Le Malade Imaginaire Acte I, scène 5

Explication linéaire n°16 :

Intro

Molière, de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, est l’un des plus grands dramaturges français du 17e siècle. Il est devenus très célèbre pour ses comédies dénonçant la société et les travers humains. Il dénonce donc les mœurs par le rire et représente ainsi souvent le désordre social provoqué par l’excès des passions. Avec le musicien Lully, il crée aussi le genre de comédie-ballet dont fait partie Le Malade Imaginaire qui est l’une de ses plus grandes œuvre et le dernière jouer par celui-ci. Cette scène se déroule au début de la pièce. Elle met en scène Argan, un noble hypocondriaque, annonçant le projet de mariage de sa fille Angélique à sa servante au fort caractère Toinette. Ce qui va déclencher toute l’intrigue de la pièce. Molière privilégie ici, le personnage de Toinette afin de préparer le spectateur à ce que la servante prenne l’affaire en main et empêche Argan de marier Angélique avec Thomas Diafoirus, un futur médecin.

Plan + problématique

Nous nous demanderons quelle image Molière donne-t-il du personnage de Toinette.

Nous pourrons retrouver dans ce texte 2 mouvements. Un premier mouvement allant de la ligne 1 à 18 où je démontrerai comment Molière inverse le rapport traditionnel maître-servante. Puis, un second mouvement de la ligne 19 jusqu’à la fin de l’extrait, ligne 33. Et je démontrerai ici, comment le rapport dominant-dominé est désormais au bénéfice de Toinette qui veut imposer sa décision.

I/

Tout d’abord, dès le début de l’extrait, on a une Toinette qui se rebelle et se soulève comme l’exprime l’interjection exclamative « Quoi ! » l.1. Ainsi, elle outrepasse son rôle de domestique notamment avec ses 2 questions où elle va désigner ce projet de manière moqueuse par l’oxymore péjoratif « dessein burlesque » toujours l.1. On s’attend donc à une réaction de colère de la part d’Argan qui va donc qualifier Toinette de « coquine, impudente » l.3 ce qui fait pencher la sympathie du spectateur pour la servante. La réponse de Toinette, elle, va être d’inviter Argan à se calmer « tout doux » l.4, et l’inciter à faire parler la raison plutôt que la passion, comme en témoigne son vocabulaire : « raisonner », « sang froid » et « raison » l.5. En lui donnant le discours de la raison, Molière a aussi construit son personnage de Toinette de manière à être convaincant. Or l’argumentation d’Argan le fait apparaître comme égoïste suite à la forte répétition de la première personne dans sa réplique : « ma raison », « me voyant », « je suis », « je veux » l.7, « ma maladie », « ma famille » l.8 ou encore « me sont nécessaire » l.9. Toinette poursuit toujours sur le plan de la raison, cherchant à détruire les motivations du mariage. Elle s’appuie donc sur le fait d’avoir un dialogue sans querelles : « il y a du plaisir à se répondre doucement les uns aux autres » l.10 pour ensuite le provoquer en voulant être réaliste « mettez la main sur la conscience, est-ce que vous êtes malade ? » l.11. Ce qui recrée la colère d’Argan, avec la répétition de l’anaphore exclamative « Si je suis malade » l.12 cela crée un comique de

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