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Dissertation sur Madame de La Pommeraye

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Par   •  15 Novembre 2022  •  Dissertation  •  800 Mots (4 Pages)  •  4 904 Vues

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Dissertation : La leçon de l’auteur

Diderot est incontestablement l’une des plus grandes figures des Lumières qui est un mouvement littéraire et philosophique du XVIIIe siècle fondé sur la Raison et la volonté de sortir les Hommes de l’ignorance afin de les faire progresser vers le bonheur. En effet, à travers ses œuvres cet auteur et penseur cherche inlassablement à interroger son lecteur pour le pousser à une réflexion personnelle portant sur diverses questions du plan social et politique. Nous verrons donc quelle est la visée du récit de Madame de La Pommeraye en étudiant d’une part son caractère divertissant et d’autre part sa dimension didactique.

         Mais même si l’histoire de Madame de La Pommeraye permet au lecteur d’être amusé elle a aussi pour autre but de le faire réfléchir. La première des deux leçons que l’on peut en tirer est celle de Madame de La Pommeraye. Cette dernière après avoir été trahie par le marquis des Arcis, qui n’a pas pu s’empêcher en tant que libertin de ne plus l’aimer, souhaite se venger en réalisant un stratagème qui consiste en faire de deux prostituées, mère et fille, des dévotes et de les présenter au marquis afin qu’il tombe sous les charmes de la jeune fille, Mademoiselle d’Aisnon. La marquise met en place ce plan pour plusieurs raisons, d’abord elle veut montrer à l’homme qui l’a blessée qu’on ne peut briser des serments solennels sans rencontrer de conséquences désastreuses, car pour lui faire sa cour le marquis lui avait fait milles promesses d’amour éternel, vu qu’elle était au début très réticente à l’idée de s’abandonner à lui. Son but est de le faire souffrir autant qu’elle a souffert par lui, pour lui faire comprendre que l’on récolte toujours ce que l’on sème et qu’il a eu tort de séduire une femme honnête si c’était pour ensuite la trahir car en effet Madame de La Pommeraye était décrite comme une femme aux mœurs pures qui ne croyait plus en l’amour du fait de son mariage précédent avec un homme qu’elle n’aimait pas. Mais, malheureusement pour elle ce plan ne réussit qu’à moitié car le marquis fini bien par épouser l’ancienne prostituée, seulement il lui reste fidèle et ils finissent heureux ensemble. Cette leçon vindicative peut évidemment paraître cruelle mais Diderot la justifie en accumulant un certain nombre d’arguments pour défendre la marquise auprès du lecteur en la décrivant comme une femme vertueuse et passionnée ainsi qu’en rappelant la dureté de la trahison subie.

            On commence ainsi à comprendre la deuxième leçon du récit, celle de l’auteur. Effectivement, Diderot se sert de ce conte pour faire réfléchir le lecteur à plusieurs questions et pour réaliser une critique de la société de son époque. Il souhaite relater du sort réservé aux femmes dans la société par le personnage de Madame de La Pommeraye, jugée d’abord trop vertueuse puis mal vue et moquée après s’être liée au marquis des Arcis et met ainsi lumière sur la pression sociale que subissait les femmes qui étaient souvent jugées pour chaque chose qu’elles faisaient, c’est pourquoi la marquise a dû s’isoler après la tromperie dont elle a été victime, qui a entraîné « l’amertume préparée aux femmes dont la conduite réglée a fait trop longtemps la satire des mauvaises mœurs de celles qui les entourent ». Il invite aussi à s’interroger sur la condition féminine et leur dépendance socio-économique aux hommes en montrant les personnages des deux d’Aisnon, tombées dans la prostitution car elles ne pouvaient plus compter sur le père de Mademoiselle d’Aisnon, ce qui illustre la misère de beaucoup de femmes de cette époque, marginalisées et dégradées. Il fait aussi la satire des dévots en mettant en évidence le jeu des apparences du clergé illustrant ainsi le dicton « l’habit ne fait pas le moine », car Madame de La Pommeraye a pu faire passer les deux prostituées pour des dévotes honnêtes en seulement quelques mois ce qui montre qu’il suffit d’avoir l’air comme tous les pieux pour que l’on y croit. Il la réalise aussi par exemple avec le confesseur de Mademoiselle d’Aisnon qui révélait les confessions de cette dernière au marquis contre des sommes d’argent. Enfin il fait aussi la satire du libertinage et des mœurs dissolus des hommes de son temps en portrayant ce marquis des Arcis, impulsif et irrémédiablement incapable de se tenir à la monogamie pour encore une fois critiquer cette société de mensonge et d’apparences qu’il dénonce à travers ce récit, où chacun se fait scruté pour voir s’il appartient aux conventions imposées et où la vie privée n’a pas l’air d’avoir beaucoup d’importance car tout le monde s’intéresse aux affaires des autres sans se soucier de savoir si cela blesse.

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