Le Vin de Chiffonniers
Commentaire de texte : Le Vin de Chiffonniers. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar elosa • 22 Juin 2022 • Commentaire de texte • 1 246 Mots (5 Pages) • 332 Vues
Le Vin des Chiffonniers analyse linéaire
- Décor et personnage principal
C’est un poème de 8 quatrains d’Alexandrins avec des rimes suivies (AABB). Dans les 3 premières strophes le poète installe l’atmosphère du poème. Il met en place le décor et décrit le personnage principal.
Pour commencer il s’ouvre en sur un récit décrivant le cadre de manière péjorative. En effet, nous pouvons relever dans un premier temps des indications spatio-temporels qui mettent en place le décor, tel que l’adverbe temporel « souvent ». Ce dernier ouvre le premier quatrain, accompagné de la description « à la clarté rouge du réverbère » qui apporte dès le début une atmosphère lourde et sombre. Celle-ci est renforcée par l’allitération en « r » et par l’enjambement au vers 2 « dont le vent bat la flamme et tourment le verre » qui contient de verbes au présent « bat » et « tourmente » qui expriment de la violence.
Il est également indiqué que le poète se trouve « au cœur d’un vieux faubourg ». Avec ces indications s’ajoutent une métaphore du faubourg définie tel qu’un « labyrinthe fangeux », mais aussi l’utilisation de « vieux », « grouille », « ferments orageux ». (+animalisation vers 4). Ainsi, toutes ces indications décrivent Paris de façon péjorative en donnant un sentiment désagréable et inconfortable et une image sombre et angoissante de la ville.
Par la suite, Baudelaire présente le personnage principal. Il s’agit d’un chiffonnier qu’il introduit comme son alter égo. En effet, dans la deuxième strophe il emploie la comparaison « comme un poète » et met en scène un chiffonnier qui titube avec l’utilisation des participes présents « butant », « cognant ». Nous pouvons ainsi faire un lien avec son poème le soleil, où il s’y présente lui-même déambulant dans le « vieux faubourg ».
Néanmoins, dans le 3ème quatrain le personnage apparait davantage comme un justicier, avec le champ lexical épique « dicter », « lois », « serments » (=son engagement), « glorieux », « terrasse les méchants », « relève les victimes », « vertu ». Il est d’ailleurs accompagné de « ses sujets ». Le chiffonnier semble vraiment engagé dans ce qu’il fait et à l’air de se voir comme un roi.
Enfin, l’ivresse est évoquée dès ce début de poème. Dans un premier temps c’est le comportement du personnage qui nous laisse comprendre son ébriété : se « butant », se « cognant » contre les murs. Mais aussi son état d’esprit puisqu’il s’imagine dans un véritable combat en étant le héros avec l’énumération « il prête des serments, dicte des lois sublimes, Terrasse les méchants, relève les victimes ».
Mais la présence du vin est également orientée dans la description de l’atmosphère. Prenons le cas des termes « clarté rouge » qui rappelle la couleur de la boisson, mais aussi le verbe « s’enivrer » (v-12) ainsi que la « flamme » qui rappelle sa chaleur.
Dans l’ensemble ces trois premiers quatrains mettent en place le sujet d’une manière péjorative. Nous y découvrons le décor, le personnage et le vin constituant les principaux sujets du poème.
- L’hymne en honneur des chiffonniers
Dans les trois strophes suivantes Baudelaire souligne le coté triomphant des chiffonniers.
En commençant par « oui » le poète instaure tout d’abord une allure de discours, où il va y faire honneur aux chiffonniers après avoir rappelé leur souffrance. En effet ce 4eme quatrain a une tonalité plutôt lyrique puisque la misère des personnages est évoquée. Il les présente comme exténués et plein de douleur par le biais d’une énumération de participes passés « harcelés », « moulus », « tourmentés », « éreintés », « confus » après avoir travailler dans la misère. Le dernier vers « Vomissements confus de l’énorme Paris » où la ville est personnifiée renforce la situation déplorable des travailleurs et vient justifier le besoin d’ivresse.
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