La passion dans La Princesse de Clèves
Dissertation : La passion dans La Princesse de Clèves. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Camcam2021 • 9 Janvier 2022 • Dissertation • 1 693 Mots (7 Pages) • 5 292 Vues
La Princesse de Clèves
Dissertation
Sujet de dissertation :
Albert Camus a dit à propos de La Princesse de Clèves : « Mme de La Fayette ne vise rien d’autre qu’à nous enseigner une très particulière conception de l’amour. Son postulat singulier est que cette passion met l’être en péril. »
Dans quelle mesure votre lecture du roman La Princesse de Clèves justifie-t-elle ce jugement ?
Analyse du sujet :
- Négation restrictive « ne que ». Mme de LF poursuit un seul but.
- « enseigner » : le roman transmet un message. Lequel ? « La passion met l’être en péril ».
- « postulat singulier » :
« postulat » : principe dont l’admission est nécessaire pour établir une démonstration.
« Singulier » : unique, rare, étrange. Les autres écrivains ne pensent-ils pas comme Mme de Lafayette? Que disent les moralistes du XVIIe siècle (Pascal, La Rochefoucauld) de la passion ?
- Implications du sujet : quelle conception de l’amour Mme de LF a-t-elle ? Selon l’autrice, la passion est dangereuse pour l’individu
- « passion » vient du latin patior qui veut dire « souffrir ». La Passion du Christ désigne les souffrances du Christ sur la croix par amour pour les hommes et pour sauver l’humanité. La souffrance est donc associée à l’amour.
- « La passion met l’être en péril ». Il faut réfléchir à la passion par rapport à l’homme, à l’individu. Quels sont les effets de la passion sur l’individu ?
Plan dialectique : La passion est dangereuse. A contrario, la raison protège l’être.
Introduction :
« Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas » écrit Blaise Pascal dans Les Pensées. Les moralistes du XVIIe siècle ont mis en valeur l’opposition « raison », « passion ». Selon Albert Camus, écrivain du XXe siècle, rattaché au courant de l’absurde, « Mme de La Fayette ne vise rien d’autre qu’à nous enseigner une très particulière conception de l’amour. Son postulat singulier est que cette passion met l’être en péril. ». L’auteur de L’Etranger et de La Peste semble dénoncer la conception « particulière » que Mme de La Fayette a de l’amour dont le postulat est « singulier », étrange. Quelle conception de l’amour a-t-elle ? Nous montrerons d’abord que le roman présente les dangers de la passion, puis qu’il célèbre a contrario la raison et enfin que ce roman peut se définir comme le roman du bonheur vertueux.
Proposition de plan :
I Le roman dénonce la passion.
1) La passion fait perdre le contrôle de soi.
La Princesse de Clèves peut se lire comme un réquisitoire contre la passion. La passion amoureuse est présentée comme dangereuse. Irrésistible, elle est à l’origine d’une dégradation de l’être et d’une perte totale de repères. La passion met en péril le contrôle que l’individu tente d’exercer sur ses pensées, sur son corps, sur ses actes. Ainsi, Mme de Clèves perd tout contrôle d’elle-même lorsqu’elle s’éprend du duc de Nemours :
« L’inclination qu’elle avait pour ce prince lui donnait un trouble dont elle n’était pas maîtresse. »
La passion peut rendre celui qui en souffre capable des pires extrémités, comme Racine le montre avec sa pièce Phèdre. Le personnage d’Hermione fait assassiner celui qu’elle aime, Hippolyte, par vengeance de ne pas voir sa passion payée de retour.
2) La passion fait souffrir.
Le personnage prend conscience de cette déchéance, ce qui entraîne une souffrance accrue. Certains monologues de la princesse rendent compte de moments de lucidité du personnage qui ne lui permettent pas pour autant de reprendre le contrôle d’elle-même. Elle se plaint de ne plus rien maîtriser :
« Je suis vaincue et surmontée par une inclination qui m’entraîne malgré moi : toutes mes résolutions sont inutiles. »
La passion est dangereuse parce qu’elle expose le sujet à l’oubli de ce qu’il doit à son rang, à sa parole, à ses responsabilités. Dans Andromaque de Racine, Pyrrhus n’hésite pas à négliger ses devoirs de roi pour tenter d’assouvir ses désirs pour sa captive troyenne, pourtant issue d’une cité ennemie de sa propre patrie.
3) La passion peut faire sombrer la personne dans l’adultère et la dissimulation.
Mme de Clèves craint de céder à son amour, elle préfère donc tout avouer à son mari pour qu’il l’aide à s’en sortir, après qu’elle a tout dit à sa mère. Elle lance des appels au secours. La passion est donc souvent associée à l’adultère et à la tentation de la faute, elle oblige celui qui en est victime à une perpétuelle dissimulation, qui se révèle particulièrement complexe dans un milieu comme la cour. Mme de Tournon qui a deux amants simultanément vit dans la dissimulation. Le vidame de Chartres cache sa liaison avec Mme de Thémines à la reine Catherine de Médicis.
II Le roman célèbre la raison.
1) La raison est recherchée comme antidote de la passion.
La raison s’oppose
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