Cyrano de Bergerac Analyse
Synthèse : Cyrano de Bergerac Analyse. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar victoirebardot • 11 Mai 2020 • Synthèse • 1 751 Mots (8 Pages) • 1 801 Vues
Analyse de Cyrano de Bergerac
La créativité de la langue dans Cyrano de Bergerac résonne chez le lecteur. En effet, le style Rostand est épris de liberté; l’écrivain et dramaturge adapte librement l'alexandrin et emploie un vocabulaire hétéroclite tout au long de la pièce. Il mêle un style littéraire et recherché à des expressions prosaïques à l’aide d’onomatopées, des mots tirés du quotidien.
Cyrano de Bergerac est orgueilleux et intrépide mais aussi modeste et éloquent. Il a tout pour plaire, mais malheureusement il est doté d'un « appendice nasal » d'une rare dimension. Ce nez dont il est affublé est très disgracieux, mais il représente néanmoins une des sources d'inspiration qui fait tout le charme du personnage. L’éloquence et la qualité d’âme exceptionnelle de Cyrano va justement rendre sa laideur toutefois sublime et drôle, produisant un personnage riche en nuances et des situations de tour à tour comiques, dramatiques, pathétiques et tragiques. Le lecteur admire ce courage, ce bel esprit et finit par négliger sa laideur. Dans cet oubli, la créativité de la langue ainsi que la caractère esthétique de la littérature est avérée l’œuvre.
De nombreuses figures de styles ainsi que d’autres procédés littéraires sont utilisées pour exprimer les pensées et les sentiments personnels des personnages et des lecteurs. Ces instruments efficaces contribuent à la fluidité et à la verve de chacun des personnages ; ils renforcent la langue hétéroclite qui reflète leurs milieux sociaux ainsi que leur beauté d’esprit. De plus, les principales caractéristiques textuelles et rhétoriques créent du sens dans la progression de l’œuvre et influencent le lecteur. Ainsi, les perspectives perçues des lecteurs de la langue expérimentée font partie intégrante des effets et de la réussite d’un acte de communication entre le récepteur de la pièce et son contenu.
Ce texte d’Edmond Rostand affecte le lecteur par son agilité d’aborder des thèmes variés et avant-gardistes pour son époque : les apparences, l’identité, l’amour, les valeurs, la bravoure, l’art, la culture, la langue et la communication, l’intelligence, la déception et la vengeance. L’auteur veut dénoncer l’injustice que subit Cyrano par ses mots justes et méticuleusement choisis en rapprochant ces thèmes divergents pour offrir au lecteur une multitude d’émotions et de péripéties. Cyrano est une pièce de théâtre, donc la destitution de l'éloquence publique dans l’œuvre a entraîné la poétisation de la rhétorique. Le langage théorique basé sur l’oralité du discours nécessite une série d'aménagements, qui n’effacent pas complètement la relation auteur-lecteur.
Au moyen de l’étude d’un texte littéraire, le lecteur comprend le but de l’auteur et apprend quelquefois les raisons dues à la création de cette œuvre. Le lecteur apprend pourquoi Rostand applique cette esthétique et cette emploi précis des subtilités de la langue au niveau de l’orthographe, de la grammaire et des effets de styles, ainsi que l’emploi d’images, de métaphores, ou de symboles. Cette compréhension va permettre le lecteur à interpréter son propre commentaire sur Cyrano de Bergerac, grâce aussi à sa réception individuelle.
Cette œuvre peut être comparée avec le roman tragique d’Émile Zola, Thérèse Raquin, dont la protagoniste de l’histoire porte le nom du titre. Cette femme, tout comme Cyrano, est à la quête de l’amour absolu. Et aussi, Notre Dame de Paris de Victor Hugo parle d’un amour incompatible entre Quasimodo et Esméralda.
Cyrano est amoureux de Roxane et souhaite intérieurement que celle-ci lui éprouve les même sentiments. Mais cet amour est impossible ; Roxane tombe amoureuse de Christian de Neuvillette, séduite principalement par sa beauté et va être enivrée de son éclat d’esprit et d’âme, dont le véritable auteur est Cyrano. À Christian est attribué le mérite de cette éloquence, poussant Roxane à l’aimer davantage. Au moment de dévoiler le double jeu que menaient Cyrano et Christian à Roxane, la mort de Christian est un tournant dans l’histoire. Le mutisme de Cyrano par respect de son défunt ami instaurera l’amour impossible. Il distillera la vérité à Roxanne qu’à l’heure de sa mort.
En parallèle, Thérèse Raquin est dépourvu d’amour. Son mari Camille est un homme fragile et maladif, ne s’intéressant guère à sa femme. Thérèse tombe amoureuse d’un ami de Camille qu’il invite à dîner, Laurent ; les deux deviennent amants. En décidant de se débarrasser de Camille, ils le tuent, mais l’amour que les deux individus veulent vivre devient inatteignable car le cadavre de Camille reste profondément présent dans leur esprit, en les empêchant de vivre ensemble.
Quasimodo, un être disgracieux physiquement, un sonneur de cloche dans la cathédrale de Notre Dame, peut avoir autant de courage que Cyrano. En effet, il vole au secours de sa belle Esméralda en la sauvant du gibet, la cachant dans la cathédrale. Ceci est un véritable acte de bravoure tout comme Cyrano. Si Quasimodo ne possède pas l’intelligence ni l’éloquence de Cyrano, il n’est pas dépourvu de la beauté des sentiments qu’il éprouve pour Esméralda : il rendra son dernier souffle sur le corps sans vie de celle-ci.
Dans Cyrano de Bergerac, la faiblesse du protagoniste est son apparence physique, mais sait l’équilibrer avec son élégance de style, sa personnalité héroïque ainsi que son intelligence. Son véritable complexe nait dans la physionomie de son nez. Avec une certaine beauté physique, Cyrano aura pu séduire Roxane, mais cet attribut du faciès ainsi l’en empêche. De plus, la mort de Christian a été un coup de théâtre malheureux, Cyrano renonça alors à annoncer à Roxane la vérité sur le destinateur des lettres d’amours, tout comme la mort de Camille dans Zola, qui se plaça éternellement entre les deux amants, rendant leur amour tout aussi impossible. Ensembles, ces éléments vont contribuer fortement à la fin tragique de l’œuvre de Rostand. Dans le roman de Zola, l’amour impossible et la fin tragique est due à la motivation des personnages basée sur leur égoïsme profond. Laurent, par exemple, agit toujours en fonction de sa grande cupidité ; la perspective de se marier avec Thérèse le rend heureux, car il pourra satisfaire son besoin avide d’argent et vivre dans la paresse, tout en jouissant d’un certain confort financier. Thérèse s’obstine à vouloir être avec Laurent par pure égoïsme, car elle ne veut plus être avec son marie Camille qui l’a répugne tant. Les deux amoureux finissent par échafauder le meurtre de Camille pour pouvoir satisfaire leur arrière-pensées, bénéficiant de la situation. Quasimodo est fou amoureux d’Esméralda qui, elle est sous le charme de Phébus. Encore un amour impossible, qui se terminera dans le drame absolu, où l’injustice des sentiments conduit au tragique.
...