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Humanité, Littérature, Philosophie

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Par   •  27 Octobre 2022  •  Cours  •  963 Mots (4 Pages)  •  272 Vues

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Humanité, Littérature, Philosophie

Question de réflexion littéraire

Étymologiquement, le terme de monstre vient du latin monstrare qui signifie montrer et de monstrum qui désigne un avertissement de nature divine. Le monstre est alors celui que l’on montre parce qu’il est hors-norme et parce qu’il est porteur de mauvais présages. Quant à la bestialité, celle-ci renvoie aux forces obscures qui habitent l’esprit des êtres humains et les poussent ainsi à agir de manière malsaine, à faire le mal. Le monstre est-il donc une bête ? En effet, les notions de monstruosité et de bestialité sont intimement liées puisque celui ou celle qui se comporte en tant qu’une bête, en accomplissant des actes contraires à la morale éthique des êtres humains, apparaît alors comme un monstre immoral, car il est donc hors de la nature humaine. Mais le fait d’être monstrueux impose-t-il nécessairement de faire preuve de bestialité ?

Tout d’abord, nous étudierons les êtres monstrueux incarnant la figure de la bête. Puis nous verrons qu’il y existe des monstres capables d’humanité plutôt que de bestialité.

Nous allons maintenant étudier les êtres incarnant des monstres en proie à la bestialité de part leur absence de morale.

L’homme est capable de devenir un monstre lorsque ses pulsions bestiales prennent le dessus sur ses choix éthiques. Ainsi, dans l’œuvre de Corneille intitulée Médée, le personnage éponyme devient un monstre immoral en commettant le meurtre de ses propre enfants, malgré l’amour qu’elle a pour eux, dans le but de se venger de son mari, Jason. Cette dernière s’enfuit ensuite grâce un char tiré par des dragons. De cette manière, le personnage de Médée est donc monstrueux dans la mesure de son immoralité. Sa volonté de faire le mal a pris le dessus sur sa raison, sur son amour pour ses enfants et l’a poussée à agir comme une bête meurtrière. C’est la transgression de la morale humaine qui fait d’elle une bête. De plus, sa fuite est une manière de symboliser son exclusion du genre humain.

D’autre part, l’être humain apparaît comme une bête monstrueuse lorsque celui-ci se montre incompréhensif, antipathique envers autrui et refuse de reconnaître l’humanité d’un semblable. En effet, dans L’Homme qui rit, Victor Hugo illustre cet acte d’inhumanité en mettant en scène une foule riant de Gwynplaine, un enfant qui souffre de la difformité de son visage lui laissant un rire indélébile. « L’éclat de rire foudroyant », qui témoigne de la brutalité des moqueries, est un rire d’incompréhension car la foule refuse de reconnaître l’humanité du jeune homme, qui pourtant l’un de leur semblable, derrière sa monstruosité physique. Le comportement bestial de la foule va alors à l’encontre de la morale éthique qui voudrait accorder de l’empathie, de la pitié, du bon sentiment envers Gwynplaine plutôt que la répulsion de celui-ci de fait de la difformité de son apparence.

Nous avons pu voir qu’il existe des monstres bestiaux de part leur absence de morale, que ce soit par l’assouvissement de pulsions vengeresses et meurtrières ou par le rejet d’un semblable et ne pas  reconnaître son humanité. Toutefois, il est des êtres monstrueux dont la nature est davantage humaine que bestiale.

Nous allons à présent porter notre attention sur ceux qui, quoiqu’ils soient monstrueux, font preuve d’humanité.

Bien qu’un individu puisse être monstrueux par son apparence, celui-ci n’en est pas moins humain de part ses qualités morales. C’est ce que montre Jeanne-Marie le Prince de Beaumont dans son œuvre intitulée La Belle et La Bête. Quoique la Bête puisse être repoussante par sa laideur physique, elle n’en est pas pour autant mal intentionnée. En effet, elle fait preuve de bienveillance et de générosité envers Belle et son montre alors bien plus humaine « que ceux qui, avec la figure d’hommes, cachent un cœur faux, corrompu, ingrat », selon Belle. En somme, la Bête n’est finalement pas une bête puisqu’elle ne cherche pas à faire le mal.  On comprend donc que la monstruosité physique de la Bête n’est pas une barrière à son humanité puisque les qualités d’un être humain sont d’abord des qualités morales avant d’être des qualités physiques.

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