Le langage

Le langage

• Les mots décrivent la réalité :

1 mot a un sens précis et renvoie à un élément bien déterminé (« Arbre » renvoie à ce végétal avec tronc et branches)

• Le langage est un phénomène complexe :

Celui qui utilise le mot décide de son sens, il est maitre et les mots deviennent simple convention sociale (Humpty Dumpty, personnage de Lewis Carroll)

Le langage n’est-il pas davantage un instrument à notre service, que nous pouvons utiliser comme bon nous semble ?

Langage : instrument d’expression et de communication qui repose sur un système de signes (sons, lettres, gestes)

I-Parler, est-ce le contraire d’agir ?

Langue : forme particulière que prend cette faculté universelle qu’est le langage

Parole : manière dont une personne use d’une certaine langue

Repère : Est essentiel à une chose ce qui appartient à la nature même de cette chose, et qui ne dépend pas seulement des circonstances. Opposé à accidentel.

→ Fonction principale du langage : décrire la réalité donc fonction « dénotative ou constative »

        A-Parler, c’est influencer autrui

Des professions reposent dessus : avocat, politique, publicitaires, professeurs…

Ici parole instruit, persuade, convînt et manipule.

« Gorgias », Platon, 1993 :

• Thèse : la puissance de la rhétorique semble divine, mais ce n’est qu’une apparence trompeuse.
• Pour Socrate, elle semble puissante parce que la parole semble pouvoir tout transformer
• Gorgias dit que rhéteur > médecin car :
  -il persuade le patient de se soigner
  -il a plus de chance d’être choisi médecin lors d’une élection (exemple utilisé avec humour car l’imposteur est vite démasqué)
• Rhétorique fait passer un habile parleur pour quelqu’un de compétent

Repère : Pour persuader, on n’hésite pas à jouer sur les sentiments et les craintes. Pour convaincre on n’a recours qu’à des arguments logiques, objectifs et rationnels.

        B-Parler, c’est accomplir certains actes

Certaines paroles sont des actions → Austin les appelle « performatives » (« je te promets » permet d’accomplir la promesse)

Mais l’efficacité de telles paroles peut venir d’un élément extérieur comme, par exemple, le statut de celui qui parle. (« je vous marie », cela fonction si c’est un rpz de l’Etat ou de l’Eglise)

« Quand dire, c’est faire », John Austin, 1962 :

énoncés « constatifs » // énoncés « performatifs » → Ces paroles sont actions si elles sont prononcées dans un contexte précis (« oui je le veux » à la mairie/l’église, « je baptise ce bateau… » en cassant une bouteille sur la coque…)

        C- Le langage permet de réinterpréter le monde

L’essence même du langage agit (raconte un événement c’est le faire revivre)

Il (re)crée le monde et chacun le vit comme il le veut mais celui qui parle ou écrit se réapproprie son passé et vit son présent → Pour la psychanalyse (cure par la parole), langage a un pv libérateur

« Problèmes de linguistique générale », Emile Benveniste, 1954 :

La langage pour « le locuteur, représente la réalité ; pour l’auditeur, recrée cette réalité ».

II- Qu’est-ce qui rend le langage humain ?

Le langage est plus qu’un simple pouvoir pour communiquer. Les animaux communiquent (aboient, brament, crient…) mais peut-on dire qu’ils parlent ?

        1. La réponse n’est pas physiologique

Est-ce grâce aux cordes vocales « avancées » que nous parlons alors que les animaux font des bruits ?

Certains animaux ont un appareil vocal comme le perroquet. Mais il se contente de répéter de façon limitée ce qu’on dit → la parole ne dépend pas que du corps

        2. Il semble exister une parole animale…

Les abeilles communiquent des informations par des « danses » qu’on comprend après analyses scientifiques.

Le Lana Projet (1971) prouve qu’on peut faire mémoriser des choses aux singes en les récompensant par la nourriture = certains ont appris le langage des signes

→ Certains concluent qu’il y a un langage animal.

« Vie et mœurs des abeilles », Karl von Frisch :

Les abeilles ont un langage spécial pour indiquer une source de pollen :

• Position par rapport au soleil = direction
• Nombre et vitesse des tours effectués = distance
• Vivacité du frétillement = quantité de pollen

        3. …Qui n’est pas comparable au langage humain.

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