui un dessein et une contribution et des interactions sociales positives et morales et à fonctionner dans l’entraide et le collectif ; 6/ Consonance-résonance-auto compassion : elle indique la possibilité d’être conscient de ses émotions et de leurs conséquences ainsi que celles des autres et d’agir authentiquement selon ses forces et valeurs, capacité à accepter avec intérêt et chaleur ses propres limites et souffrances.
Se transformer en leader positif, oui mais dans quel but ?
Le leader positif vise :
- la performance économique pérenne avec la satisfaction notamment des actionnaires grâce aux versements de dividendes, celle des communautés (fournisseurs, partenaires, clients…)
- la performance humaine en contribuant au bien-être physique, psychologique, émotionnel et spirituel, et donc à l’épanouissement des collaborateurs.
- la performance sociale et environnementale.
Nombreux sont les dirigeants à estimer que ces trois objectifs sont incompatibles. Selon les rapports des assises du mieux-vivre en entreprise (2010), 32% des dirigeants français ne seraient pas convaincus de l’intérêt du bien-être au travail et des avantages que procurent des collaborateurs épanouis. Or, Shawn Achor (2011), professeur à Harvard, évoque le happiness advantage, faisant référence aux bénéfices économiques pour l’entreprise qui sait créer les conditions de l’épanouissement. Il va même plus loin en faisant d’un cerveau positif et engagé le plus grand avantage compétitif qu’une société puisse avoir dans l’économie contemporaine.
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