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Corrigé devoir 3 Français 1s cned

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Par   •  26 Février 2019  •  Dissertation  •  5 406 Mots (22 Pages)  •  2 637 Vues

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Objet d’étude : le texte théâtral et sa représentation, du XVIIe siècle à nos jours

Question (4 points)

En quoi le dialogue fait-il vivre, dans ces différents extraits, l’espace scénique, mais aussi l’espace extérieur ?

[Accroche]

Le théâtre est un genre qui a cette particularité d’être fait pour être représenté face à un public de spectateurs ; les dialogues, comme les didascalies, y jouent donc un rôle essentiel, puisqu’ils permettent de faire avancer l’action, mais aussi de « construire » les décors.

[Présentation du corpus]

C’est le cas dans les trois extraits de pièces soumis à notre étude, l’un de Pelléas et Mélisande rédigé par Maurice Maeterlinck, un autre issu de l’Amphitryon 38 de Jean Giraudoux, ainsi que la scène d’ouverture du Roi se meurt de Ionesco. À ces différents extraits se rattache un court passage de l’essai d’Antonin Artaud, Le Théâtre et son double.

[Reprise de la question, sous forme d’annonce de plan]

Nous allons nous demander en quoi le dialogue fait vivre l’espace scénique, mais aussi l’espace extérieur.

[L’espace scénique]

Nous pouvons remarquer que les personnages, grâce aux différentes répliques qu’ils s’adressent les uns aux autres, permettent de construire un véritable décor sur scène. Ainsi, on pourrait presque envisager que si le metteur en scène choisissait de ne pas mettre d’accessoires sur scène, l’imagination du spectateur pourrait suffire à « visualiser », grâce aux dialogues, les différents espaces présents sur scène. On imagine, dans l’extrait de Pelléas et Mélisande, que les personnages présents sur scène évoluent dans un espace extérieur, tandis que dans les extraits de Giraudoux et de Ionesco, les personnages sont à l’intérieur, dans un espace clos, qui représente dans les deux extraits un palais royal. En effet, Mélisande annonce dès le début de l’extrait qu’« il fait sombre dans les jardins ». Pourtant, on apprend un peu plus loin que ces jardins sont plus éclairés que le reste du paysage, lorsque Geneviève précise « Ici, il fait un peu plus clair d’ailleurs », ou lorsque Pelléas attend que le navire soit visible : « nous le verrons tout à l’heure quand il entrera dans la bande de clarté… ». À l’inverse, chez Giraudoux et Ionesco, c’est un espace clos, celui d’un palais, qui se donne à voir sur scène, grâce à la première réplique de Mercure dans Amphitryon 38 : « Thèbes entière est aux pieds du Palais, Jupiter », ou à celle de Marguerite dans l’extrait du Roi se meurt : « Ceci n’est pas un living-room. C’est la salle du trône ». On a appris précédemment que cette salle était froide et sale, par l’intermédiaire de la réplique du Garde tout d’abord (« Chauffage, allume-toi (…) Le radiateur reste froid ») puis par celle de Marguerite (« Il y en a de la poussière. Et des mégots par terre. »). On note d’ailleurs une sorte de confusion sur le lieu réel découpé sous nos yeux dans l’extrait de Ionesco, puisque l’un des personnages parle de « living-room » tandis que l’autre évoque une « salle du trône ». On ne manquera pas de percevoir toute la dérision de l’auteur dans ce choix de présenter un « living-room », c’est-à-dire un « lieu où l’on vit » selon la traduction littérale de l’anglais, alors qu’il s’agit spécifiquement d’une salle du trône où le roi va mourir à la fin de la pièce.

[L’espace extérieur]

De même, l’imagination du spectateur concernant les paysages hors-scène est fortement sollicitée, tout particulièrement dans l’extrait de Maeterlinck, mais aussi chez Ionesco et Giraudoux. Dans le passage de Pelléas et Mélisande, il est question de nombreux lieux situés hors de ce que le spectateur peut observer : les « forêts tout autour des palais », mais surtout la mer, le port et le phare ; on relève l’impératif énoncé par Geneviève qui est particulièrement intéressant, puisque le procédé de la double énonciation lui permet de s’adresser à la fois à Mélisande et aux spectateurs, qui pourtant ne peuvent rien voir ailleurs que dans leur imagination : « Regardez de l’autre côté, vous aurez la clarté de la mer… ». On en apprend beaucoup sur les caractéristiques de cette mer, elle est « sombre », « calme », et couverte de « brume ». Les dialogues nous permettent également d’imaginer un port et son phare, puisque Mélisande précise que « Quelque chose sort du port », puis qu’elle « aperçoi[t] là-bas, une petite lumière qu[’elle] n’avais pas vue », ce à quoi Pelléas lui répond que « C’est un phare ». Autant d’espaces que le spectateur « entend » grâce aux dialogues, mais qu’il ne peut pas « voir ». De même, chez Giraudoux, il est fait référence à un espace hors-scène, à savoir toute la ville de Thèbes (« Thèbes entière est aux pieds du palais »), ainsi que des « zéniths » et des « caves » des dieux. Enfin, Juliette, dans l’extrait de Ionesco, évoque « l’étable » où elle s’est rendue « pour traire la vache », qui se situe hors-scène et laisse également imaginer un lieu de plus en plus en décrépitude, puisque la vache « n’a presque plus de lait ».

Conclusion

Ainsi, les dialogues entre les différents personnages permettent, par le procédé de la double énonciation, de « donner à voir » au spectateur des lieux qui ne sont pas forcément représentés sur scène, sollicitant son imagination.

Travail d’écriture (16 points)

Vous traiterez ensuite, au choix, l’un des deux sujets suivants :

Commentaire

Rappel du sujet

Vous ferez le commentaire du texte de Maeterlinck.

[1. Accroche]

Le théâtre est un art littéraire vivant, parlé, qui propose aux spectateurs une action en train de se vivre, de se « dire », sous leurs yeux. C’est pourquoi la parole, par l’intermédiaire de dialogues, prend une importance capitale dans ce genre littéraire. Par la parole se construit la scène, et parfois même les décors.

[2. Présentation de l’auteur et de son œuvre]

Maurice Maeterlinck, auteur belge, prix Nobel de littérature

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