Explication linéaire "A une passante"
Commentaire de texte : Explication linéaire "A une passante". Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar oce_ice • 16 Décembre 2022 • Commentaire de texte • 1 366 Mots (6 Pages) • 524 Vues
Charles Baudelaire, poète de la modernité du XIXème siècle, est considéré comme le poète d’une seule œuvre. Même s’il écrit Le spleen de Paris, elle s’apparente plus à une réécriture des Fleurs du Mal qui est son œuvre principale. Publiée pour la première fois en 1857, elle fait l’objet d’une condamnation pour outrage aux bonnes mœurs et est publiée une seconde fois en 1861, après la suppression de 6 poèmes. Le poète sera sans cesse tourmenté entre le spleen et l’idéal, thème central de son œuvre, où il se décrit comme un alchimiste capable de transformer la boue en or mais aussi “le paradis en enfer”. Le poème que nous allons étudier s’intitule “A une passante”. Présent dans le section “Tableaux parisiens” du recueil, c’est un sonnet qui met en avant la vison baudelerienne de la femme à travers une scène que beaucoup d’hommes ont déjà vécu: admirer le temps d’un instant une jolie femme qui passe. [LECTURE]. Comment, à travers sa vision de la femme, Baudelaire témoigne de la fugitivité de l’amour et du passage de l’idéal avant de plonger dans le spleen? Le premier mouvement porte sur les 5 premiers vers du poème, où le poète offre une description du cadre. Le deuxième mouvement, du vers 6 au vers 11, exprime l’explosion des émotions de Baudelaire ainsi que la dangeroristé de la femme. Enfin, le dernier mouvement se concentre sur le dernier tercet du sonnet qui montre le spleen causé par cette furtive rencontre.
Tout d’abord, le premier quatrain et le premier vers du second placent le cadre. Le premier vers décrit la rue dans laquelle se déroule le poème. Celle-ci ne semble pas très accueillante, notamment avec l’adjectif péjoratif "assourdissant". La sensation d'enfermement est appuyée par le verbe “hurlait”, conjugué à l’imparfait pour amplifier la description. Nous remarquons que ce poème est lyrique avec la présence de la proposition “autour de moi”. Baudelaire raconte bien l’histoire de son point de vue. Ensuite, nous pouvons remarquer que les deux vers suivants décrivent la femme en plusieurs temps. Premièrement, elle est décrite physiquement avec l’énumération d’adjectifs se rapportant au champ lexical de l’élégance. Deuxièmement, toujours dans le deuxième vers, nous prenons connaissance de son état psychologique avec le groupe nominal “en grand deuil” et l’oxymore “douleur majestueuse”. Nous pouvons déduire que même en étant transcendée par la douleur, elle est sublime aux yeux du poète. Finalement, son rang social nous est donné avec le groupe nominal “main fastueuse”. L’adjectif renvoie à des bijoux, et donc à un rang social élevé. Pour continuer, le rythme du vers qui suit forme un tétramètre régulier. Il mime la cadence rapide de la femme, pressée d’arriver à destination. En outre, l'allitération en “s” mime le bruit de la robe qui frotte “passa” / “soulevant” / "balançant" / “feston”. Le lecteur est plongé dans la scène pour mieux comprendre Baudelaire. Enfin, le premier vers du second quatrain et dernier vers de ce mouvement fait l’éloge de cette femme. En effet, là où la rue était décrite péjorativement, la femme elle est mise en avant avec les adjectifs mélioratifs “agile” et “noble”. De plus, la métaphore “avec sa jambe de statue” représente l’idéal de la beauté féminine. Cependant, elle peut aussi renvoyer à sa froideur et sa distance.
Si tout d’abord cette passante semble être l’incarnation de l’idéal féminin, Baudelaire rappelle son appréhension envers les femmes et leur dangerosité.
Ensuite, la fin du second quatrain et le premier tercet mettent en avant le coup de foudre de Baudelaire, mais aussi permettent de découvrir une face plus sombre de la femme. Pour commencer, le premier vers du mouvement est introduit par le pronom tonique “moi”. Associé a la comparaison “crispé comme un extravagant”, cela donne l’impression que le poète est à part et immobile, en contradiction avec la rue et la femme qui elles sont en mouvement. Le complément circonstancielle de lieu dans le vers suivant prouve que la passante et Baudelaire se sont échangé un regard. Cependant, nous savons qu’elle ne s’est pas arrêtée pour lui malgré le fait qu’elle l’ai vu. Nous pouvons déduire que c’est à ce moment
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