Dissertation Bac Français 2008: le roman
Mémoire : Dissertation Bac Français 2008: le roman. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar zhemage • 4 Mai 2014 • 623 Mots (3 Pages) • 1 336 Vues
I. La tâche du romancier, en ce qui concerne la construction de ses personnages, peut
consister à reproduire le réel :
1. C’est le cas lorsque le romancier s’appuie sur des événements et des personnages
historiques pour conduire son intrigue (Vigny, Dumas), sur des faits divers (Le Rouge
et le Noir ; Madame Bovary ; Colomba) ou sur son propre vécu (Céline,Proust) : dans
les trois cas, le personnage romanesque est l’émanation d’individus existant ou ayant
existé. Ses actes et ses pensées sont partiellement déterminés par la documentation
(roman historique), par le souvenir ou l’introspection (roman autobiographique).
2. Cette volonté de reproduire le réel peut participer d’un projet didactique ou
idéologique : pour Zola, par exemple, le personnage est une entité organique que le
romancier soumet à l’expérimentation ; Balzac est décidé à concurrencer l’état civil
pour déchiffrer exhaustivement le fonctionnement et les mutations d’une société
(avant-propos de La Comédie Humaine). Pour ces auteurs, le personnage est perçu
comme une concrétion soumise aux lois sociales et naturelles qui gouvernent le
monde.
3. Cette volonté de serrer au plus près du réel par l’entremise du personnage est un
moyen sûr d’agir sur ce réel : elle conditionne chez le lecteur une adhésion immédiate
au texte, une identification aux personnages à même d’édifier ou de convaincre, en
particulier dans la perspective d’un engagement (Sartre, Malraux, Camus).
II. On montrera toutefois que cette tâche n’est pas nécessairement prioritaire :
1. Le roman est aussi fabulation, explication de ce qui n’est pas, proposition d’univers
impossibles (science-fiction, héroïc-fantaisy, récits fantastiques). Dans cette optique,
le héros peut se voir doter de pouvoirs qui défient les lois physiques (invisibilité,
ubiquité), avoir des ascendances divines, ressortir à une représentation relevant de
l’animalité ou du monstrueux (Tolkien, Lovecraft, Baker, Borgès).
2. Le personnage de roman peut participer d’une idéalisation excessive à même de
complaire à une élite en quête de reflets valorisants (mais déformants) : les chevaliers
invincibles des romans courtois, les bergers
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