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La comédie dans Le Malade imaginaire est-elle seulement un spectacle ?

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Par   •  15 Avril 2021  •  Dissertation  •  1 323 Mots (6 Pages)  •  9 992 Vues

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Dissertation OE2

Sujet : « La comédie dans Le Malade imaginaire est-elle seulement un spectacle ? »

Dès l’Antiquité, les premières comédies théâtrales font leur apparition durant les Dionysies, des fêtes religieuses en l’honneur du dieu grec de la folie, Dionysos. Certains dramaturges antiques tels que Epicharme ou Eupolis se prêtent à ce nouveau genre qu’est la comédie, un genre principalement axé sur l’humour et le divertissement. Plus tard, Molière utilise ce genre comique dans plusieurs de ses pièces dont Le Malade imaginaire représentée en 1673. Ce genre antique, utilisé dans la dernière pièce de Molière, est-il seulement destiné à être vécu et joué ? Nous nous interrogerons alors sur les buts de la comédie puis nous essayerons de comprendre pourquoi ce registre théâtral est souvent associé au spectacle.

        La comédie, qualifiée de registre comique, a différents buts : d’abord, celui de plaire et de faire rire mais elle cherche aussi à apporter une critique sur un ou des sujet(s).

        En effet, ce genre initialement utilisé lors des Dionysies a principalement un but humoristique et de divertissement. Cet aspect comique est souvent retrouvé dans l’œuvre de Molière : tout d’abord, avec la plaisanterie de la partie basse du corps notamment lorsque M. Purgon élève le voix face à Argan, qui ne souhaite pas prendre sa médecine, en employant des noms de maladies digestives dans l’acte III, scène 5. Cette plaisanterie se manifeste aussi lors de l’acte I, scène 2 dans laquelle Toinette et Argan dialoguent à propos des lavements de Monsieur. Cette pièce met également en scène des personnages comiques qui apportent un certain divertissement comme Toinette, qui, par exemple dans l’acte I scène 2, se moque à de multiples reprises d’Argan ou encore Thomas Diafoirus dont le comportement, dans l’acte II, scène 5, est à la fois étonnant et drôle. Des situations particulières, pouvant être perçues comme comiques, sont aussi rencontrées comme c’est le cas tout au long de l’acte II, scène 5, où d’un côté, Thomas Diafoirus propose à sa future femme d’assister à une dissection ou en lui proposant une thèse sur le thème médical, et où d’un autre, Angélique et Cléante chantent une histoire relatant de leur propre vécu alors que son promis est assis tout près.

        Certains de ces exemples permettent aussi d’apporter une satire sur différents sujets tout au long de l’œuvre. Dans cette pièce, le dramaturge s’attaque et porte un regard critique, dissimulé sous une couche d’humour, sur deux thèmes principaux : la médecine et les mariages d’intérêt. Le premier est abordé de plusieurs manières : dans un premier temps, à travers le personnage hypocondriaque, que les médecins manipule, qu’est Argan. Ensuite, par une satire toute particulière des médecins comme dans l’acte II, scène 5 où Thomas Diafoirus, un jeune médecin fraichement diplômé, confond vie professionnelle et vie privée à de multiples reprises ou encore dans les scènes 4, 5 et 6 de l’acte III dans lesquelles Mr Fleurant et Mr Purgon s’emportent de nombreuses fois face à Argan et Béralde. Enfin, le troisième et dernier intermède de cette comédie met en scène une cérémonie de médecins qui a pour but de se moquer de ce passage important de la vie des médecins. Quant au second thème, il se manifeste de façon omnisciente par le mariage entre Angélique et Thomas qui sera seulement utile à Argan afin d’avoir accès à un suivi médical personnel. Cette thématique est également abordée lorsque nous apprenons que, la marâtre, Béline est uniquement attirée par l’argent de son actuel mari, révélation annoncée dans l’acte III, scène 12.

        Ces aspects comique et critique de la pièce sont des éléments compris lors d’une simple lecture de l’œuvre. Alors, le lecteur n’est pas soumis à l’aspect spectaculaire de la représentation même si ce dernier apporte un plus.

        Ainsi, la comédie, et plus précisément Le Malade imaginaire, est un spectacle qui se transmet d’une part par son genre spécifique qu’est la comédie-ballet et d’une autre par une représentation qui attire le regard et l’ouïe.

        Effectivement, Molière, pour la représentation de sa dernière pièce de théâtre, travaille aux côtés de deux personnalités de l’époque qui sont Pierre Beauchamp, un danseur, et Marc-Antoine Charpentier, un compositeur. A eux trois, ils s’imprègnent dans un genre théâtral nommé la "comédie-ballet". Ce type de comédie fait appel à un spectacle total puisqu’il rassemble dans un même univers trois arts différents les uns des autres, ces arts sont : le théâtre, la musique et la danse. Nous remarquons une réelle distinction entre ces trois disciplines durant le prologue et les différents intermèdes qui traitent respectivement du thème de la pastorale, de la commedia dell’arte, de l’orientalisme et du carnaval. Dans la mesure où ces passages de la représentation sont chantés et dansés, le spectateur assimile alors la différence entre les actes et ces fragments de la pièce comme par exemple lors du prologue, qui est une églogue puisqu’il traite du thème de la pastorale, dans lequel un ballet s’installe autour d’une musique ou encore lors du deuxième intermède qui met en scène des danseurs mores dansant accompagnés de musique. Ce spectacle total apporte ainsi un élément qui peut pousser une personne a mieux apprécier une comédie en la voyant plutôt qu’en la lisant. Seulement, ce n’est pas le seul élément qui peut l’attirer vers ce côté spectaculaire.

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