Diagnostic de l'Europe, Marguerite Yourcenar

1. sÉquence I

Science et conscience

1. Objet d’ÉTude

La question de l’homme dans les genres de l’argumentation du XVIème siècle à nos jours

1. introduction

À quelques mois de la crise de 29, dans une période instable avec notamment la montée du fascisme en Italie, Marguerite Yourcenar se pose des questions sur son temps. La romancière et essayiste a une grande culture du fait de es études littéraires encouragée par son père et de ses voyages. Elle porte un intérêt pour l’histoire contemporaine, ce fut la première femme à l’Académie française en 1980. Elle a alors que 26 ans quand elle mène un diagnostic de la société de son temps. Dans l’extrait elle se questionne sur les connaissances, Sciences et les Arts. Son diagnostic est inquiétant.

1. dÉveloppement

1. Constat sur les connaissances humaines
2. →opposition : « les cadres de la culture, à force de s’élargir se sont brisés »/ »L’étroite instruction aristotélicienne et catholique »

    → »étroite » =rigueur de la logique, austérité

→ « esprits libres » : idée d’une culture à la fois riche et épanouissante pour l’humain

→instruction minimale, étroitesse d’esprits

→opposition de la vision des connaissances à ce qui se produit, selon elle, à son époque

→ « la diversité des savoirs » : suggère la pluralité, la variété→ caractérise savoir actuel

→information précipitée, superficielle : « hâtif », « maladroit »

    →renforcer par « toujours » et « souvent » = peu d’exceptions

    →la société a accès à une nouvelle forme de culture : « livre », « journal »

→Cette forme de culture nie « la discipline de la recherche » : la rigueur qu’exige l’acquisition de connaissances → aujourd’hui : seulement se satisfaire, voire ingurgiter passivement les résultats obtenues

Regard critique sur l’homme de son temps

→ « les cerveaux mal préparés ploient » : aveu de faiblesse

     →métonymie (l’homme évoqué via son anatomie) : »cerveau » dénigré par « mal préparés »

      →métaphore : « ploient », intellect humain pas mis en valeur

→ « le prodigieux effort vulgarisateur » : oxymore, ironique →le progrès de la culture provoque paradoxalement son appauvrissement

→le plus grand nombre accède librement : « masse ruée » dans un « laboratoire ouvert »

    →provoque la vulgarisation des « formules » qui sont mal interprétées

→ « délicats instruments de physiques » appliqués à « la vie courante » : autre exemple de la vulgarisation des savoirs

→ « Finances, politique, histoire, littérature de tous les temps le cerveau européen, au XXe, s’embouteillent comme les carrefours » : énumération des domaines, accumulation des savoirs par comparaison l’embouteillage du trafic routier pour symboliser la saturation d’informations dont sont victimes nos cerveaux

→ « l’inexpérience  du plus nombre »/ « la masse »/ « les cerveaux mal préparés » : savoir accessible à tous, même les plus novices

→ « l’illusion de l’universel savoir » : hyperbole → acquérir un tel savoir est utopique

→ « brutalement utilisées », « simplifiées en affirmations » : mauvaise interprétation, fausser les sens →pointe du doigt les tendances néfastes d’un tel accès au savoir

→ « appareils enregistreurs » : critique de la manière dont les savoirs sont absorbés, en quantité colossale, métaphore de l’homme devenu machine, homme automatisé

→ « les vomissent » : lexique symbolisant ceux qui recrachent des savoirs pervertis

→déséquilibre de trois notions essentielles : « corps », « âme » et « esprit » (conscience)

    → « l’âme livrée à l’imprévu »

    → « l’esprit, à la recherche désespérée d’une éthique »

    → « le corps en réaction triomphe » 

→la religion est devenue « anesthésiant mystique » : métaphore à valeur péjorative, endormissement des consciences→ raison, réflexion critique décline, meurt

1. ouverture

La thèse de Marguerite Yourcenar peut-être rapprochée de celle de Aldous Huxley, qui publie le Meilleurs des mondes quelques années plus tard ; dans ce roman de science-fiction, l’auteur propose la vision pessimiste d’une société futuriste : un monde dans lequel la science a pris le pouvoir et décide de la destinée humaine.