Incipit de Jacques le Fataliste, Diderot
Commentaire de texte : Incipit de Jacques le Fataliste, Diderot. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Nadir Olival • 26 Juin 2017 • Commentaire de texte • 539 Mots (3 Pages) • 983 Vues
Texte 1 : Incipit de Jacques le Fataliste, Diderot
Introduction :
Diderot est l’un des philosophe des lumières les plus productifs de son siècle, A la fois penseur, romancier, dramaturge etc.. Il est à l’origine de L’Encyclopédie, qui visait à l’époque de rassembler les savoirs.
Son roman le plus lu est sans nul doute Jacques le Fataliste paru en feuilleton dans la revue La Correspondance littéraire entre 1778 et 1780 et qu’il travaillera jusqu’à sa mort en 1784. Dès les 1ères lignes qui nous sont donnés, le lecteur est dérouté, loin des conventions narratives traditionnelles, Diderot s’engage dans un dialogue avec son lecteur et ne cessera d’interrompre la narration. Cette incipit frappant est ainsi représentatif du reste de l’oeuvre.
LIT LE TEXTE
Nous verrons que l’incipit qui ouvre Jacques le Fataliste est pour le moins surprenant ainsi que l’annonce d’un anti-incipit
I – Un incipit surprenant
Tout d’abord on voit le mélange des genres à travers cet incipit. En effet, les premières répliques au discours directe sont présentés comme un dialogue de théâtre, avec le nom des personnages mis en exergue en capitale.
Le duo maître/valet et la scène de colère nous rappelles au scènes traditionnelles des comédies qui se jouaient à l’époque.
Dans cet incipit, Jacques raconte à son maître son adolescence et certains passages s’approchent ainsi du roman d’apprentissage qui semble mener au récit de son éducation sentimentale (“ Sans ce coup de feu, par exemple, je crois que je n’aurais jamais était amoureux ”)
Enfin, on peut déceler un dernier genre (le récit picaresque) , nos deux héros sont en route vers une destination inconnue, c’est un récit de voyage réaliste : ils font des pauses pour se restaurer et pour se reposer.
L’incipit surprend autant car Diderot ne réponds pas aux questions que le lecteur se pose, il ne cesse d’ésquiver les questions ceci permet de créer du suspense afin de donner envie au lecteur de continuer la lecture afin d’en savoir davantage.
II – L’incipit d’un anti-roman
La rupture de l’illusion romanesque est très marquée à travers se roman. L’auteur prend la parole constamment en s’adressant directement au lecteur, Il ne se contente pas d’intervenir mais pose des questions à la place du lecteur en y répondant sans y répondre en agacant le lecteur.
Il ne laisse donc pas le lecteur s’immerger dans le roman et brise donc la convention de l’illusion romanesque
A travers cet incipit on voit la dimension de l’auteur tout puissant qui est très souligné
Face tyrannique et surtout arbitraire (« Qu’est-ce qui m’empêcherait ”)
Il affirme son autorité dans le texte et sur le lecteur et n’hésite pas à montrer son autorité « il ne tiendrait qu’à moi »
Diderot fait figure de Dieu tout puissant qui, depuis « là-haut », dirige ses personnages comme il le désire. Diderot revendique la liberté totale de la création
Conclusion :
Diderot écrit ainsi une œuvre originale en intervenant en tant qu’auteur dans le récit, ne laissant jamais le lecteur douter du caractère fictionnel du roman qu’il a entre les mains. Il signe un nouveau pacte de lecture avec son lecteur, l’invitant à le rejoindre dans les coulisses de son imagination sans se justifier ni s’expliquer de ses choix Cet incipit nous montre que l’auteur revendique la liberté de créer.
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