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Le roman épistolaire en quelques exemples

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Par   •  4 Octobre 2015  •  Dissertation  •  562 Mots (3 Pages)  •  2 460 Vues

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Le roman épistolaire en quelques exemples

Au 18e siècle, la majorité des romans ne s’appellent plus roman : ils préfèrent se cacher sous le « pseudonyme » de mémoires, voyages, ou encore bien souvent, de Lettres. Pourquoi ? Parce que les lecteurs ne font plus confiance à la fiction. Pour faire passer leur leçon de morale, les auteurs se déguisent en « éditeurs », se contentant d’une préface et de quelques interventions dans le récit sous forme de note.

L’apport principal du roman épistolaire est l’effet de réel qu’il apporte : les lecteurs ont l’impression d’entrer véritablement dans l’intimité des personnages.

C’est est un genre ancien qui trouve ses racines dans l’Antiquité mais il naît véritablement au 17e siècle.

 

Principaux romans épistolaires et ceux qu’il faut savoir sur eux :

 

Les Lettres persanes (1721) de Montesquieu : comment dissimuler une critique du peuple Français ? La double mode du roman épistolaire et de l’Orient.

 

Deux Persans nommés Usbeck et Rica visitent l’Europe et particulièrement la France.Ils racontent leur voyage par lettres et reçoivent eux-mêmes des nouvelles du sérail d’Ispahan où une révolte éclate. On apprend ainsi que la favorite d’Usbeck l’a trompé puis s’est suicidée.

Le roman épistolaire permet à Montesquieu de multiplier les points de vue et de relativiser les jugements. Ce sont les lettres que les deux Orientaux envoient en Perse qui contiennent tout le piquant de l’œuvre. Montesquieu utilise en effet le regard neuf de ses deux personnages pour critiquer Paris et le peuple français : le philosophe tourne en ridicule la mode, la circulation infernale de la capitale, la curiosité des Parisiens, la vanité des plus grands, mais aussi la religion, réduisant notamment le Pape à un magicien extrêmement puissant capable de manipuler même un autre magicien pourtant très habile : le Roi. Les dogmes chrétiens et notammentla Trinitédeviennent ces absurdités que seul le plus grands des magiciens réussit à rendre plausibles dans la plupart des esprits.

 

Le roman, publié anonymement en Hollande connaîtra un franc succès. Mais l’église catholique le condamna fermement.

 

Les Liaisons dangereuses (1782) de Choderlos de Laclos : libertinage épistolaire

 

Laclos s’inscrit avec ce roman scandaleux dans la tradition du libertinage et de l’analyse de mœurs. Il raconte les aventures de deux « roués » (libertins) et anciens amants :la Marquisede Merteuil et le Vicomte de Valmont. Tous les deux se lancent des défis visant à séduire des personnes innocentes et à les débaucher. Mais tous les deux seront punis.La Marquise« déclare la guerre » au vicomte par jalousie, ce qui précipite leur chute. Valmont sera tué en duel par Danceny, amant de la jeune Cécile qu’il a déshonoré ; et Merteuil, atteinte de la petite vérole, fuira sa disgrâce en Hollande.

Ce roman en est-il pour autant un roman moral ? On ne peut l’affirmer. Il faut cependant souligner que Laclos y défend, notamment à travers de la marquise, la cause des femmes. Il montre combien il leur est difficile de devenir indépendantes. Merteuil a réussi à se libérer de l’infériorité assignée à son sexe par le libertinage. Cécile, à cause de son ignorance, tombera dans le piège des deux libertins. A la manière de Molière dans l’Ecole des femmes, Laclos dénonce donc au travers de la jeune fille l’ignorance dans laquelle de vieux maris aiment garder leurs épouses.

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