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"Fonction du Poète" d'Hugo

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Par   •  26 Juin 2017  •  Commentaire de texte  •  1 626 Mots (7 Pages)  •  4 519 Vues

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Séquence 1 La Poésie                                                                                                              le 04/11/16

Victoria SABATIER

           1ère S1

Commentaire littéraire

« Fonction du Poète » de Hugo, Les Rayons et les Ombres

        Au XIXème siècle, de nombreux mouvements se succèdent, ainsi que de nombreux « artistes maudits ». En effet, le XIXème siècle est le siècle où la mélancolie des artistes est très présente. Le premier mouvement littéraire de ce siècle est le Romantisme où Lamartine et Victor Hugo sont les chefs de file. Notre poème « Fonction du Poète » est tiré de ce mouvement. Il fut écrit par le chef de file de ce mouvement Victor Hugo. Ce poème est tiré de son recueil Les Rayons et les Ombres publié en 1840. Ce texte didactique et solennel explique le rôle du poète et de la poésie d’après Hugo. Ce qui nous amène à nous demander de quelle manière ce poème présente le rôle du poète tout en utilisant l’esthétique romantique ? Afin de répondre à cette question, nous étudierons, dans un premier temps, le forme du poème qui s’inscrit dans une esthétique romantique, puis dans un deuxième temps, nous analyserons l’incompréhension du poète dans la société, et, enfin, nous expliquerons le lien privilégié du poète avec Dieu.

        Tout d’abord, ce poème a une forme particulière avec de nombreux éléments propre à l’esthétique romantique. En effet, ce poème a une structure régulière : trois dizains en vers octosyllabiques. De plus, l’alternance des rimes féminines et masculines (« éclos / flots, femme / âme » v. 7 à 10), ainsi que l’alternance des rimes croisées, plates et embrassées témoigne d’une fidélité aux règles de la poésie classique. En revanche, les nombreux enjambements présents dans ce poème (« le passé pour racine / A pour feuillage l’avenir » v.19 - 20), rompt avec cette tradition. Ils indiquent une disharmonie entre syntaxe et métrique qui atténue ou supprime la pause en fin de vers mettant, ainsi, en avant la fluidité de la parole plus naturelle. Par ailleurs, la métaphore au vers 13 montrent que le poète a connaissance du passé mais se tourne vers l’avenir. En effet, le terme « ruines » évoque la poésie classique qu’il faut reconstruire. L’anadiplose au vers 14 et 15 confirme cette idée. De plus, les adjectifs mélioratifs (« éternelle » v. 22 ou « sacré » v.2) renforcent la vision positive d’Hugo. Ainsi, il n’y a pas de rupture nette avec la poésie classique mais bien une évolution de la tradition vers la modernité. On quitte, donc, le mouvement des lumières pour le romantisme.

        L’esthétique romantique est inscrit dans ce poème. En effet, les fondements de la poésie romantiques sont très présents : la nature, l’expression des sentiments, le thème du paria, le mysticisme. Le thème essentiel des romantiques est la nature puisque le topos de la nature est l’identité du poète, c’est sa créativité. Le champ lexical de la nature (« germe » v.7 ou « épines » v.11 ou « feuillage » v.20) est omniprésent. De plus, l’arbre est utilisé comme métaphore (« Qui prend le passé pour racine / A pour feuillage l’avenir » v.19 – 20). La double comparaison (« Comme aux forêts et comme aux flots » v.10) indique que le poète est un égal de la nature. On remarque aussi que le poète s’adresse directement aux homme dès le vers 1 « Peuples ! écoutez le poète ! ». Il utilise des apostrophes et des impératifs pour donner de l’emphase à son discours. Les nombreuses phrases exclamatives montrent l’engagement du poète. Son discours utilise un registre didactique avec une portée solennelle propre aux romantiques. Donc, l’esthétique romantique est très présent dans ce poème qui rompt, peu à peu, avec les règles classiques de la poésie du XVIIIème.

        Au XIXème siècle, de nombreux poètes deviennent des « artistes maudits ». Ils sont incompris et mal aimés de la société. Ils sont des exilés. En effet, le poète est seul et différent des autres comme le témoigne le champ lexical de la solitude (« seul » v.6). L’opposition entre le poète et les hommes est présente dans le vers 1 où on distingue bien « Peuples » et « Poète ». L’anaphore au vers 6 (« Lui seul ») insiste sur la solitude du poète mais aussi sur l’importance de son rôle. Il est considéré comme un paria de la société (« malgré les épines / L’envie et la dérision / Marche, courbé dans vos ruines » v. 11 à 13). Effectivement, « les épines » désignent ceux qui le critiquent, « envie », ceux qui éprouvent de la jalousie et « dérision », ceux qui se moquent de lui. De plus, le vers 8 « Homme, il est doux comme une femme » montre que le poète est un être différent. Il dépasse même la notion de genre. Donc, le poète est exclu de la société de notre époque. C’est une personne à part et différente du reste de l’humanité.

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