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En quoi les Fleurs du Mal est-il un recueil provocateur à sa publication ?

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Par   •  8 Février 2021  •  Dissertation  •  1 769 Mots (8 Pages)  •  2 761 Vues

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Dissertation

PINET Gloria 1g2

En quoi les Fleurs du Mal est-il un recueil provocateur à sa publication ?

Vous répondrez à cette question par une argumentation structurée et en vous appuyant sur la connaissance de l’œuvre. Vous rédigerez L’introduction, l’axe un, la première phrase de transition et la conclusion.

     Le recueil les Fleurs du Mal, paru pour la première fois en 1857, fut assigné en correctionnel la même année pour « délit d’outrage à la moralité publique et aux bonnes mœurs ». Baudelaire publiera une seconde version du recueil quatre ans plus tard enrichie de 32 poèmes et retravaillée. Bien que des poèmes tels que « A celle qui est trop gai » dans lequel on retrouve le thème du fantasme sexuel : « Une blessure large et creuse », ou « Femmes damnées » poème sur un des thèmes chers à Baudelaire : la sexualité féminine, aient été supprimés (six au total), le recueil n’en demeure pas moins fourni. On pourra donc se demander en quoi le recueil est provocateur à sa publication. Le procès des Fleurs du Mal causé par l’audace de Baudelaire était-t-il légitime ? Si le recueil est provocateur en 1857, les nouveaux poèmes de 1861 le sont aussi, mais moins violemment : on peut notamment citer « la fin de la journée » ou « le vin des amants ». En effet, Baudelaire évoque les mêmes sujets mais en les abordant sous un angle diffèrent. Ainsi, bien qu’il soit aussi digne d’un travail poétique hors pair, les Fleurs du Mal est boutefeu en 1857, et les thèmes provocants sont retrouvés dans la version 1861, mais modifiés.

    Le travail de l’auteur est dit provocateur pour son évocation crue de trois principaux thèmes tabous au XIXe siècle : le sexe hors mariage, les prostituées et l’enfer.

    L’assurance et le cran de Baudelaire font de lui un poète provocateur évoquant sans embarras et en détails la sexualité, notamment la sexualité féminine, cause de fantasme chez le poète. Thème que l’on retrouvera dans toutes les sections avant la réédition en 1861 (excepté « Tableaux Parisiens », section inexistante en 1857). Ainsi, « A celle qui est trop gai » fait une description métaphorique et minutieuse de l’acte sexuel durant les trois derniers quatrains, bien que celui-ci soit fantasmagorique. Avec les vers “Une blessure large et creuse” et “T'infuser mon venin” il donne une image de mal et de dégradation de la fusion des êtres. Il évoque l’acte sexuel presque comme un viol, d’autant plus provocateur par l’utilisation de « ma sœur » à la fin du poème qui ajoute une dimension incestuelle. Dans « les bijoux » Baudelaire offre au lecteur une description omniprésente du nu « La très chère était nue » ainsi que l’évocation des plaisirs sexuels hors mariage « elle était couchée et se laissait aimer ». On peut ajouter dans ce registre « Les métamorphoses du vampire », texte dans lequel la femme incarne un animal érotique et malfaisant : le serpent « en se tordant ainsi qu’un serpent sur la braise ». Un point commun entre tous les poèmes cités ? Ils ont tous été condamné en 1857. Baudelaire a hésité à nommer son recueil « les lesbienne », accentuant le trait de l’homosexualité et avant pour but unique de choquer les bourgeois. Ainsi le récit poussé de l’acte sexuel, même évoqué sous d’innombrable métaphores n’est pas moral à l’époque et froisse donc le lecteur.

     S’il n’y avait « que » cette volonté de décrire l’acte sexuel, peut être que me recueil n’aurait pas été assigné en correctionnel, mais Baudelaire ne s’arrête pas là : toujours dans la sexualité, il affiche au grand jour un métier dit vulgaire : celui de prostituée (métier majoritairement féminin, surtout à l’époque). « Le jeu », introduit les femmes comme des êtres monstrueux (qui sont une des causes du spleen de Baudelaire), et déshumanise ici le visage da le prostitué : « des visages sans lèvre » « Des lèvres sans couleur, des mâchoires sans dent ». La description péjorative de ses femmes « vielles putains » est accompagné de références aux Enfers : « l’abîme béant ». Portant les traces du temps, les prostituées observées dans l’hôtel qui effrayent l’œil du lecteur par leur physique disgracieux, affichent pourtant une certaine fragilité : « Et des doigts convulsés d’une infernale fièvre ».Le poète pousse encore l’idée plus loin en mettant en relation le soir et les « catins », comme on peut le voir dans « Le crépuscule du soir » (en autres) la description du métier de prostitué, et précisément de leurs clients, de ce réconfort qu’ils viennent chercher « La douceur du foyer et n’ont jamais vécu ! ». A la différence du poème « Le jeu », la prostituée est ici décrite comme un être doux, assistant, presque protecteur. Bien que le métier de prostitué soit évoqué de façon moins provocatrice, on retrouve toujours les mêmes idées, vampiriques (comme dans « les métamorphoses du vampire ») : « Comme un ver qui dérobe à l’Homme ce qu’il mange. », ou l’environnent de la nuit : »la prostitution s’allume dans les rues », « les théâtres glapir, les orchestres ronfler ». Ainsi, la violence du sujet des prostitués est moins grande dans ce poème, mais pas non plus inexistante : « S’emplissent de catins et d’escrocs, leurs complices ». 

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