Le cageot / le parti pris des choses
Analyse sectorielle : Le cageot / le parti pris des choses. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Pepper tree • 28 Novembre 2021 • Analyse sectorielle • 869 Mots (4 Pages) • 373 Vues
“Le cageot” fait partie de l’ouvrage Le partie pris de choses, publié en 1942 par Francis Ponge. Il fait suite au poème “Les murs” du même recueil, auquel il s’approche spatialement, avec une lien entre contenant et contenu. C’est un poème que Ponge qualifie de “bombe” en raison de sa courtoisie et de sa force. En effet, ce court poème nous frappe avec une définition-description a la fois poétique et didactique d’un objet éphémère : le cageot. Comme dans les autres recueils de l'œuvre, Ponge tente, à travers le prose, de représenter autrement les objets de notre quotidien. En évoquant la nature, l’utilisation, et le destin de l’objet, comment l'auteur parvient-il à valoriser, voire romantiser, le simple cageot?
Le premier paragraphe commence avec un champ lexical de transport, le cageot “a mi-chemin” de sa route. L’auteur fait un parallèle entre son état impermanent et intermédiaire et son lexème, qui semble lui aussi être "à mi chemin” de deux mots. Ponge suggère les mots “cage” et “cachot” comme origine du mot cageot. Le rapprochement est fondé sur un panoramiste, c'est-à-dire une proximité phonique. Ainsi, bien qu’il s’agit d’une définition, le poète accentue surtout la musicalité de la poésie. Mais si ces deux mots auxiliaires renvoient à l'idée d'emprisonnement, d’une espace enferme, les traits assignés au cageot sont bien le contraire ; “simple”, "caissette", “clair-voie”, ces mots conçoivent une image innocente, pur, et modeste du cageot. La diminutif “caissette” introduit la personnification et la valorisation de l’objet banal, qui est suivi avec le verbe "vouée", évoquant une service noble et loyal aux fruits précieux mais fragiles.
En effet, la dernière partie du passage met en scène le contenu du cageot, les fruits sensibles à tout déplacement et qu’on tâche de protéger le mieux possible. Les fruits, comme toute chose de nature en poésie, sont beaucoup plus romantiques, plus privilégiés que le simple moyen de transport qui est le cageot. L’auteur a donc recours à l’image déjà favorable des fruits pour introduire une valorisation de l’objet qu’il reprendra au troisième paragraphe.
La deuxième partie structurelle du poème est marquée typographiquement par un retour à la ligne qui commence comme au début avec un A. L'idée centrale de ce paragraphe est la fonction du cageot telle que conçue par l’homme. En effet, Ponge se focalise sur l’usage unique qui raccourcit l'espérance de vie de l’objet. Les hommes l’ont créé délibérément pour que cet objet, qui a humblement protégé ces délices qu’il porte, au final soit "brisée sans effort”. C’est un fin préconçue et violente qui témoigne d’une culture de plus en plus consommatrice dont Francis Ponge fait critique. Le cageot, fait de bois dur, demeure moins longtemps en existence que les fruits qui sont naturellement périssables. Nous noterons ainsi qu’après une personnification valorisant du cageot, l’auteur suscite un sentiment subtile d’opposition contre cette image de panier détruit en un coup de force. Le passage est légèrement plus court que les deux autres paragraphes, même si le poème dans son ensemble est de structure en bloc, renvoyant à la forme rectangulaire du cageot.
La dernière partie
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