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La princesse de Clèves : « Sa vie, qui fut courte, laissa des exemples de vertu inimitables ». Un personnage de roman doit-il être forcément un modèle de vertu ?

Dissertation : La princesse de Clèves : « Sa vie, qui fut courte, laissa des exemples de vertu inimitables ». Un personnage de roman doit-il être forcément un modèle de vertu ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  16 Avril 2022  •  Dissertation  •  2 096 Mots (9 Pages)  •  962 Vues

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dissertation de bac blanc

Sujet : La Princesse de Clèves s’achève ainsi : « Sa vie, qui fut courte, laissa des exemples de vertu inimitables ». Un personnage de roman doit-il être forcément un modèle de vertu ?

Analyse du type de sujet :

« doit-il être » = formule qui induit une démarche dialectique. On vous demande de vous prononcer : Etes-vous plutôt d’accord avec cette idée ou plutôt en désaccord ?

Analyse des mots-clefs

« doit-il…forcément » = formulation d’un avis radical … qu’il faudra très certainement tempérer

« modèle de vertu » => personnage à la conduite MORALE exemplaire qui incite à reproduire son exemple.

Il s’agit dc de voir en quoi un personnage qui serait modèle de vertueux est intéressant pour le lecteur mais quelles sont aussi les limites de ce type de personnages et s’il n’y a pas des intérêts à suivre d’autres types de personnages.

Reformulation : le héros de roman doit-il constituer un idéal moral pour intéresser le lecteur ?

LE PLAN NE DOIT PAS APPARAITRE DANS LA COPIE

INTRODUCTION

Certaines époques ont affirmé qu’elles croyaient dans les pouvoirs de la littérature, notamment dans sa capacité d’influencer les mœurs. Au XVIIème siècle, les auteurs classiques ambitionnent ainsi de plaire et d’instruire à travers leurs récits et leurs personnages. Dans cette perspective Mme de La Fayette, dans La Princesse de Clèves, cherche avec son personnage éponyme à réhabiliter la singularité d’un destin exemplaire, terminant son œuvre par ces mots « Sa vie, qui fut assez courte, laissa des exemples de vertu inimitables ». Un personnage de roman doit-il forcément être un modèle de vertu ? Doit-il constituer un idéal moral pour intéresser le lecteur ? Nous montrerons d’abord l’intérêt suscité par certains personnages exemplaires moralement. Puis nous nous attacherons à expliquer pourquoi d’autres personnages, à la moralité moins exemplaires, peuvent intéresser le lecteur. (Enfin nous montrerons que ce sont peut-être les personnages les plus complexes qui sont le plus susceptibles de nous intéresser car ils questionnent le monde).

Vous le voyez que la troisième partie est facultative. Et mieux vaut faire deux parties équilibrées et justes que d’en ajouter à tout prix une troisième moins réussie.

Les deux premiers paragraphes de la première partie mais pour le reste, ce sont des pistes.

I / L’INTERET DES PERSONNAGES QUI SONT DES MODELES DE VERTU

A- Une longue tradition romanesque

Depuis le Moyen-âge jusqu’au XVIIème siècle, la majeure partie des héros de roman a incarné une humanité idéalisée. Le héros a été porteur des valeurs morales de la société qu’il incarnait. Ainsi dans la matière de Bretagne, les romans du cycle arthurien, les chevaliers sont preux c’est-à-dire courageux et généreux. Ils sont prêts à faire don de leur vie pour défendre la justice et accomplir des exploits qui les distinguent. Ainsi, dans Yvain ou le chevalier au lion, le héros affronte un géant, Harpin de la montagne pour délivrer les trois enfants d’un seigneur. De plus dans une scène très symbolique,  Yvain n’hésite pas à prendre la défense d’un lion, animal noble par excellence, attaqué par un  serpent cracheur de feu, incarnation  diabolique et malfaisante. Reconnaissante la bête s’attache à lui pour le servir et le protéger, cet acte de soumission témoignant de la nature vertueuse exceptionnelle du chevalier. Dans les romans précieux et héroïques de la première moitié du XVIIème siècle, les personnages sont là encore créés pour chanter les valeurs de l’héroïsme guerrier mais aussi pour célébrer l’idéal de l’amour galant : soumission parfaite de l’amant, respect du code amoureux. Des portraits de personnages, comme le célèbre portrait de Cléomire, dans Le Grand Cyrus, donnent à voir un idéal d’esprit et de bonté, Cléomire brillant encore plus par ses qualités morales et intellectuelles que par ses qualités physiques. La Princesse de Clèves s’inscrit également bien dans cette tradition d’idéalisation. L’héroïne est louée à maintes reprises pour ses qualités physiques et morales hors du commun au moyen de multiples hyperboles Ses actions et ses sentiments sont définis comme singuliers, extraordinaires. Alors qu’elle est enfin libre d’aimer et que du vivant de son mari, elle n’a jamais failli, Mme de Clèves préfère se retirer du monde plutôt que de céder à sa passion. Jusqu’au bout elle reste un modèle de maîtrise de soi et de perfection morale.

B- Des héros et des parcours enthousiasmants

Un personnage vertueux va créer un sentiment de sympathie chez le lecteur qui va alors adhérer à ses aventures, ses luttes. Nous nous intéressons plus à lui qu’à un personnage sans qualités parce que justement il nous dépasse moralement et nous enthousiasme. En effet, le propre de la lecture de romans consiste à se croire autre, à se croire différent de celui que nous sommes. Le personnage devient le lieu d’une projection des désirs les plus extraordinaires. Le caractère supérieur du héros, sa représentation d’un idéal en font le support parfait pour que le lecteur se rêve autre et meilleur qu’il n’est. La princesse de Clèves fascine le lecteur par son attitude morale extraordinaire. Nous nous attachons plus à elle qu’à d’autres personnages féminins moins vertueux du roman. L’analyse psychologique, au cœur du livre, nous donne à voir une jeune femme sensible, amoureuse et dont les exigences morales s’accordent mal avec la vie à la cour car au milieu des divertissements et des intrigues qui prennent les courtisans dans un tourbillon de plaisirs et de dangers, la gravité et l’honnêteté de la princesse tranchent avec le reste des personnages. La princesse n’a rien d’une froide statue, elle aime passionnément et s’efforce de rester maîtresse d’elle-même. Les temps d’introspection, nombreux dans l’œuvre, nous la rendent touchante. De même, d’autres personnages, incarnant le bien, suscitent l’adhésion et l’admiration comme le Père Goriot ou le colonel Chabert, deux héros de Balzac. Ces êtres méprisés et rejetés des autres dans les romans s’avèrent d’une grandeur d’âme extraordinaire et fascinante. Goriot est ainsi un père si aimant qu’il donne tout ce qu’il possède à ses filles, se ruine pour elle alors que ses dernières, frivoles et ingrates le négligent totalement. Ce « Christ de la paternité » comme le définit Balzac mourra seul, appelant dans son agonie, ses filles qui ne viendront même pas à son enterrement. Chabert, quant à lui, est un homme brisé physiquement et psychologiquement mais qui lutte avec acharnement pour retrouver son nom et ses biens alors qu’il a été déclaré mort à la bataille de Eylau. Homme du passé, de l’Empire dans la société de Restauration, il met ses dernières forces pour obtenir ce qui lui revient de droit. Ecœuré par les manœuvres odieuses de sa femme et par la corruption de la nouvelle société, il préfère renoncer que de lui devoir quelque chose. Ainsi, ces deux personnages d’une valeur morale exceptionnelle seront des perdants mais des perdants magnifiques auquel le lecteur ne manquera pas de s’attacher sincèrement au cours de l’aventure.    Autre ex possible : Jean Valjean // parcours de rédemption ou Souba// parcours initiatique, quête ontologique

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