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Le neveu de rameau, Diderot

Commentaire de texte : Le neveu de rameau, Diderot. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  11 Juin 2017  •  Commentaire de texte  •  2 577 Mots (11 Pages)  •  2 862 Vues

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Le Neveu de rameau (1762) publié en 1805

Introduction :

Denis Diderot est l’un des philosophes les plus productifs du siècle des Lumières.

A la fois penseur, romancier, dramaturge, critique et essayiste, il est à l’origine, avec le mathématicien d’Alembert, de l’Encyclopédie, qui visait à rassembler tous les savoirs de l’époque.

Le Neveu de Rameau écrit entre 1762 et 1773, publié en 1805, est un dialogue imaginé par Denis Diderot entre Jean-François Rameau, le neveu du célèbre musicien, et un philosophe qui pourrait être le double de Diderot.

Notre extrait se situe au tout début du livre, il s’agit de l’incipit du roman. Le narrateur et personnage Moi, rencontre Lui, le neveu de Rameau, dans un café. Le narrateur essaye de dresser un portrait du neveu de Rameau qu’il vient de rencontrer en esquissant tout d’abord un portrait de sa personnalité puis en s’arrêtant sur le statut social de ce dernier.

Questions possibles à l’oral de français :

. Qu’est qui fait l’originalité de cet incipit ?

Annonce du plan :

Ce qui frappe avant tout le narrateur, c’est l’ambiguïté du personnage qu’est le neveu de Rameau : Il va alors s’attarder à souligner ses contradictions et susciter l’envie du lecteur à percer ce mystère.

Nous analyserons ainsi en premier lieu, les phénomènes d’ambivalences qui rendent le personnage du neveu de rameau insaisissable (I) , puis dans un deuxième temps, les effets d’amplifications que le narrateur utilise pour accrocher le lecteur à une réalité (II) et pour finir le caractère surprenant de l’incipit tant dans la confrontation des personnages que dans la construction du récit (III).

  1. L’ambiguïté du personnage

A – Un personnage intrigant

B – Un personnage impossible à cerner

Le personnage qu’est le neveu de Rameau, est difficile à appréhender, le narrateur s’amuse donc à souligner ses contradictions de différentes manières.

I. A – Un personnage intrigant.

En utilisant l’antithèse dans la phrase suivante « C’est un composé de hauteur et de bassesse, de bon sens et de déraison, … de l’honnête et du déshonnête … » (lignes 16 – 17), il met en jeu des antonymes sur un plan moral et intellectuel et les relient entre eux par la conjonction de coordination « et » montrant les contradictions et la duplicité du personnage qui serait capable de la plus grande supériorité morale comme des actes les plus vils, les plus méprisables.

La dualité du personnage se retrouve dans son aspect physique « il est maigre et hâve » (ligne 23) « il est gras et replet » (ligne 25) jusqu’à sa façon de s’habiller «  … en linge sale, en culotte déchirée, couverts de lambeaux … » (ligne 26) « poudré, chaussé, frisé, bien vêtu … » (ligne 28).

C’est un personnage intrigant que tout oppose à lui même comme le narrateur l’indique avec une pointe de sarcasme dans la phrase « Rien ne dissemble plus de lui que lui même » (ligne 22).

Le caractère équivoque du personnage transparaît dans la syntaxe elle-même.

Ainsi de nombreuses phrases se caractérisent par des effets de balancement : On peut dénombrer six occurrences de « ou » , conjonction de coordination qui permet ces effets de balancement « ou il regagne, a pied, un petit grenier qu’il habite (...) ou il se rabat dans une taverne du faubourg (..), «  on dirait qu’il a passé plusieurs jours sans manger, ou qu’il sort de la Trappe. « « Le mois suivant, il est gras et replet, comme s’il n’avait pas quitté la table d’un financier, ou qu’il eût été renfermé dans un couvent de Bernardins. « si vous le rencontrez jamais et que son originalité ne vous arrête pas ; ou vous mettrez vos doigts dans vos oreilles, ou vous vous enfuirez »  etc...

Ce phénomène est bien trop récurent pour ne pas y prêter attention, d’ailleurs il est également renforcé par

« soit » , nouvelle conjonction qui rajoute une alternative supplémentaire : « quand il n’a pas six sous dans sa poche, ce qui lui arrive quelque fois, il a recours soit a un fiacre de ses amis, soit au cocher d’un grand seigneur »

Ces effets de balancement viennent accentuer l’ambiguïté du personnage qui ne l’est pas uniquement dans ses traits de caractères mais aussi dans ses actes.

I. B – Un personnage impossible à cerner

Le narrateur tente de saisir la personnalité du personnage.

Celle-ci, étant ambiguë, toute la réalité du personnage est comme gommée.

Le narrateur se fait aborder par « l’un des plus bizarres personnages » (ligne 15), ce n’est donc pas un personnage à proprement parler mais un personnage impossible à cerner.

Il essaye de le définir mais cela reste sans succès, il emploie la tournure présentative « c’est un composé de (..) » (ligne 16), le substantif composé insiste sur la bizarrerie du personnage fait de « mélanges ».

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