La poésie française du XVII et XVIIIe siècle
Commentaire de texte : La poésie française du XVII et XVIIIe siècle. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Saal01 • 29 Avril 2019 • Commentaire de texte • 884 Mots (4 Pages) • 625 Vues
Mnais
Introduction:
La poésie française du XVII et XVIIIe siècle a essentiellement été influencée par
le classicisme, notamment par le respect des règles strictes et rigoureuses et
surtout par la convocation dans la poésie de la mythologie gréco-latine. André
Chénier, poète français, du XVIIIe siècle incarne, à juste , titre l'une des figures
majeures de l’hellénisme. Poésies Antiques est un recueil qui porte la marque de
cette influence antique. L’esthétique d’écriture de Chénier constitue une
continuité de la poésie classique qu’il renouvelle annonçant par là le début du
romantisme. Il est ainsi considéré comme étant à la croisée entre ce qu’on
appellera le néoclassicisme et le préromantisme. Le poème à étudier, Mnais,
extrait de ce recueil, se présente sous la forme d’un discours, celui de Mnais, une
jeune fille, qui, depuis sa tombe, s’adresse aux bergers. Il serait donc intéressant
de voir comment le lyrisme tend à abolir les frontières entre le monde des vivants
et celui des morts. Pour ce faire, nous nous intéresserons dans un premier temps
à la dimension lyrique du poème, puis nous développerons le trait original du
poème.
Développement:
I- Un chant lyrique
1. L’omniprésence de Mnais
Signalons de prime abord que les premiers vers, du v1 à 8 créent une
certaine ambiguïté concernant l'énonciation. Une voix parle de Mnais à la
troisième personne ce qui a pour effet de livrer ces premiers vers à une
double interprétation. Nous pouvons ainsi considérer que c'est la voix du
poète, tout comme nous pouvons considérer que c'est celle de Mnais.
Cependant Mnais parlant d’elle-même à la troisième personne serait un
moyen de prêter sa voix à toute personne qui l’a connue de son vivant et
susciterait ainsi la compassion des bergers. Soulignons que l'emploi de
l'apostrophe «Bergers..» dans le premier hémistiche du premier alexandrin
et de la double injonction au vers 4 «rendez rendez» pourraient révéler
indirectement la présence du sujet parlant Mnais. Par ailleurs, notons que
Mnais est présente de façon plus directe par le biais d’ adjectifs possessifs
« ma » , « mon » et des pronoms personnels « me » et «nous» dans le
distique final qui englobe à la fois Mnais et les bergers.
2. Une tonalité élégiaque.
Le discours de Mnais se développe sous le signe de l’élégie. En effet Mnais
chante sa complainte sur sur sa fin tragique. Elle déplore sa mort
prématurée comme le donne à lire le vers 8 « Et sa vingtième année a
trouvé le tombeau » où «jeune» et « Mnais » sont accentués pour
accentuer le malheur de la perte de la jeune Mnais. Ce chant funèbre
repose sur une musicalité dont un rythme régulier est conféré par la
régulier des alexandrins. Par ailleurs les rimes plates font que chaque fin
de vers résonne dans le vers qui suit « vagabonde / féconde »
« berceau/tombeau » Les sont tantôt suffisantes «vagabonde/féconde» .
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