Fiche révisions les Liaisons Dangereuses
Fiche de lecture : Fiche révisions les Liaisons Dangereuses. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Manon Aliah • 22 Novembre 2018 • Fiche de lecture • 2 411 Mots (10 Pages) • 2 284 Vues
Les Liaisons Dangereuses (lettre 127, 1782)
de Pierre Choderlos de Laclos
Laclos ( 1741-1803) est un officier qui a passé énormément de temps de sa vie à écrire. Il fait parti du mouvement des Lumières. Les Liaisons Dangereuses furent une forme de thérapie et de vengeance par rapport à sa carrière militaire où il fut humilié à de nombreuses reprises. L'oeuvre aura rapidement un succès fulgurant mais sera considéré comme une attaque contre les Nobles.
Objet d'étude : Le personnage de roman du XVIIe siècle à nos jours.
Les Liaisons Dangereuses est un roman épistolaire composé de 4 parties :
-L'exposition, qui met en place l'intrigue et présente les personnages que l'on va suivre durant toute l'histoire. Le vicomte de Valmont et la présidente de Tourvel ainsi que la marquise de Mertreuil et Cécile de Volanges sont en parallèle. La phase se termine lors que Cécile ainsi que sa mère sont envoyées au château de Rosemonde.
-Seconde partie, elle, se concentre sur la marquise, qui va influencer le vicomte pour qu'eux deux commencent à jouer avec Cécile.
-La troisième partie, cette fois-ci se fixe sur Valmont et sa conquête (Cécile tombe enceinte.)
-Le dénouement, la fin de l'histoire qui se conclut par la chute de Merteuil et Valmont, lorsqu'elle-ci intervient entre la relation du vicomte et de la présidente. Le vicomte cesse d'être libertin, tombant amoureux de la présidente, la marquise elle refuse de retourner vers Valmont et choisit le Chevalier Danceny pour être son amant. Elle perd sa notoriété et sa santé, et lui finit par perdre la vie. Eux qui étaient dans une relation fusionelle au sommet de la gloire finissent par se haïr, tout en bas de l'échelle.
Question : En quoi le personnage de Madame de Merteuil apparaît-il ici comme une figure de l’émancipation féminine au XVIIIe siècle ?
Le Vicomte et la Marquise sont tous les deux des libertins venant de la haute société. Ils sont anciens amants, et ils vont faire à deux un pacte : si le vicomte arrive à séduire Cécile de Volanges et Madame de Tourvel, la Marquise de Mertreuil se redonnera à lui.
Nous allons étudier ici la lettre 127, qui est envoyée par la Marquise de Merteuil au Vicomte de Valmont au château. Dans cette lettre, la Marquise répond avec ironie et piques aux Vicomte qui lui demandait de se redonner à lui, se pensant certain d'être déjà le vainqueur. Ne lui ayant pas répondu par exaspérance, Valmont la prend pour acquise et s'est suite à cela que Madame de Mertreuil se décide à lui envoyer une lettre pour le remettre à sa place, tout en humiliant l'homme libertin et prétentieux qu'il est.
Registre ironique et satirique utilisés.
A. Les revendications d’une femme libre
1. La fierté de Madame de Merteuil et l’affirmation de sa supériorité.
– Elle garde toujours l’initiative (dialogue fictif, ordres...).
~La Marquise nous montre qu'elle décide fermement chacun de ses choix par elle-même, et qu'elle décide quand elle dialoguera avec le Vicomte, que cela lui plaise ou non. "Si je n’ai pas répondu, Vicomte, à votre Lettre du 19, ce n’est pas que je n’en aie eu le temps ; c’est tout simplement qu’elle m’a donné de l’humeur." Elle s'affirme comme une femme forte et autoritaire.
~"croyez-moi, faites d’autres arrangements, et gardez vos baisers ; vous avez tant à les placer mieux !" Elle le prend de haut et lui donne des ordres, tout en utilisant la moquerie dans ses propos, telle une dominatrice sûre d'elle.
~Elle se fiche de son avis, mais refuse de se sentir comme un objet, se pensant plus forte que le libertin. "J’ai pu avoir quelquefois la prétention de remplacer à moi seule tout un sérail, mais il ne m’a jamais convenu d’en faire partie."
– Elle affirme sa singularité : refus d’être confondue avec les autres.
~La marquise se démarque en étant une femme forte, libertine, manipulatrice et sûre de soit dans une époque où la femme est inférieure à l'homme, soumise, lui obéissant à chaque ordre qu'elle reçoit. Dès les premières lignes, le refus de Madame de Mertreuil affirme sa singularité et sa puissance : aucune femme ne lui ressemble par son caractère.
~ "C’est peut-être un tort que j’ai ; mais je vous préviens que j’en ai beaucoup d’autres encore." Elle se montre sans façade : une femme qui n'est pas parfaite, mais qui possède des défauts, et qui n'a pas peur de les assumer. Cela lui donne une certaine confiance et une force supérieur à celle de Valmont, qui se voile la face sur ses propres défauts.
~Elle se sent salie d'être mise au même niveau que les pions de jeux que sont Cécile ou encore Madame de Tourvel, rappelant qu'elle vaut bien plus que ça et qu'il est hors de question qu'elle soit un "[...] troisièmes rôles".
~Sa façon d'écrire et son utilisation de l'ironie, de la moquerie et du satire la rendent encore plus singulière.
2. Sa revendication d’indépendance et de liberté.
– Valmont n’a aucun droit sur elle et elle n’a de compte à rendre à personne.
Valmont pense qu'elle lui appartient suite au pacte et surtout à son grand égo qui se pense déjà vainqueur de leur petit jeu. Madame de Mertreuil n'hésite pas à lui faire savoir de la manière la plus directe possible qu'elle est une femme libre et surtout qu'elle n'appartient à personne. ( "[...]vous prenez mon silence pour un consentement, il faut vous dire clairement mon avis." )
~"Il me semble que vous auriez trop de sacrifices à me faire ; et moi, au lieu d’en avoir la reconnaissance que vous ne manqueriez pas d’en attendre, je serais capable de croire que vous m’en devriez encore !" La Marquise explique que si quelqu'un a des comptes à rendre, ce n'est sans aucun doute pas elle, mais bien le Vicomte, qui se pense tout du, surtout après avoir radicalement changé de la sorte. Leur relation passée est terminée, elle ne lui doit plus rien qu'elle ne veuille pas.
– Égalité avec l’homme et affirmation de son « caprice ».
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