Gérard Genette considère que la réécriture « a ce mérite spécifique de relancer constamment les œuvres anciennes dans un nouveau circuit de sens ».
Dissertation : Gérard Genette considère que la réécriture « a ce mérite spécifique de relancer constamment les œuvres anciennes dans un nouveau circuit de sens ».. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar david bondarenko • 2 Février 2023 • Dissertation • 707 Mots (3 Pages) • 317 Vues
Gérard Genette considère que la réécriture « a ce mérite spécifique de relancer constamment les œuvres anciennes dans un nouveau circuit de sens ».
• Vous discuterez cette affirmation dans un développement construit, en vous appuyant sur votre connaissance de La Guerre de Troie n’aura pas lieu de Giraudoux.
Réécriture : réécrire, réinterpréter une autre œuvre
Œuvres anciennes : ici, mythe de la guerre de Troie, référence à L’Iliade d’Homère
Nouveau circuit de sens : donner un sens nouveau à un mythe ancien, pour mieux comprendre son époque : ici l’Entre-deux-guerres
Problématique :
Comment Giraudoux parvient-il à actualiser le mythe de la guerre de Troie de façon à éclairer son époque ?
I. La réécriture d’un mythe ancien
a. La nouvelle représentation des Troyens
b. La transformation du personnage d’Hélène
c. La réécriture ironique du mythe
en orange : les phrases qui font le lien avec le sujet
Dans un premier temps, nous étudierons la réécriture d’un mythe ancien, celui de la guerre de Troie. Dans sa pièce, Giraudoux commence par mettre en scène les personnages des Troyens, et notamment de la famille royale, dont il propose une nouvelle interprétation. On découvre d’abord le couple d’Hector et d’Andromaque. L’auteur choisit de mettre en avant l’amour profond qui les unit : Hector est représenté comme un mari aimant, plutôt que comme un guerrier féroce dans le mythe original. Andromaque a quant à elle un rôle plus important : elle a l’intuition dès la scène d’exposition qu’une nouvelle guerre éclatera, notamment lorsqu’elle déclare, parlant des portes de la cité ; « Ferme-les. Mais elles s’ouvriront ». Andromaque a donc une intuition proche de celle de Cassandre qui voit l’avenir. Les personnages féminins ont donc un rôle plus développé dans cette pièce moderne, comme Hécube également, qui apparaît comme l’égale de son mari Priam. Seul Pâris est assez fidèle à l’histoire originelle, étant représenté comme le frère séducteur et léger, qui enlève de façon égoïste Hélène de Spartes.
Le personnage d’Hélène est lui aussi bien réécrit par Giraudoux. Elle est toujours représentée comme une femme d’une grande beauté, mais elle apparaît comme un personnage très étrange, qui semble détaché de ce qui se passe autour d’elle. Elle semble résolue à ce que la guerre éclate, peut-être en raison du don particulier qu’elle possède : les chromos. Hélène est désormais dotée d’un pouvoir lui permettant de voir le futur, à l’instar de Cassandre. Ainsi, lors d’une confrontation avec Hector, Hélène lui annonce, de manière implicite, sa mort prochaine et sanglante, suite à son affrontement avec Achille, en lui disant avec détachement, « c’est rouge vif ». De plus, dans la pièce, Hélène ne semble pas véritablement amoureuse de Pâris ; son amour est léger et inconstant, et elle finira même par embrasser son plus jeune frère, Troïlus, ironie finale
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