Etude de la lettre 28 des lettres persanes
Commentaire de texte : Etude de la lettre 28 des lettres persanes. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Rosalie • 19 Avril 2016 • Commentaire de texte • 761 Mots (4 Pages) • 22 097 Vues
Etude de la lettre 28 des Lettres Persanes, Montesquieu
Le XVIIIème siècle est celui des Lumières. Montesquieu est considéré comme l’un des précurseurs de ce mouvement. Il écrit notamment De l’esprit des lois, traité politique remettant en cause le gouvernement contemporain. Ici nous étudions Lettres persanes, roman épistolaire publié en 1721. Ce roman retrace une conversation fictive entre deux persans en voyage à Paris, Usbek et Rica, et leurs amis resté en perse. L’extrait proposé est le début de la lettre 28. Dans cette missive Rica explique à une personne inconnue sa vision du théâtre français.
Problématique possibles :
Quels sont les intérêts argumentatifs de cette lettre ?
Quelle est la visée de cette lettre ?
Comment Montesquieu à travers Rica porte-il un jugement satirique de la société parisienne ?
Plan / idées générale :
I) Le théâtre parisien vue par l’étranger
II) Le regard satirique
Etude
Tout d’abord Rica nous plonge dans le contexte, on apprend que le théâtre tient une place importante dans la vie parisienne. C’est un loisir que tous côtoient, en effet il exagère même afin de montrer son influence –« Tout le peuple s’assemble ». De plus l’expression-« Je vis hier…se passe tous les jours à Paris », et l’utilisation du présent de vérité générale laisse penser que l’activité est habituelle. L’auteur met également en avant l’intérêt sociale du théâtre -« Il y a en bas une troupe de gens debout, qui se moquent de ceux qui sont en haut sur le théâtre, et ces derniers rient à leur tour de ceux qui sont en bas. » - cette antithèse entre les riches et les pauvres illustre bien les inégalités entres les différentes classes sociales. Ce lieu de rencontre n’est pas que sociale c’est aussi un centre d’affaire ou les mondanités sont respectés.
Par ailleurs la comparaison avec le théâtre perse : « à peu près comme celles qui sont en usage en notre perse » nous rappelle le regard étranger de Rica. Les procédés grâce auxquels Montesquieu rappelle que l’auteur de la lettre est un étranger sont nombreux. D’abord les indices épistolaires sont exotiques –la date, le prénom- puis l’approximation des termes « j’ai entendu », « une espèce » montre l’ignorance sur les pratique de ce pays. La distance avec l’auteur, du fait que la missive soit fictive, permet au personnage d’avoir un œil acerbe et de repérer les défauts plus facilement.
Tout d’abord Rica ne parle pas de la représentation de la pièce : pas de titre, aucune idée de l’intrigue. Le théâtre est donc un prétexte, peu lui importe la pièce il est absorbé par les spectateurs. Les comédiens sont ici le public. La lettre fictive et ayant aucun destinataire relève de l’argumentation indirecte. Ainsi Montesquieu fait la satire du théâtre. En effet le spectateur joue la comédie, il incarne un personnage, ces gestes sont hyperbolisés –« affligée exprime sa langueur », « dévore des yeux », « avec éloquence ». Les artistes sont vue d’une manière négative –« sauvage »-la satire n’est pas uniquement porté sur le public mais aussi sur les comédiens. Cette inversion des rôles comédiens-spectateur laisse à penser que c’est sur toute la société parisienne que l’auteur porte sa critique. Les femmes n’ont qu’ « un manchon » pour cacher leurs bras. L’hypocrisie est partout-« révérences, on continue par des embrassades. », « la connaissance la plus légère met un homme en droit d’en étouffer un autre. »- ces propos sont suivi de « Il semble que le lieu inspire de la tendresse. »- cette expression ajoute une expression ironique à la lettre. Quant aux hommes leurs rapports sont réduits à une gesticulation comme le montre la récurrence des verbes d’actions : « ils passent », « montent », « ils plongent », « ils quittent », « marchent et vont ». Pour finir Rica se fait metteur en scène. En effet il décrit à l’ avance qui va se passer-« deux ou trois heures du jour », « le reste du temps »- et voit dans l’ensemble tout ce qui ce passe au théâtre.
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