Dédicace à la reine / Olympe de Gouges

La « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen » est née d’une promesse, les députés jurent de ne pas se séparer avant d’avoir donné une constitution à la France. Le préalable en est la DDHC mais la déclaration vise à secouer le joug de la monarchie absolue, et renverser le système féodal des ordres avec l’égalité, la liberté et la fraternité comme devise. Or, cette révolution laisse les femmes dans un statut inférieur et subalterne. O de Gouges, active partisane de la révolution et de l’égalité juge qu’un combat en faveur du Droit des femmes s’impose en 1791 ! Sa démarche l’amène à rechercher une figure féminine de pouvoir et d’autorité : elle s’adresse de façon inattendue à la reine Marie-Antoinette dans une lettre adressée personnellement et qui est ensuite publiée en guise de dédicace à la DDFCitoyenne. Dans sa lettre, O de G n’occulte pas l’image dégradée de Marie-Antoinette mais elle reste une figure du pouvoir. La lettre se place sur le terrain des idées. Le droit des femmes est un nouveau combat pour la liberté, que les hommes ont omis, que des femmes de valeur entreprennent de défendre.

Dans quelle mesure Olympe de Gouges exhorte-t-elle la reine à une autre révolution, tout aussi retentissante pour promouvoir le droit des femmes ? 

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De la ligne 1 à 6- Olympe de Gouges présente sa démarche comme avant tout politique.

 Puis l.7 à 22- Une relation d’entraide s’établit par delà les doutes et la mésestime.

Enfin l.23 à la fin- Olympe de Gouges se montre exaltée et présente sa révolution sociale si radicale que la reine y trouvera l’occasion de s’amender.  

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1er mouvement- lignes 1 à 6- Olympe de Gouges présente sa démarche comme avant tout politique. 

Apostrophe à la reine est déjà une provocation : « Madame » =  étendard révolutionnaire. Certes O de G adresse sa dédicace à la reine mais en qualité de citoyenne s’adressant à sa semblable dans une monarchie constitutionnelle-> fraternité valeur fondamentale, qui doit s’étendre aux femmes.

l.2- « Peu faite au langage que l’on tient aux Rois » => manque d’éducation => obligée de parler sans artifice = franchise.

«  Je n’emploierai pas le langage des courtisans » => litote pour affirmer « j’emploierai le langage du peuple »+ 1ère occurrence du « Je » - o de G ne tient pas à être absente ou transparente. .

«pour vous faire hommage de cette singulière production » périphrase désignant la DDFC- présentation cataphorique= fonction d’annonce du projet inattendu, incongru mais à digne d’être salué et reconnu publiquement !

« Parler franchement » : adverbe = modalisateur qui montre la présence d’une énonciatrice au caractère bien trempé.

« je n’ai pas attendu »/ « je me suis montrée avec la même énergie » = portrait moral et en actes, O de G est une habituée des défis !

« L’époque de la Liberté » /vs/ « temps où l’aveuglement des Despotes punissait » 2 périphrases => fait bien le distinguo.

« Une si noble audace »= ses combats présentés comme légitimes et justes + encore valeurs visionnaires puisque présentée comme une lutte contre l’oppression.

2nd  mouvement-l.7 à 21- présente une relation d’entraide qui s’établit par delà les doutes et la mésestime.

« lorsque tout l’Empire vous accusait, vous rendait coupable de ses calamités » « élevée au sein des grandeurs, [qu’elle] eût tous les vices de la bassesse » hyperboles et antithèses = charge violente contre M-Antoinette. 

« Lorsque j’ai vu le glaive levé sur vous  […]mais aujourd’hui » => tout l’intérêt d’une lettre, c’est de fixer un moment dans l’Histoire (compléments circ de temps), avec ses problèmes si ténus –ici suites de la fuite à Varennes: quelle confiance est possible ?

Le glaive= métaphore et symbole de la Justice du peuple.

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