La superstition est la religion des ames faibles
Dissertation : La superstition est la religion des ames faibles. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lagier74 • 28 Mars 2016 • Dissertation • 1 372 Mots (6 Pages) • 1 485 Vues
« La superstition est la religion des âmes faibles », cette citation d’Edmund Burke nous montre directement qu’un lien existe entre la religion et la superstition. Elles sont toutes les deux nées en réponse à des faits inexpliqués, et utilisent toutes deux des forces occultes et surnaturelles comme forme d’explication. Pourtant, selon Edmund Burke, les similarités s’arrêtent là. La superstition est pour lui une idée lâche de ses pratiquants, plus perverse et plus facile que celle de la religion. Il est vrai que la religion s’intéresse plus particulièrement à l’origine et à la fin du monde et a donc ainsi une connotation plus collective que celle de la superstition, qui quant à elle, est plus renfermée sur la personne en elle- même. On voit ici à travers cette citation l’envie de l’auteur d’inviter les lecteurs à rejeter la superstition. Cependant, Alain dans, Les propos d’un Normand de 1911, affirme que : « La superstition est naturelle à l’homme, je la crois même indestructible en un sens ». Il semble donc, selon Alain, impossible de s’en détacher. Est-ce-t-il vraiment le cas ? L’homme est-il vraiment incapable de se libérer de ses superstitions ? Nous voyons bien qu’il y a matière à discussion. Pour répondre à cette question mettons- nous d’accord sur une définition commune de la superstition car nous n’entendons pas forcément les mêmes choses à propos d’elle. Nous la caractériserons comme ceci: ``croyance en des forces occultes et surnaturelles’’ et nous nous baserons sur cette définition pour tout le développement. Nous verrons ainsi dans un premier temps dans quelles
mesures la superstition est si tenace chez l’homme, nous verrons ensuite pourquoi il est souvent préférable de s’en écarter et enfin nous essayerons de donner une réponse modeste à la question posée.
Intéressons-nous donc tout d’abord à comprendre pourquoi la superstition est-elle si présente dans notre quotidien. Premièrement pour reprendre les mots d’Alain, il est vrai que l’homme est par nature en quête de réponses à toutes formes de questions, même les plus difficiles et les plus obscures. Et il faut dire que la religion ou la superstition en donne une réponse plutôt simple. Simple dans le sens où ces réponses ne peuvent être prouvées, de par le fait que ces forces occultes ne peuvent être démontrées ou même tout simplement observées. C’est ici la curiosité et le besoin de réponse qui incite l’homme à se laisser tenter par la superstition, qui selon certains, comme Edmund Burke, est la solution de facilité. Par ailleurs, la superstition et la religion offrent quelque chose en plus que la science n’apporte pas. C’est la réponse à la question du pourquoi. Pourquoi l’univers, pourquoi le monde ? La science ne sait quoi en penser, elle ne peut que répondre à la question du comment et comprendre de quelles manières il se comporte. Cette limite de la science doit jouer en partie sur ``l’indestructibilité’’ de la superstition. On comprend ainsi mieux les propos d’Alain. Nous allons désormais arrêter de rapprocher religion et superstition et réellement nous concentrer uniquement sur cette dernière. C’est-à-dire le moment où la notion se recentre sur l’individu. Il est vrai que lorsque notre future est incertain, l’homme à un réel besoin de réconfort, que quelqu’un nous dise que tout va se dérouler comme nous le souhaitons. Des pratiques alors étranges font leurs apparitions pour conjurer le mauvais sort. Même si beaucoup de personnes sont sceptiques vis-à-vis de ces pratiques, il est vrai que cela ne coûte rien de croiser les doigts, « toucher du bois » ou encore faire un vœu à la vue d’une étoile filante. La personne en question se sent sûrement rassurée, et s’entoure alors d’objets « porte bonheur » comme des pendentifs ou des médaillons. Là encore ce sont des traits du
caractère humain, notamment la crainte et l’espoir, qui prolifèrent la superstition dans nos mœurs. L’homme a besoin d’être rassuré, il se portera mieux en connaissance d’un avenir prometteur. Des campagnes publicitaires l’ont bien compris, et l’utilisent pour gagner de l’argent en demandant aux personnes d’envoyer un message facturé. On leur répondra et rassurera alors qu’ils se marieront telle année ou qu’ils rencontreront l’âme sœur dans quelques mois. Enfin nous observons tout de même chez les personnes côtoyant la mort, un plus grand dévouement pour la religion et la superstition. Quel homme sur terre peut-il se contenter de mourir sans espoir de quelque chose derrière ? C’est en quoi la superstition est indestructible, même l’homme sur terre ayant le plus de raison ne pourrait se contenter d’un vide absolu après la mort. La superstition n’est alors pas si ridicule, d’ailleurs une citation d’Honoré de Balzac illustre bien toutes ces idées de cette première partie « Un homme n'est pas tout à fait misérable s'il est superstitieux. Une superstition vaut une espérance.». Nous voyons donc à travers cette première partie que la superstition est née de par la nature de l’homme à être craintif et curieux et qu’il et en soit très difficile de s’en échapper.
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