Cours introductif sur le théâtre

1er volet : perspective historique

Les origines grecques

1) Origines mythiques et historiques

Le théâtre tel qu’il est pratiqué en occident est né en Grèce aux alentours du VI siècle avant J.-C.

Il est constitué de deux genres, la comédie et la tragédie qui, d’après le philosophe Aristote (Ivs avant J.-C), tirent leur origine des fêtes données en l’honneur de Dionysos, dieu du vin. Cette origine n’est pas certaine, néanmoins, elle met l’accent sur le caractère à la fois festif et démesuré du théâtre*. Celui-ci naît de l’ivresse : le danseur dyonisiaque dans les cortèges bacchiques se laisse transporter par une fureur sacrée pour communiquer pleinement avec le dieu ; de même l’acteur doit devenir un autre que lui même et jouer les passions de telle sorte que le public en soit transporté.

La naissance officielle du théâtre à Athènes est lié au contexte socio-politique : chaque année pour les fêtes de Dionysos, des poètes sont sélectionnés et invités à s’affronter en donnant chacun plusieurs pièces dramatiques ( 4 jours de représentations : concours tragique > trois tragédies + un drame satirique / le dernier jour : 5 comédies sont données).

Ces concours témoignaient de la puissance de la ville et de sa civilisation. C’et la cité grecque qui se met en scène devant l’ensemble des citoyens en un spectacle ouvert à tous

* : à rattacher au théâtre du XX° ( moitié du siècle) qui manifeste la nostalgie d’un théâtre populaire c’est-à-dire celle d’une partie de ses origines, des rituels bachiques et festifs qui ne s’encombraient ni de textes ni de doctes. Antonin Artaud, au début du siècle, avait déjà rêvé d’une resacralisation de la représentation et d’une élimination du texte au profit du geste et du mouvement.

Gros plan sur la tragédie grecque

Naissance en Grèce au VI siècle avant J.-C. Elle trouve sa forme littéraire achevée au cours du V siècle avant J.-C. les œuvres tragiques conservées ont été composées, entre 470 et 404 par les trois plus grands auteurs tragiques de l’époque : Eschyle, Sophocle, Euripide.

Une des caractéristiques principales de la tragédie grecque est l’alternance des parties chantées et des parties dialoguées selon le schéma traditionnel proposé par Aristote dans la Poétique.

Les thèmes : emprunt à la mythologie et principalement à quelques thèmes porteurs : la guerre de Troie, le cycle des légendes thébaines (dont surtout l’histoire d’Œdipe et de sa descendance), l’histoire des Atrides ( Agamemnon, Oreste, Electre…)….

Le principe de ces tragédies est simple : elles montrent presque toujours des dieux, des rois et des héros en lutte contre eux-mêmes et contre un destin inexorable. Poussé par un orgueil démesuré, l’hybris, qui l’amène à se mesurer aux dieux, le héros des tragédies est conduit à commettre une faute fatale malgré lui. Ainsi, Œdipe dans la pièce eponyme Œdipe Roi de Sophocle, poussé par une force aveugle assassine un vieillard qui lui barrait la route sur le chemin de Thèbes et épouse Jocaste, l’épouse du défunt roi de Thèbes. Il ignore que le vieillard qu’il a tué n’était autre que son père, le roi Laïos et qu’il a épousé sa mère. La liberté humaine, est ainsi, dérisoire dans la mesure où elle bute sans cesse sur la méconnaissance du présent et de l’avenir, voire du passé. Le héros poussé par cette force qui le conduit vers le malheur subit la loi et le châtiment divins. Ainsi, par une cruelle ironie du destin, Œdipe………………. …………………………………………………………………………………………………………………………………..

La tragédie met ainsi en scène un héros à la fois coupable et innocent puisque le destin se charge d’amplifier la faute originelle que lui, ou un membre de sa famille, a commise contre les dieux.

Un texte essentiel : La Poétique d’Aristote

Tout réflexion sur le genre théâtral prend son origine dans La Poétique d’Aristote. Celle-ci propose un ensemble de règles en fonction desquelles le théâtre s’est constitué. Selon Aristote , le théâtre est un art de la représentation (mimésis) et il se distingue des autres genres par le fait qu’il représente des personnages en action. La grande particularité du théâtre, c’est que l’action et la représentation coïncident toujours ( sauf cas du récit rapporté) : le théâtre est le lieu de la feinte ou de la simulation : il s’agit de faire comme si les évènements étaient réels. La théorie aristotélicienne marque l’importance du vraissemblable au théâtre ( concept repris par les théoriciens du théâtre classique). Le vraissemblable et le nécessaire relèvent de «  ce qui se produit le plus fréquemment ». Ainsi, « le rôle du poète est de dire non pas ce qui a lieu réellement, mais ce qui pourrait avoir lieu dans l’ordre du vraissemblable ou du nécessaire ». C’est pourquoi, Aristote condamne le monstrueux et de façon plus générale ce qui excède une certaine norme : la tragédie est toute de modération et de mesure. Elle cherche à instruire en créant des liens entre ce que le spectateur est susceptible de se représenter et la représentation elle-même.

A retenir : pour comprendre le théâtre, à la fois comme texte et représentation, il est nécessaire de connaître ses origines grecques car celles-ci nous rappellent :

d’une part, que le théâtre

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