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Dom Juan - Molère - Acte 1 scène 2

Fiche de lecture : Dom Juan - Molère - Acte 1 scène 2. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  26 Juin 2018  •  Fiche de lecture  •  1 918 Mots (8 Pages)  •  1 175 Vues

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Dom Juan

Éloge de l’inconstance

I. La vision de l’amour de Dom Juan

A. Une critique de la fidélité

● La fidélité est dénoncée par Dom Juancomme un emprisonnement,une servitude volontaire⇒ On relève des verbes faisant référence à laservitude et à lacontrainte: « qu’on se lie », « qu’on renonce ».

● On remarque que dès les premières lignes, Dom Juan reprend la théorie de la constance énoncée par Sganarelle pour mieuxla contredire avec vigueur.

● « un faux honneur d’être fidèle » ⇒ contrairement à son valet, Dom Juan ne pense pas qu’être fidèle soit une valeur morale mais plutôt une idiotie.

● La fidélité est une considérée comme une privation. C’est ce que révèle le vocabulaire à connotation négative et les phrases à la forme négative: « tu veux qu’on se lie à demeurer au premier objet qui nous prend, qu’on renonce au monde pour lui, et qu’on n’ait plus d'yeux pour personne ? »

● Cette privation est d’autant plus insupportable qu’il s’agit d’une privation précocecomparée à une mort prématurée. On observe le champ lexical de la mort: « on renonce au monde », « s’ensevelir »« être mort dès sa jeunesse ».

● L’antithèsedans cette dernière expression ( « mort » et « jeunesse » ) met en relief le caractère insupportableet contre-naturede la fidélité.

● « la constance n’est bonne que pour des ridicules » ⇒ mise en dérision des fidèles

B. Éloge de l’inconstance

● La doctrine amoureusede Dom Juanse résume à cette phrase clé ⇒ « Tout le plaisir de l’amour est dans le changement ».

● Le changement est l’essence même de l’amour, de la passion. Il ne peut y avoir d’amour sans nouveauté et sans multiplication des conquêtes car « lorsqu’on en est maître une fois, il n‘y a plus rien à dire ni rien à souhaiter ».

● Pour Dom Juan, l’amour n’est envisagé qu’au pluriel⇒ On peut relever

l’abondance des pluriels dans sa tirade :« toutes les autres beautés », « toutes les belles », « aux autres », « le mérite de toutes« , « les inclinations naissantes ».

● La multiplication des conquêtes est renforcée par l’anaphore « tout »qui marque le désir mégalomane de Dom Juan de séduire la totalité des femmes.

● « J’ai beau être engagé [...] où la nature nous oblige » ⇒ Dom Juan se justifie en expliquant que l’homme est fait pour rendre hommage à la femme.

● « toutes les belles ont le droit de nous charmer » : Pour Dom Juan, charmer est un droit naturel.

● "nous nous endormons dans la tranquillité d'un tel amour" ⇒ DJ présente l'infidélité comme le retour à la vie, le réveil des sens et du plaisir

C. La conquête amoureuse

● Pour Dom Juan , la conquête amoureuse prend la forme d’une conquête guerrière.

● On relève le champ lexical de la conquête guerrière à la fin de sa tirade ⇒

« combattre », « rendre les armes », « forcer », « résistances qu’elles nous opposent », « vaincre », « conquêtes », « triompher de la résistance »,

« ambition des conquérants », « victoire en victoire », « pour y pouvoir étendre mes conquêtes ».

● Les conquêtes amoureuses permettent à Dom Juan d’assouvir son besoin de puissance.

● "Les hommages et les tributs où la nature nous oblige" ⇒ Cette phrase révèle la référence morale du séducteur. "Hommages et tributs" sont des termes qui appartiennent au langage de la conquête guerrière que la classe aristocratique menait.L'hommage désigne l'acte par lequel le vassal se déclarait l'homme de son seigneur en lui promettant une fidélité et un dévouement absolus. Le tribut désignait une contribution forcée imposée au vaincu par le vainqueur. Là encore, Dom Juan inverse les rôles, le vainqueur serait la femme et c'est l'homme qui lui rendrait hommages et tributs.

● "objet qui nous prend" ⇒ la femme est désigné comme un objet ou un territoire à conquérir par Dom Juan

● « Mais lorsque l’on en est maître une fois, il n’y a plus rien à dire ni rien à souhaiter [...] et présenter à notre cœur les charmes attrayants d’une conquête à faire. » ⇒ Lorsque Dom Juan gagne la bataille, il cherche une nouvelle conquête.

● Comparaison finale avec Alexandre le Grand,l’un des plus grands conquérants de l’histoire ⇒ « et comme Alexandre [...] pour y pouvoir étendre mes conquêtes amoureuses ».

II. Le portrait d’un libertin

A. Le goût de la beauté

● Dom Juan illustre la figure de libertin du XVIIème siècle. Le libertinage traduit un courant de pensée philosophique qui s'inspire largement des théories d'Épicure. Il considère ainsi que le fonctionnement du monde répond aux lois de la nature et de la matière et que l'homme doit user de son raisonnement pour comprendre ces lois plutôt que de sa croyance aveugle en Dieu.

● Dom Juan se présente dans cette tirade comme un esthète qui voue un véritable culte à la beauté⇒ « la beauté me ravit partout où je la trouve »

● « la beauté me ravit » ⇒ Personnification de la beauté

● Le pouvoir qu’exerce sur lui la beauté transparaît à travers le choix de verbes qui connotent une forme de fatalité à laquelle il est impossible de résister: « ravit », « cède », « entraîne », « charmer ».

● « les autres beautés », «une jeune beauté », «une belle » ⇒ Synecdoques qui désignent des femmes par leur beauté ⇒ Seul la beauté des femmes importe pour Dom Juan.

● L’importance du regard dans cette tirade souligne les joies de la contemplation⇒ « tu veux qu’on n’ait d’yeux pour personne

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