Jean-Jacques Rousseau - Emile ou de l'Education
Commentaire de texte : Jean-Jacques Rousseau - Emile ou de l'Education. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Gloriah • 16 Juin 2019 • Commentaire de texte • 1 268 Mots (6 Pages) • 2 560 Vues
TEXTE : Jean-Jacques Rousseau, Émile ou de l'éducation (1762)
Introduction
La question de l’éducation féminine est un sujet sans cesse discuté depuis des siècles, les uns prétendent que la nature des deux sexes est semblable au point de vue psychologique, d'autres au contraire établissent une différence absolue entre l’homme et la femme ; différence psychologique autant que physiologique.
Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) est un philosophe des Lumières, musicien francophone né à Genève qui a largement collaboré à la rédaction de L'Encyclopédie. Il a été un précurseur du romantisme en développant le « sentiment de la nature ». Par ses idées politiques (républicaines) et sociales (il faut combattre l'inégalité sociale), Rousseau a eu une influence considérable sur les hommes politiques qui vont faire la Révolution française en 1789. Ses cendres ont été transférées au Panthéon de Paris en 1794.
Dans son traité (argumentation directe) Emile ou de l'Education (1762) le philosophe propose des idées nouvelles pour l'éducation des enfants, en soutenant que la connaissance du jeune enfant doit se faire par l'expérience plus que par l'analyse.
Le dernier livre traite de l’éducation des filles à partir du cas de Sophie, éduquée pour devenir l’épouse idéale d’Émile.
Comment Jean-Jacques Rousseau conçoit-il l'éducation des femmes ? Pour répondre à cette question, dans un premier temps nous analyserons son refus d'une éducation différenciée, puis nous étudierons l'éducation spécifique des femmes préconisée par le philosophe.
AXE 1 : LE REFUS D’UNE ÉDUCATION INDIFFÉRENCIÉE
Idée 1 : L'éducation indifférenciée soumet les femmes aux hommes
Si les filles sont éduquées comme les garçons, elles risquent de perdre tout avantage sur les hommes et donc de leur être totalement soumises (« Plus elles voudront leur ressembler, moins elles les gouverneront » (l. 2-3). Dans le deuxième paragraphe, Rousseau invoque la nature pour souligner les différences qui existent entre les deux sexes. Il présente cette réalité comme une « vérité » (l. 8) et rappelle ces différences au présent de vérité générale (« toutes les facultés communes aux deux sexes ne leur sont pas également partagées » (l. 4).
Idée 2 : Une argumentation convaincante pour former d'« honnêtes femmes »
Rousseau oppose l’idéal de « l’honnête homme » (l. 16-17) et celui de l’« honnête femme » (l. 17-18) en reprenant l’adjectif « honnête » mais en opposant les sexes, Rousseau souligne que l’idéal d’honnêteté (un accomplissement intellectuel et social) ne doit pas faire oublier la différence des sexes. L’adjectif « honnête » est issu du latin honestus, qui signifie « digne de considération », « conforme à la morale ». Selon le Dictionnaire historique de la langue française d’Alain Rey, dès le début du XVIème siècle l’adjectif « honnête » qualifie ce qui convient à la condition sociale d’une personne : « “l’honnête homme” idéal selon Faret dans L’Honnête Homme ou l’Art de plaire à la Cour (1630) était un gentilhomme qui joignait à la « naissance » les dons du corps, la culture de l’esprit, le goût de la poésie, le courage, la probité, les vertus chrétiennes ; on emploie aussi “honnêtes gens” en ce sens (Académie, 1694). »
AXE 2 : POUR UNE ÉDUCATION SPÉCIFIQUE
Idée 1 : Une condamnation persuasive de l'asservissement de la femme
La femme doit être instruite dans le but de « suppléer à la force qui leur manque » (l. 26). Rousseau compare la femme asservie à l’homme, celle qui est « bornée aux seules fonctions du ménage » (l. 20) à un « automate » (l. 22) : il y a là une condamnation forte de cet asservissement.
Idée 2 : Un plaidoyer persuasif en faveur des « rusées » (les
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