Fleurs du mal, K. Baudelaire (1846)

Les Fleurs du Mal, C. Baudelaire (1846)

« A une Malabaraise »

Introduction

Baudelaire est un écrivain français né en 1821 et décédé en 1867 appartenant au courant littéraire du symbolisme. Parti très trop du foyer, il se consacre alors à sa carrière d'écrivain qu'il commence par des critiques littéraires et d'art. Plus tard, il publie Le Spleen de Paris, Les paradis artificiels et Les Fleurs du Mal (première édition en 1857), recueil dont je vais vous présenter le poème intitulé « A une Malabaraise » (non présent dans cette première édition, mais le poème est présent dans l'édition de 1868 des Fleurs du mal). Ce poème est extrait de la partie "Pièces diverses" de l'œuvre. Afin de mieux comprendre le sens de ce poème, il faut préciser que Baudelaire a séjourné quelque temps à l'île de la Réunion en 1841.

1. Comparaison des deux pays

• Les paysages : « Aux pays chauds et bleus » « cocotiers » # « sous la neige et les grêles » « nos sales brouillards » « pays trop peuplé »
• Les usages : « Ta tâche est […] et bananes. »  v.6-10 # « Il te fallait […] charmes étranges » v.25-26
• Les tenues : « vêtue à moitié de mousselines frêles » # « le corset brutal »
• Sentiments liés au mode de vie : « tes pieds nus » « fredonnes tout bas de vieux airs inconnus » # « l’œil pensif » « les fantômes épars »
• Champs lexicaux : péjoratif pour la France et mélioratif pour l’île de la malabaraise

1. Pays idéalisé

• L’exotisme : « Aux pays chauds et bleus » « ananas et bananes » « colibris » « cocotiers » « le soir au manteau d’écarlate » « gracieux et fleuris »
• Les sens : le toucher : « tes pieds nus, ton corps sur une natte », la vue : « gracieux et fleuris, le soir au manteau d’écarlate, colibris », le goût : « d’eaux fraîches, ananas et bananes », l’odorat : « les flacons […] d’odeurs, fleuris », l’ouïe : « fait chanter les platanes, fredonnes tout bas de vieux airs inconnus »

1. Eloge de la femme

• Description du corps : description contre-plongée : commence du bas et remonte jusqu’aux yeux + idéalisation de la femme v.1-4, « tes charmes étranges », 2 comparaisons : « tes pieds sont aussi fins que tes mains » « tes grands yeux de velours sont plus noires que ta chair », hyperbole : « ta hanche est large à faire envie à la plus belle blanche »
• Description du moral :  travailleuse v.6-10, naïve « Pourquoi, l’heureuse enfant, veux-tu voir notre France », heureuse « l’heureuse enfant », routinière « tout le jour, toujours »

1. Vision satirique

• Critique le climat : « sous la neige et les grêles » « nos sales brouillards » « les fantômes épars »
• Critique la population : hyperbole : « ce pays trop peuplé », « que fauche la souffrance »
• Critique la condition de la femme étrangère : v.25-26
• Critique du code vestimentaire : « le corset brutal emprisonnant tes flancs »

Conclusion

Ce poème est un éloge à une malabaraise. Il compare la France au pays idéalisé de la femme à l’aide de champs lexicaux.

Baudelaire critique la France à travers ce poème en créant une vision satirique.

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