Le livre" No Home"

No Home

No Home est un livre de Yaa Gyasi‚ qui traite l'esclavage de manière très original. On se rend très vite compte de la thématique du livre juste en lisant la quatrième couverture du livre. Entre témoignages des victimes et des maîtres (quoiqu'ils sont indirectement coupables)‚ voilà ce que  Yaa Gyasi nous propose.

Tout d'abord‚ No Home est un roman qui raconte la lignée de deux demi-sœurs. Effila‚ première demi-sœur, est la femme du gouverneur britannique au fort de Cape Coast‚ qui est un fort à esclaves. Tandis que Esi, la seconde demi-sœur  est retenue en tant qu’ esclave dans le fort avant d’être envoyée en Amérique. Le roman suit leur descendance depuis le 18e siècle au Ghana jusqu'à aujourd'hui aux Etats-Unis. Les personnages que l'on découvre peu à peu dans ce roman, sont les enfants d'Effia et d'Esi, leurs petits-enfants et  ainsi de suite… Le roman fait des allers-retours entre le côté ghanéen et le côté américain de cette famille.

Ensuite‚ c'est en mélangeant la fiction et la réalité que No Home expose simplement‚ sans sensibiliser les responsabilités de chacun (européennes, américaines mais aussi africaines) dans l'organisation et le développement de la traite des Noirs et de l'esclavage car oui les Noirs ont activement participé à la traite de leurs semblables. Ils les volaient et les vendaient aux Anglais ou même les gardaient pour eux et leur faisaient parfois pire que  les Anglais. Comme exemple‚ j’ai pris l'extrait où Quey entre dans une pièce et découvre des esclaves Noirs volés par son oncle‚ lui-même noir : «  Il ne s’attendait pas à en voir beaucoup, car la prochaine cargaison n’était pas attendue avant la semaine suivante. Il comprit aussitôt que ce n’était pas des esclaves amenés par les Ashantis. C’était des gens que Fiifi avait volés. Il y avait deux hommes attachés ensemble dans un coin, des grands guerriers, dont les blessures superficielles saignaient. À l’approche de Quey‚ ils se mirent à le huer en twi et tirèrent sur leurs chaînes‚ ouvrant de nouvelles plaies qui saignèrent à leur tour »page 112.

Puis, nous nous rendons très vite compte en lisant cette œuvre que personne n'était vraiment libre à cette époque. Car même ceux qui n'étaient pas réellement esclaves ou du moins qui n’avaient pas de maîtres‚ étaient la plupart du temps victimes de mariage forcé. Comme par exemple Effia qui a été forcé d’épouser James Collins quoiqu’elle aimait Abeeku (page 35). Cette situation me fait penser à l’esclavage moderne notamment au texte lu en classe « Sur l’esclavage moderne‚ la prise de conscience est faible et dérisoire ». Dans ce texte‚ il est écrit que l’esclavage moderne s’étend du travail forcé au mariage forcé. Donc‚ je peux conclure que même les personnes libres étaient en effet victime d’esclavage.

Après cela‚ j'ai également constaté que les femmes sont principalement victimes de ce massacre. La plupart sont exploités sexuellement mais ce n'est pas pour cela qu'elles échappent aux travaux domestiques. Je me base notamment sur le passage où Esi se fait violer :  « Il l’emmena dans ces quartiers au-dessus de l’endroit où les esclaves étaient enfermées. Esi était si peu habituée à la lumière qu’elle était éblouie, incapable de voir où il la conduisait. Quand ils arrivèrent à son logement, et lui désignant un verre d’eau, mais Esi bougea pas. Il montra le fouet posé sur son bureau. Elle hocha la tête‚ prit une gorgée d’eau, et la sentit couler de ses lèvres engourdies. Il la poussa sur une bâche pliée, lui écarta les jambes et la pénétra. » Le texte lu en classe que j'ai citée précédemment‚ dit également que les femmes sont majoritairement victimes.

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