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Explication de texte La servante au grand coeur - Baudelaire

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Par   •  23 Février 2017  •  Commentaire de texte  •  1 746 Mots (7 Pages)  •  15 513 Vues

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C.BAUDELAIRE « La servante au grand cœur » Les Fleurs du Mal (1857)

Charles Baudelaire était un grand poète du XIXème Siècle. Il a eut une grande influence sur toute la poésie qui aura suivit. L’œuvre de Baudelaire la plus connue et la seule, c’est un recueil « Les Fleurs de Mal », en 1857. Contrairement à la poésie de l’époque de sentiments personnels mais plutôt de poèmes qui présentent toute une vision de la vie, du monde et de l’art.[pic 1]

« La servante au grand cœur » est un poème de jeunesse et un des premiers de Baudelaire, qui date de 1845. C’est un poème tiré de la section « Tableaux parisiens », une section où Baudelaire décrit des éléments du paysage de Paris. Il y a une évocation assez réaliste d’une femme du peuple, la servante. Dans ce poème, le poète évoque une vieille servante morte depuis longtemps et qu’il se reproche d’avoir oublié.

LECTURE LINEAIRE :

V.1 : « La servante au grand cœur dont vous étiez jalouse, »

Le premier vers est fondé sur un contraste puisque c’est une femme simple, humble mais en même temps exceptionnelle et remarquable. « Servante » et « grand cœur » renforce la phrase.

« Dont vous étiez jalouse » présente un poème-conversation, cela implique une espèce de ton d’intimité, comme s’il parlait avec sa mère ou en tout cas quelqu’un d’intime. Un seul adjectif (« grand cœur ») évoque tout un monde de souvenir.

V.2 « Et qui dort son sommeil sous une humble pelouse, »

On voit encore l’image de la femme simple, qui peut être émouvant et touchant puisque on a l’adjectif « humble » et on comprend que la femme dort à même le sol.

V.3 : « Nous devrions pourtant lui porter quelques fleurs. »

Nous avons l’apparition d’un des thèmes du texte : l’abandon, l’oubli des morts par les vivants.

L’homme éprouve des regrets, des remords car il a oublié et abandonner cette femme morte.

« Pourtant » : sous entendu qu’il ne l’a jamais fais.

« Devrions » : conditionnel pour dire qu’il se pose la question tout de même.

Il y a un rythme régulier, le mot « pourtant » est donc mis en valeur puisqu’il est au milieu de la phrase.

V.4 : « Les morts, les pauvres morts, ont de grandes douleurs, »

Une répétition du mot « morts », l’adjectif « pauvre » et le rythme irrégulier par la ponctuation (virgules) accentue l’expression de la pitié et de la compassion.

Le 2ème grand thème apparait ici : Les morts ressentent/éprouvent des sentiments donc ne sont pas tout à fait mort.

V.5 : « Et quand Octobre souffle, émondeur des vieux arbres,

V.6 : Son vent mélancolique à l’entour de leurs marbres, »

On est en automne, au cimetière, il y a du vent et des branches d’arbres : la nature meurt, l’atmosphère est triste et mélancolique d’où l’adjectif « mélancolique ».

V.7 : « Certes, ils doivent trouver les vivants biens ingrats,

V.8 : A dormir, comme ils font, chaudement dans leurs draps. »

Ici, on retrouve le 2ème thème, avec le ressenti de sentiments des morts.

Et avec « ingrats » on retrouve l’abandon donc le 1er thème du texte.

Le rythme irrégulier correspond à un changement de ton : des mouvements d’humeur, le ton est plus exclamatif et plus véhément et il exprime davantage un ressenti.

V. 9 : « Tandis que, dévorés de noires songeries,

V.10 : Sans compagnon de lit, sans bonnes causeries,

V.11 : Vieux squelettes gelés travaillés par le ver »

On retrouve ici le thème des ‘’morts-vivants’’ car :

  • « De noires songeries » donc ils songent et pensent
  • « Sans compagnons de lit » donc ils ressentent de la solitude
  • « Gelés travaillés par le ver » donc les morts ressentent de la douleur

« Vieux squelettes gelés travaillés par le ver » il y a une dureté des sonorités en [d] en liaison avec ce qu’il décrit, il y a donc un côté macabre.

Le ton est encore différent : l’idée de compassion mais il y a une touche d’humour macabre.

V.12 : « Ils sentent s’égoutter les neiges de l’hiver

V.13 : Et le siècle couler »

On retrouve le thème du ressenti des morts puisqu’ils ressentent le froid.

 « Et le siècle couler » nous sommes dans une atmosphère de la tombe : il nous met à la place des morts, ils ressentent de l’ennui.

Le vers 12 s’allonge puisqu’il n’y a pas de virgule donc il y a une amplification du rythme qui nous fait ressentir le passage du temps, l’écoulement qu’il raconte.

V.14 : « Sans qu’amis ni famille

V.15 : Remplacent les lambeaux qui pendent à leur grille. »

Encore ici le thème de l’abandon des morts est présent.

« Lambeaux qui pendent à leur grille » est un détail réaliste et descriptif du cimetière qui donne quelque chose de touchant.

Le rythme régulier met en valeur le côté triste.

Le poème est en deux strophes. Le vers 1 à 3 est une introduction pour évoquer la servante.

A partir du vers 4, le poète parle des morts en général et notamment de l’oubli et de l’abandon des vivants envers les morts, jusqu’au vers 14.

Dans la deuxième strophe, c’est une scène où le poète imagine voir le fantôme de sa servante qui revient car le poète l’a oubliée. A la fin du poème, le poète revient à elle. Il y a une structure en boucle mais aussi une progression puisque dans les débuts du poème, il évoque simplement les morts, ensuite ils les évoquent dans la tombe pour au final les évoquer lors de leur retour dans le monde des vivants. Les morts sont donc de plus en plus présents dans le poème.

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