Corpus de: "Tartuffe" et l'avis au lecteur de "L'Amour médecin" de Molière ainsi que de "Britannicus" de Racine
Cours : Corpus de: "Tartuffe" et l'avis au lecteur de "L'Amour médecin" de Molière ainsi que de "Britannicus" de Racine. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar michel noir • 27 Janvier 2019 • Cours • 610 Mots (3 Pages) • 719 Vues
Le corpus proposé met en lien 2 extraits de pièces classiques et 1 extrait d'avis au lecteur du XVIIeme siècle . Il s'agit respectivement de Britannicus écrit par Racine en 1669, de Tartuffe rédigée en 1664 ainsi que du « au lecteur » de L'Amour médecin publié en 1665 tous deux écrits par Molière.
Ces extraits de pièce sont des scènes où un personnage caché est présent. Il s'agira donc de voir si ces personnages ont un même intérêt pour le spectateur que pour le lecteur mais il sera aussi plaisant de savoir sur quelle particularité du texte théâtral l'avis au lecteur de Molière attire l'attention.
En effet, si on est lecteur ou spectateur, les intérêts d'un personnage caché peuvent être différents.
Dans la scène de Molière, Orgon, le personnage caché sous la table, peut vite être oublié par le lecteur puisque l'attention du lecteur est attirée par le dialogue. En effet, dans l'extrait proposé, aucune didascalie ne vient nous rappeler que le personnage est sous la table, ce qui nous permet d’être focalisé sur la discussion. On peut seulement se douter, si on se rappelle que le mari d'Elmire est caché sous la table, que la toux d'Elmire ,présente à la didascalie L.6 : « après avoir encore toussé », est faite pour qu'Orgon soit attiré par la conversation entre le personnage éponyme de la pièce et sa femme. A contrario, le spectateur est attiré du regard par Orgon ; le spectateur se demande comment il va réagir à ce qu'il vient d'apprendre, ou alors ce qu'il va faire par la suite … ce jeu d'acteur et de regard avec le public attire l'attention, ce qui ne peut être présent dans la lecture. Par conséquent, le spectateur sera moins intéressé par la conversation.
La situation de l'extrait de la pièce de Racine peut être considérée comme semblable au premier texte. En outre que Néron, le personnage caché, observe la discussion entre Britannicus et Junie afin de voir ses manigances parvenir à ses fins, la présence de Néron n'est rappelée dans aucune didascalie, ce qui fait que le lecteur se focalise uniquement sur le dialogue et peut venir à en oublier l'empereur. Mais comme dans le texte de Molière, une seule allusion est présente. En effet, Junie laisse entrevoir à Britannicus que Néron voit tout ce qui se passe dans son palais et qu'il est en train de les épier : « Et jamais l'empereur n'est absent de ces lieux » V.8. Toutefois, lors d'une représentation, l'attention sera alors focalisée sur ce personnage et les spectateurs se demanderont comment l'empereur va réagir suite à la découverte de la réussite de ses plans. Ce qui, encore une fois, va distraire le public et qui donc ne sera pas concentré sur l'échange des deux amants.
Puis nous voyons que l'avis au lecteur de l'amour médecin insiste sur une particularité du texte théâtral. En effet, ce texte montre que pour l'auteur, seule la représentation n'est « publiable ». Cela signifie donc que, pour Molière, le scénario, les répliques et les didascalies ne sont que pour la représentation et non pour la publication.
En définitive, nous avons vu que l'intérêt pour un personnage caché diffère pour le lecteur et le spectateur ; l'un ne va guère s'en soucier et l'autre sera plus ou autant attiré par lui que par les répliques. Par la suite, nous avons constaté que pour Molière, un texte théâtral ne sert que de support pour la mise en scène.
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