Jean Luc Lagarce / Juste la fin du monde, drame intime?
Dissertation : Jean Luc Lagarce / Juste la fin du monde, drame intime?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jeanneb1519 • 20 Mars 2022 • Dissertation • 634 Mots (3 Pages) • 3 603 Vues
Dissertation(suite)
Diriez-vous que la pièce de Jean-Luc Lagarce Juste la fin du monde est un drame intime?
Certes, Juste la fin du monde semble avant tout liée à l’évocation du drame intime du personnage principal, confronté à la mort et au rejet de sa propre famille. Mais la pièce met également en scène des «micro-drames» intimes, ceux des personnages secondaires: Antoine, Suzanne, la Mère et Catherine.
En effet, le personnage d'Antoine semble confronté, lui aussi, à sa situation désespérante, nous le remarquons dans la deuxième partie, scène 2 où sa colère prend le dessus et c'est un surplus émotionnel, il passe notamment par plusieurs sentiments tels que l'incompréhension, la colère, la tristesse ou encore la haine. Cette scène est marquée par une phrase forte d'Antoine, «Tu me touches, je te tue» cela prouve bien son mal-être et son sentiment d'infériorité face à l'aîné de cette famille. Antoine est un personnage brutal qui se cache derrière cette agressivité afin de ne pas faire part de sa souffrance. Les reproches d'Antoine envers Louis dans la première partie, scène 11 montrent le désintérêt qu'Antoine porte à son grand frère mais également une part de jalousie puisque Louis est parti et que lui-même est, en quelque sorte, condamné à rester auprès de Suzanne et de sa mère. Il n'a pas accepté le départ de Louis et vit extrêmement mal la relation avec son frère.
Ensuite, Suzanne, la benjamine, semble dans une situation assez complexe, elle reste dans un monde enfantin. Elle était très jeune lorsque Louis est parti, néanmoins elle se sent concernée par cette histoire. Elle exprime ce qu'elle ressent sans filtre comme lors de sa tirade dans la première partie scène 3, où elle extériorise son incompréhension et sa colère envers Louis. En revanche, elle n'est pas vraiment prise au sérieux, elle a réellement souffert de l'absence de Louis. A certains moments de la pièce elle est traitée comme une moins que rien comme lors de la première scène «On dirait un épagneul». Cela est une véritable souffrance pour Suzanne qui se sent rejetée dans cette fratrie.
En ce qui concerne la Mère, c'est un personnage discret, qui semble elle-aussi déboussolée pendant toute la pièce, elle est lunaire et cherche ses mots. Lors de sa tirade scène 8 elle montre à quel point Louis décevra Antoine et Suzanne. Elle semble avoir une préférence pour Louis, elle le décrit comme celui qui a toujours tout fait pour les protéger et le plus habile d'entre-eux alors qu'elle décrit ses autres enfants comme des gens brutaux. Elle ne reproche pas à Louis son départ mais elle le vit très mal, cette façade lunaire qu'elle utilise n'est qu'un moyen de se voiler la face.
Enfin, Catherine est elle-aussi très discrète, elle joue le rôle de la médiatrice pendant toute la durée de la pièce, essayant d'apaiser les tensions et de calmer son mari, Antoine. Catherine se laisse faire par ce dernier «Catherine!», nous avons l'impression qu'elle vit dans son ombre et elle semble très malheureuse pour ça.
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