Introduction pour différentes oeuvres

Le 26 aout 1789, la Révolution française victorieuse proclame, à travers une déclaration solennelle que les « hommes sont libres et égaux en droits ». Cette déclaration est au fondement de notre univers politique. Malgré son apparente universalité, ce texte écarte les femmes, les domestiques et les pauvres du plus central des droits politiques, le droit de vote, et elle prive même de liberté une partie de l’humanité, les esclaves. Olympe de Gouges, femme de lettres et femme politique, très investie dans la révolution française, rédige en 1791 une Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, qu'elle adresse à la reine Marie-Antoinette, en écho à celle de 1789. Elle lutte pour l'émancipation de la femme, pour la reconnaissance de sa place sociale et politique. Elle milite également pour l'abolition de l'esclavage. Elle rejoint les Girondins en 1792 et condamnée par le Tribunal révolutionnaire, elle est guillotinée le 3 novembre 1793. Au seuil de la DDFC, Olympe de Gouges place un préambule qui, tout en entrant en écho avec celui des DDHC, en souligne les failles et les manquements. Ce texte et les quatre articles qui suivent entendent donner une véritable universalité de genre aux fondements du nouveau système politique en y intégrant explicitement la femme à l’égale de l’homme. Elle souhaite soumettre ce texte et le faire décréter par l’Assemblée Nationale afin de l’inscrire comme texte officiel.

En 1772 paraît le texte de Antoine Léonard Thomas, Essai sur le caractère, les mœurs et l’esprit des femmes. Il déclenche chez les contemporains une polémique à laquelle prend part Diderot, penseur des Lumières et initiateur de l’Encyclopédie et de Madame d’Epinay, femme de Lettres. Il s’agit d’établir si les femmes sont façonnées par leur éducation ou en d’autres mots, si l’inégalité entre les hommes et les femmes émane de la nature ou est un phénomène culturel. Présentation autrice et œuvre Louise d’Epinay tient un salon littéraire à Paris depuis 1749, année où elle arrive dans la capitale après avoir obtenu la séparation d’avec son mari pour adultère de ce dernier. Son salon est un lieu de riches échanges où se rendent, entre autres, Jean-Jacques Rousseau, Diderot, Marivaux et Montesquieu. Louise d’Epinay n’hésite pas à participer aux grandes questions de son temps, à travers des écrits et en particulier une correspondance qu’elle entretient avec l’abbé Galiani, un homme d’Eglise proche du milieu mondain. Présentation du texte Cette lettre de Louise D’Epinay à l’abbé est un commentaire critique du livre de Thomas

Le théâtre au XVIIIème siècle devient une tribune efficace pour accompagner le mouvement de révolution de la pensée qu’on appelle Les Lumières. En effet, les dramaturges n’hésitent pas à réfléchir et à mettre en scène les débats qui agitent la société, en particulier celui d’une nouvelle égalité politique qui émerge progressivement. Présentation autrice et œuvre Ainsi, Beaumarchais, ancien horloger anobli qui s’est engagé dans l’indépendance américaine n’hésite pas à porter au théâtre Le Mariage de Figaro, jouée en 1784, pièce dans laquelle domestiques et femmes ne cessent de déjouer le pouvoir tyrannique d’un comte, qui, fort de son sexe et son statut, pense pouvoir tout s’approprier. Présentation du texte Le texte étudié correspond au début de la première scène de la pièce, où l'on retrouve Figaro et Suzanne, les serviteurs amoureux, qui doivent se marier le jour-même sur les terres du comte. Ce mariage donnait le droit, jusqu’à présent au comte de posséder la femme de son valet, au nom de ce qui se nomme « le droit de cuissage ». Alors que Figaro confiant pense que ce droit n’existe plus, sa future femme le prévient que le comte a pour projet de l’utiliser en cachette, et donc de violer la domestique dès que son mari aura le dos tourné. Pour faciliter cela, le comte donne au couple une chambre qui donne à côté de la sienne, ce dont Figaro, naïf, se réjouissait.

Né en 1821, Charles Baudelaire est un enfant difficile qui ne supporte pas le nouvel époux de sa mère, le commandant Aupick. Une fois le baccalauréat en poche, le jeune Baudelaire mène une vie dissipée dans le quartier latin (Paris). Pour l’éloigner de cette vie de débauche, sa famille l’oblige à faire un voyage aux Indes en paquebot, mais Baudelaire rentre à Paris au bout de dix mois. Il devient critique d’art et critique littéraire. Ses rencontres amoureuses sont déterminantes et influencent son oeuvre : il s’éprend de Jeanne Duval, de l’actrice Marie Daubrun de de Mme Sabatier qui tient un salon parisien. Les Fleurs du Mal publié en 1857 fait l’objet d’un procès : Baudelaire est condamné en correctionnelle pour « immoralité ». Atteint de la syphilis, Charles Baudelaire s’isole et meurt en 1867 à l’âge de 46 ans. Les six sections des Fleurs du Mal retracent l‘itinéraire de Baudelaire, le cheminement de son âme qui vit une véritable descente aux enfers. Dès le premier poème de l’œuvre, « Au lecteur », Baudelaire explique que le monde est un enfer. Tout au long du recueil, il explore cet enfer

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