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Explication linéaire n°2: “Spleen” de Baudelaire

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Par   •  7 Février 2023  •  Commentaire de texte  •  1 116 Mots (5 Pages)  •  509 Vues

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Explication linéaire n°2: “Spleen” de baudelaire

Introduction:

Charles Baudelaire se situe à la croisée des mouvements du Romantisme, du Parnasse et du Symbolisme. Il publie une première fois son recueil intitulé Les Fleurs du Mal en 1857.Mais le livre fait l’objet d’un procès pour atteinte à la moralité.

La place du poème est significative : d’une part, ces 4 poèmes sont situés presque à la fin de la section « Spleen et idéal », ce qui marque la victoire du Spleen sur l’Idéal. D’autre part, ce poème est le dernier, comme pour insister sur la gravité et la dimension irrémédiable de ce « Spleen ».

Nous nous demanderons comment Baudelaire transforme le plomb du spleen en or poétique.

Dans un premier temps nous étudierons d’abord l’installation de l'atmosphère propice à l'apparition du Spleen. Puis dans un second temps, comment les deux derniers quatrains (4 et 5) montrent la défaite absolue de l’âme du poète et la victoire du spleen. Mais paradoxalement nous montrerons aussi que le poète parvient aussi à faire de ce spleen un objet poétique.

I. L’atmosphère qui suscite l’apparition du spleen:

Strophe 1:

Les termes monosyllabiques du 1er hémistiche rythmés par les allitérations en [p], [b] et [k] créent un effet de martèlement écrasant (« Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle » (v.1)). Les noms liés à l’air (« Le ciel », « l'horizon », « le jour ») décrivent un paysage assombri par le contexte. L'ensemble crée un effet de rapetissement du ciel et une sensation d’étouffement, un sentiment d'oppression.

« Le ciel » est le sujet des verbes « pese[r] » (v.1), « embrass[er] » (v.3), « verse[r] » (v.4). Il orchestre l'enfermement.

La métaphore « verse » appliquée au « jour » lui donne un aspect non plus aérien mais liquide, voire pâteux (sombre) : l'oxymore « jour noir » évoque un poison dans lequel nous sommes progressivement noyés.Le champ lexical de l’angoisse est donc déjà très présent dans ce premier quatrain qui ressemble à une plainte funèbre.

Strophe 2:

Du « ciel » (v.1) du premier quatrain, nous passons à la « terre » (v.5) au début du deuxième : c'est donc une progression du haut vers le bas qui nous est racontée étape par étape. ». L'espace est non seulement étroit, mais il se désagrège : l’eau décompose les matériaux puisque ses « plafonds » sont « pourris » (v.8).

Chez Baudelaire, L'espérance est une allégorie spirituelle liée à l'Idéal. Or, la « chauve souris » qui « se cogn[e] la tête » se trouve, elle, du côté du grotesque. Cette comparaison de « l'Espérance » avec un animal de la nuit, qui se retrouve pris au piège et veut s'échapper du cachot est dégradante : on peut parler de registre burlesque .

Le battement des ailes et les chocs contre les parois sont restitués par les allitérations en [b], [p] et [t]. La « chauve-souris » n'est même plus un oiseau, mais un animal aveugle aux ailes atrophiées.

Strophe 3:

Après « le ciel » et « la terre », « la pluie » prolonge le mouvement descendant.

. Paradoxalement, nous assistons à l'élargissement spatial de l’effet carcéral avec les termes : « étalant » ,« immenses traînées », « vaste prison ». On passe donc du « cachot » exigu à la «

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