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« Le Bazar » de Emile Verhaeren

Commentaire de texte : « Le Bazar » de Emile Verhaeren. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  16 Mars 2022  •  Commentaire de texte  •  1 577 Mots (7 Pages)  •  973 Vues

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Le poème « le Bazar » fait partie du recueil poétique « Les villes tentaculaires » publié en 1895 par Émile Verhaeren. Dans ce recueil, le poète montre que le monde moderne sans cesse animé par les transformations humaines et sociales peut devenir matière poétique. Dans cet extrait de ce poème didactique et fantastique, le poète décrit de manière réaliste le bazar, lieu donnant son nom au poème. Ce nouveau bâtiment de la ville moderne est transformé au fur et à mesure de la lecture du poème en une bête métaphorique. Ainsi en quoi le bazar est-il montré comme un lieu réaliste et moderne devenant une bête métaphorique condamnant la frénésie de consommation ? On verra dans un premier temps en quoi ce bazar est un lieu moderne décrit de façon réaliste. Puis comment le poète transfigure le bazar, lieu réaliste, en une bête pour condamner la consommation excessive.

Dans un premier temps, on s’intéressera au caractère réaliste et moderne du bazar décrit par Verhaeren.

On observe ainsi dans le poème une volonté de représenter le bâtiment du bazar de manière réaliste. En effet dès la première strophe, même dès le premier vers, le poète nous décrit ce bazar : « C’est un bazar, au bout des faubourgs rouges ». L’utilisation ici du démonstratif « ce » ainsi que de la précision sur le cadre spatio-temporel du bazar renforce le réalisme du bazar. Par ailleurs dans la 4ème strophe, on a une juxtaposition de différents lieux : « usines » v.26, « des cimetières et des charniers » v.28 ainsi que du bazar avec « frivoles boutiques » v.32. Cela montre la proximité de ces lieux représentant respectivement le travail humain, la mort ainsi que la frivolité. Cette proximité contraste avec les symboliques de ces lieux. Cette juxtaposition d’univers différents est mise en valeur par le contre rejet de « voisines » lui-même mis en emphase du fait d’être le seul terme du vers. D’autre part le bâtiment parait très riche et luxueux. En effet on voit plusieurs fois dans le poème apparaitre la couleur « or » au vers 4, 37 et 60 renvoyant au luxe mais aussi à l’argent. On observe aussi que la deuxième strophe est presque exclusivement composée de description de ce bazar. On y retrouve ainsi la répétition des termes « c’est un bazar » v.18 qui viennent commencer cette description la mettant ainsi en valeur. De la fin du vers précédemment cité au vers 21, se dessine un bazar immense. Cette immensité est appuyée par les termes « géants » v.18 et « béants » v.19 qui sont mis en valeur par leur rime en -éant. En plus de ces termes, on voit apparaitre une référence aux temples majestueux grecs avec « tympans montés sur des corniches » v.20, renforçant encore l’immensité du lieu. Ces termes sont d’autre part mis en valeur par l’anaphore en « Et des » ainsi que par l’accumulation de description de l’endroit. Toutefois le bâtiment n’est pas la seule chose immense et décrite de façon réaliste.

On remarque ainsi que l’intérieur du bâtiment contient de nombreuses choses diverses. Ainsi Verhaeren décrit le bazar comme un ensemble de boutiques vendant des produits variés comme le montre l’énumération v.7-8 : « Parmi les épices, les fards / Et les drogues omnipotentes ». Mais aussi « des livres qui blasphèment. » v.38. Le caractère blasphématoire de ces livres est renforcé par la rime avec « emblèmes » v.37. De plus, on y voit des échanges qui s’opèrent comme le montre le verbe « brocante » v. 14. D’autre part les acheteurs sont montrés comme nombreux et formant une foule immense comme le montre le vers 51-52 : « la foule et ses flots noirs /S’y bouscules ». Verhaeren montre aussi le caractère générique et quotidien du bazar via le v.6 : « Chaque matin, on vend, en ce bazar ». Le « on » est ici indéfini et s’apparente à la généralité qui est renforcé par le caractère quotidien montré par « Chaque matin ». Un autre aspect réaliste du bazar est montré par : « A bon marché, pour quelques sous » v.9. Les produits qui y sont vendus sont très peu cher et attirant pour les acheteurs. Cependant la répétition montre l’insistance du poète pour ce point. Cela montre les prémices des idées du poète sur le bazar qui condamne ces prix peu coûteux attirant toujours plus d’acheteurs.

On observe ainsi que la description réaliste du bazar devient petit à petit une description d’un bazar-monstre métaphorique où la consommation excessive est condamnée.

La consommation

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