Le sport est-il porteur d'un idéal ?

DISCUSSION

Bien souvent, le sport, nous pousse à s’interroger sur les valeurs qu’il porte. Le mot « sport » est d’issu un mot anglais de l’ancien français Desport qui veut dire « amusement ».  Il est difficile de se mettre tous d’accord sur une définition. Pour résumer nous pouvons dire que, le sport est la pratique d’activités physiques collectives ou individuelles. Il s’exerce sous forme de compétitions ou de loisir. Chaque sport a ses règles. Luc Ferry, homme politique et philosophe. Ancien ministre de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, de 2002 à 2004, met en avant sa fonction éducative, ce qui n’est pas sans importance. Selon les propos de Luc Ferry « C’est devenu un leitmotiv, un véritable pont aux ânes : le sport pétri de valeurs éthiques, constituerait un modèle pour la jeunesse ». L’auteur introduit le terme « Leitmotiv » avec une notion de contextualisation. Cela montre qu’il y a eu du changement dans ce domaine.  On utilise souvent ce terme pour exprimer le fait qu’une idée revienne souvent, qu’elle est répétitive. La valeur se définie par l’importance et la qualité d’une personne, d’une chose. Un modèle est un exemple à suivre, il sert de référence. Un tel sujet, nous pousse à nous demander si : Le Sport est-il porteur d’un idéal ? Afin de répondre à cela, nous allons dans un premier temps expliquer pourquoi le sport est porteur d’un idéal. Bien que dans un deuxième temps, nous verrons aussi en quoi le sport est porteur de valeurs contradictoires.

Le sport est porteur d’un idéal au regard des valeurs éthiques qu’il porte en lui et auxquelles la société souscrit. Pour commencer, nous pouvons dire que le sport est porteur d’un idéal au regard des valeurs éthiques qu’il porte en lui et auxquelles la société souscrit. À ce titre, on peut donc considérer que l’idéal porté par le sport est le fruit d’une construction sociale commune. Le dictionnaire Littré^[1] définit l’éthique comme « La science de la morale ». Il s’agit donc des principes moraux qui régissent le comportement.

Au-delà du respect de soi et des autres, valeurs phares du sport, nous verrons qu’il est le support d’un modèle de socialisation, qu’il a des vertus éducatives et qu’il apporte un bienfait pour la santé.

 La pratique sportive contribue à la socialisation des individus car cela permet d’identifier des valeurs positives, de favoriser l’insertion sociale et de développer le lien social.

Le sport permet, dans l’idéal, de s’identifier à des valeurs positives telles que la tolérance, l’honnêteté, le courage. Il permet de développer des qualités d’esprit d’équipe, de solidarité, voire de coopération. On peut ainsi se référer à la « Charte des valeurs du sport » éditée par l’académie des sports qui énumère les valeurs suivantes : volonté, amitié, liberté, éducation et excellence, universalité, respect, santé. Dès le plus jeune âge, les enfants peuvent facilement regarder les compétitions médiatisées. Ils s’identifient facilement à des sportifs. Cela leur donne envie d’essayer, de pratiquer.

Les grands sportifs, modèles de persévérance, de passion, d’excellence sont des références positives pour les jeunes. Ils peuvent être facteurs de motivation, porteurs de rêves… qui se réalisent parfois

Rudolph Ingram en est un exemple, même s’il reste exceptionnel. Ce jeune garçon de 7 ans, natif de Floride, est l’enfant le plus rapide du monde. Il court cent mètres en 13 :48 secondes. A 4 ans, après avoir regardé les jeux olympiques, il a voulu commencer l’athlétisme. Il pratique aussi le football américain et bien d’autres sports. Il collectionne les médailles. Il a vraiment une allure de champion avec un mental d’acier. Il a tout pour devenir un grand athlète. Il est tiré par un idéal et il est déjà, si jeune, un modèle de réussite.

Le sport constitue un outil d’insertion. Selon Wikipedia, l'insertion couvre « l'ensemble des rapports de la personne avec son environnement social. Être inséré signifie avoir une place, être assuré de positions sociales différenciées et reconnues (statut, rôles, etc.) ». On trouve de nombreux exemples de projet d’insertion liés au sport, notamment auprès des publics en difficulté sociale (personnes détenues, personnes handicapées, personnes âgées, etc…). On peut prendre l’exemple du comité départemental olympique et sportif de Seine et Marne qui a mis en place diverses actions en milieu carcéral. Il propose aux détenus des activités sportives très variées. Il s’agit de valoriser le sport pour en faire un outil d’intégration et d’apprentissage des règles et de la citoyenneté.

 Par ailleurs, le sport peut être un tremplin vers l’emploi. Les valeurs du sport peuvent être une passerelle vers l’entrée dans le monde professionnel. En effet, en France il existe l’entreprenariat social innovant permet à des jeunes sportifs, sans diplôme et souvent en décrochage scolaire de bénéficier d’un accompagnement afin de pouvoir s’insérer professionnellement. De plus, ce type d’éducation populaire permet de progresser socialement, de se construire. Voici un exemple de dispositif d’accompagnement social par le sport. Parcours 59-Lille est un programme privé, financer par plusieurs banques. Programme Déclic sportif, est un programme d’insertion par le sport qui se déroule sous forme de stages et qui débouche sous la signature d’un contrat professionnel dans des agences bancaires du crédit agricole. Cette initiative d’éducation par le sport existe dans toute la France depuis vingt ans. À travers le sport, il est possible de révéler son potentiel non conscient, adopter des postures plus adaptées à la vie en société. Ces personnes prennent consciences des leurs valeurs, de leurs atouts mais apprennent aussi le vivre ensemble et les règles à tenir en groupe pour pouvoir être mieux intégrées. La pratique sportive est un facteur fort de lien social puisqu’il favorise la solidarité et le lien sociale. C’est un outil efficace pour lutter contre l’isolement social. La mixité sociale est d’ailleurs inscrite dans la Charte Olympique qui pose que tout individu doit pouvoir faire du sport sans discrimination d’aucune forme. Se retrouver entre amis ou en famille pour jouer une partie de foot ou de basket par exemple, permet à des populations de diverses origines de former un groupe avec un même objectif au-delà des différences sociales ou culturelles. C’est aussi un espace de solidarité. En effet, lors de sports collectifs, l’individuel et le collectif se rejoignent : gagner ou perdre ensemble. Dans les sports individuels, il y a un sentiment d’appartenance qui forme une communauté avec des enjeux communs. C’est dans cette optique que la fête nationale du sport a été mise en place par la ministre et ancienne championne olympique d'escrime Laura Flessel. Ainsi, tous les 13 septembre, cette journée propose des disciplines « en bas de chez vous ». Il ne s’agit pas de faire des performances physiques mais bien de sensibiliser au sport et favoriser le partage.

...