"On sait bien que les comédies ne sont faites que pour être jouées", écrit Molière dans l’avis au lecteur de L’Amour médecin en 1665 . En quoi cette déclaration rencontre-t-elle votre lecture du Malade imaginaire ?

SUJET :

Sujet : « On sait bien que les comédies ne sont faites que pour être jouées », écrit Molière dans l’avis au lecteur de L’Amour médecin en 1665  . En quoi cette déclaration rencontre-t-elle votre lecture du Malade imaginaire ?

Intro :

        A partir du XVIe siècle, une troupe de théâtre nommée « la Comedia Dell’arte » a commencé à jouer des pièces de théâtre en improvisant. Ça permettait a la pièce d'être plus vivante et unique car il ne respectaient aucune règle de mise en scène qui pouvait leur permettre de refaire à chaque fois la même pièce avec les même intonations, décors, gestes etc. Molière a dit « On sait bien que les comédies ne sont faites que pour être jouées ». Mais alors, qu’est ce que la représentation d’une pièce apporte de plus que sa lecture ? Nous allons donc voir en quoi reproduire une pièce a plus d’avantages pour le spectateur mais également quels atouts peut-on trouver a la lecture. 

         Premièrement, en lisant une pièce on ne peut pas connaître l'émotion qu’implique la pièce, qui est transmise collectivement au théâtre. Pendant une représentation, les comédiens transmettent chacun une émotion particulière, grâce à l'intonation de leur voix, leurs gestes, leurs mimiques. De plus les spectateurs vont, au cours du spectacle, rire, pleurer, râler etc. Ça nous transmet donc des émotions, des sentiments que ,seul, a la lecture nous ne pouvons pas ressentir. Par exemple dans le malade imaginaire, quand nous lisons la scène ou Argan fait semblant d’être mort devant sa femme et sa fille nous ne ressentons pas forcement des sentiments alors que en regardant la pièce ont est plus touché et donc nous allons par exemple rire de la situation et mieux apprécier le texte.

        Les décors visuel et sonore constituent une interprétation du texte. En voyant les personnages, leurs visages, le décor etc on pose un regard nouveau sur la pièce car nous nous faisons une nouvelle image souvent totalement différente de quand on se l’imagine nous même. Parfois ça nous aide à poser un visage, une musique sur un personnage, un moment. On va se repérer facilement et même parfois changer d'interprétation, car, voir une représentation nous donne un nouveau point de vue que celui qu’on s'était fait. Nous le voyons en comparant la pièce du malade imaginaire mise en scène par Daniel Auteuil avec celle de Claude Stratz. Ce dernier a décidé de mettre une ambiance plus froide, calme, a la limite de la tragédie tandis que l’autre a voulu une dynamique en surjouant même parfois. Ça la rend plus vivante et plus joyeuse que l’autre. De plus, il a choisi des couleurs vives pour le décors, les costumes etc, alors que Stratz a mis en avant les couleurs ternes. On voit bien les deux interprétations qu’ils se sont faites du texte du dramaturge et leur différents points de vues, aux niveaux des personnages et des décors.

        De plus, en représentant une pièce, le metteur en scène la rend plus actuelle à notre époque. Grâce à l’image et au son, il peut la mettre dans un contexte contemporain. En effet, les différents metteurs en scène vont pouvoir disposer de différents outils qui permettront de donner une touche de modernité à la pièce, comme par exemple le décors, mettre des objets actuels, les costumes des comédiens, la musique etc. Grâce à cela, les spectateurs vont se référer à des choses qu’ils connaissent et vont peut-être pouvoir se retrouver dans les personnages de la pièce, a des objets ou à une chanson présente sur scène.

Dans le malade imaginaire, le metteur en scène Daniel Auteuil a mis en place un décors colorés avec des costumes du XVII e pour rappeler l’origine de la pièce mais également des installations nouvelles. La mise en scène est dynamique et même parfois exagérée par rapport à Claude Stratz qui a décidé de les faire parler plus froidement voire de façon monotone.

        On peut aussi ajouter que le théâtre de la Commedia Dell’arte, datant du XVIe siècle, ne se basait pas sur les textes écrits mais reposait plus sur l’improvisation. En effet chacune de leur prestations étaient uniques par le fait qu’ils ne préparent pas à l'avance leur pièce. Ils interprétaient différentes pièces leur permettant de mettre au goût du jour ces pièces et créant à chaque représentation des surprises provoquées par leur talent d’improvisation. Ça permettait au spectateur d'être surpris à chaque fois, d'être transporté dans l’univers et de comprendre d’une différente façon le texte et l’histoire.

        L'étymologie du mot « théâtre » souligne le caractère primordial de la représentation, il signifie « le lieu d'où on regarde ». A la base, une pièce de théâtre devait donc être représentée et non lue, ça permettait d’improviser et de dénoncer des injustices de façon comique ou tragique sans laisser de trace. Grace a ces pièces le peuple se divertissait. Ce n’est que bien plus tard que les pièces ont commencé à être écrites avant d'être représentées devant un public.

        Finalement nous pouvons ajouter que les gestes et les déplacements des acteurs ajoutent du sens au texte. Ils contextualisent la situation, ils nous permettent de voir les sentiments des personnages, leurs états d'âme, ils aident à appuyer leurs propos et à leur donner de l’importance ou non. Grâce à ces détails, le spectateur va mieux comprendre la situation et donc le texte. Dans le Malade imaginaire, mis en scène par Auteuil, Beline, apprenant la mort d’Argan montre d’abord des signes de tristesse jusqu'à vérifier qu’il l’est bel et bien. Ensuite elle commence à se déplacer rapidement, faire des aller-retours , parler vite pour tout organiser pour que ça lui permette de gagner l’argent de son défunt mari. Ça met en activité la scène et toutes les choses qu'elle a prévu de faire suite à cette nouvelle, qui est fabuleuse pour elle. Quand Argan se réveille enfin elle tombe par terre et rampe au sol jusqu'à la porte en signe de défaite et de la désolation qu’elle éprouve. Ça rend la pièce plus vivante et mets plus d'expressions qu’il y en a déjà.

...