Le vin des chiffonniers, Baudelaire
Commentaire de texte : Le vin des chiffonniers, Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mauher • 1 Juillet 2020 • Commentaire de texte • 2 864 Mots (12 Pages) • 1 147 Vues
Etude littéraire du poème de Baudelaire : LE VIN DES CHIFFONNIERS
EXPOSE LIMINAIRE : BAUDELAIRE ET LA CENSURE SOUS LE SECOND EMPIRE.
La censure se définit comme la résultante d'un contrôle affecté par des autorité généralement politique, sur les artistes, les écrivains, les poètes et les journalistes autrement appelés libres penseurs. La censure féroce qui s'est levée vent debout contre l'édition les Fleurs du Mal de Baudelaire est connue pour avoir été commanditée par Napoléon III lui-même, souverain du Second Empire au XIXème siècle. Les Fleurs du mal furent officiellement jugées comme une offense à la vie morale et publique, ainsi qu'aux bonnes mœurs de l'époque. C’est dans ce contexte politique et juridique très troublé que Baudelaire place de son poème, le vin des chiffonniers, sous le thème du vin de son recueil Les fleurs du mal, avec d’autres poèmes traitant du même sujet : L’Âme du vin ;
Le Vin de l’assassin ; Le Vin du solitaire ; Le Vin des amants.
EXPOSE PRELIMINAIRE CONCERNANT L’EXPOSE QUE BEAUDELAIRE PROPOSE
C'est une anecdote banale de l'époque qui préside aux fondements de l'œuvre descriptive et poétique en forme de pamphlet contre la politique autocratique du XVIIIème siècle :
L'EXPOSE PRELIMINAIRE PEUT AUSSI SERVIR D'INTODUCTION SI ON LE COUPLE AVEC L'EXPOSE LIMINAIRE.
C'est dans le quartier latin, creusot de multiples réformes artistiques, qu'un chiffonnier ivre se donne en spectacle. L'alcool le rend si euphorique que plusieurs intellectuels, tous issus du mouvement romantique qui fait florès à cette époque, habitués des lieux, subliment le personnage pour en fait l'égérie d'un libre penseur. Par ce procédé descriptif prenant des abords anodins, Baudelaire va pouvoir attaquer la politique du temps au vitriol.
La comparaison de ce chiffonnier ivre avec un philosophe est tant idéalisée, que les philosophes présents, en quête de modèles absolu et d’idées et concepts novateurs en arrièrent au point de considérer le chiffonnier comme un véritable philosophe, faisant partie intégrante de leur caste.
Les forces créatrices du chiffonnier prennent racine dans le fait que cet homme, non érudit, vit au jour le jour dans une totale liberté et sans contraintes, ni morales ni sociales, et qu'il apparait donc totalement dégagé des contingences matérielles.
Esprit libre, libéré de toutes chaînes, il ne peut donc en conséquence que connaître la nature humaine dans le tréfond de ses pensées.
ETUDE LITTERAIRE
Du poème Le vin des chiffonniers naissent 2 thèmes essentiels et fusionnels qui sont la nature humaine bien particulière du chiffonnier philosophe, et la nature symbolique du sang de la vigne qu'est le vin en tant que révélateur de la véritable nature humaine et de ses vertus le rendant capable de raisonnement, voire ici de pensées philosophiques.
PARTIE 1
LES CHIFFONNIERS :
Ces hommes se trouvent contraints de travailler dans un environnement de déchets qu’ils triaient pour la récupération au milieu d’immondices qui ne sont autres que des ordures décrites au V20 comme les vomissement confus de l'énorme Paris. Par cette description, Baudelaire fustige la surconsommation des nantis qui nourrit les plus pauvres de leurs déchets.
L’environnement des chiffonniers est à plus d'un titre dégradant. Eux-mêmes, comme tout ce qu’ils trient et récupèrent, se considèrent comme des rejets de la sociétés qui les a exclus pour les confiner à l'exploitations sous toutes ses formes des rejets d'une ville remplis de vermine et de puanteur.
Toutefois Beaumarchais nous présente chez eu une force de caractère qui manifeste avec leur nature humaine, disant qu'étant tous dans la même situation, V22 ils sont suivis de compagnons.
Parler de chiffonnier c'est aujourd'hui faire allusion à des querelles et autre bagarres incessantes pour de futiles motifs. Beaumarchais défend ces chiffonniers comme liés ensemble par un affect commun qui les unit dans la peine et la dégradation. C'est l'armée unie des sans grades, des parias, des exclus. Et dans cette sorte de confrérie particulière, chacun sait pouvoir compter sur l'autre. Nous en tirons la leçon que la pauvreté et le malheur unissent les hommes plutôt qu'il ne les oppose entre eux.
Ici l'allusion politique est très virulente contre l'autocratie napoléonienne de l'époque de l'auteur.
Ces hommes sont dépeints V22-2 blanchis par les batailles. L'auteur fait ici allusion à une des spécificités du travail de chiffonnier qui consiste à la tâche de fumiste chargé de récolter les cendres résiduelle de feux au charbon, ces dernières une fois récupérées étant utilisées dans la fabrication de savons. C'est aussi une allusion directe aux dégradations engendrées par les constructions neuves construites pour les riches bourgeois -nous sommes au siècle de Hausmann-, et les plus pauvres du peuple se voyait confier la mission d'habiter les appartements fraîchement plâtrés pour que rejets de plâtre plaqué sur les murs soient essuyés par leurs propres vêtements et ceux de leurs familles. Nous connaissons là l’origine de l'expression essuyer les plâtres.
V19 La moustache qui pend s'oppose aux moustaches suifées et entretenues des riches bourgeois. La comparaison avec les V19-2 vieux drapeaux manifeste la déchéance physique de ces hommes mis au rebut qui ne peuvent prendre aucun soin d'eux, immergés jusqu'aux yeux par leur environnement qui n'est que déchets et flétrissures. Il n'y a chez eu aucune gloire à tirer de leur travail, il n'évoquent que dégradation et perte d’humanité.
Au second degré, l'auteur élève encore plus haut sa rancœur et par le mot V19 pendre qui évoque directement une forme de condamnation et de tristesse qui confine au suicide, et ne manque pas de pointer que leur état social fait d'eux des pendus de la société et de ses valeurs politiques d'un autre âge. On peut aussi considérer que les pendus sont à la merci des plus riches dont leur vie dépend totalement.
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