Commentaire tirade Yvan de la pièce de théâtre "ART" (yasmina reza)
Commentaire de texte : Commentaire tirade Yvan de la pièce de théâtre "ART" (yasmina reza). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar magalii38 • 19 Février 2016 • Commentaire de texte • 1 829 Mots (8 Pages) • 28 573 Vues
BILLON Magali 1G3 12/05/2014
Commentaire de texte
« Art » est une pièce de théâtre créée en 1994 par Yasmina Reza pour Pierre Arditi, Pierre Vaneck et Fabrice Lucchini. Cette pièce connut un grand succès car elle a été traduite en 35 langues, elle raconte l’histoire de trois amis d’une quarantaine d’années qui vont se disputer et se déchirer à cause de l’achat d’un tableau blanc.
Marc et Serge ne sont pas d’accord sur l’achat de ce tableau. Après que chacun en ait parlé à Yvan, leur ami commun, ils se retrouvent tous les trois chez Serge pour passer une soirée mais Yvan est en retard. Serge et Marc se provoquent et commencent à créer une forte tension entre eux. C’est alors qu’Yvan fait son apparition, une entrée fracassante, à la suite de laquelle il se lance dans une longue tirade sur ses problèmes conjugaux et familiaux. C’est donc ce passage que nous étudierons.
La problématique est la suivante : Quels sont les enjeux de cette tirade ? Nous verrons dans un premier temps le caractère d’Yvan, puis nous étudierons les portraits des deux femmes, et enfin nous terminerons par le comique de cette tirade.
Tout d’abord, l’un des premiers enjeux de cette tirade est de nous faire parvenir le ressenti d’Yvan et de nous permettre d’en apprendre plus sur son caractère. La tirade d’Yvan est très longue car elle fait 47 lignes, elle est surprenante de par sa longueur mais aussi par son manque de ponctuation car il a seulement deux points et uniquement des virgules qui ponctuent les propos de cet homme. Cette tirade, nous montre donc qu’Yvan est une personne très stressée qui, par le dialogue, se libère de ses angoisses et de ses craintes à propos de son mariage en les partageants avec ses amis. Ce stress est renforcé par le fait qu’il n’y a pas de connecteurs logiques, Yvan n’a pas de moment de répit. De plus, il utilise, parfois, un registre très familier : « une salope », pour désigner sa belle-mère qui s’appelle « Yvonne » (l.14). Nous pouvons remarquer que le prénom d’Yvonne est le prénom féminin d’Yvan. En désignant sa belle-mère de la sorte, il nous fait part de sa haine profonde pour celle-ci, mais comme nous avons remarqué la similarité de leurs prénoms, nous pouvons nous demander si la haine qu’il ressent ne concerne pas sa propre personne. Nous pouvons aussi remarquer, qu’en plus du stress, il est très nerveux : « en surtension » (l.31). C’est aussi un homme qui perd pied, il ne parvient plus à faire face au problème, il répète à plusieurs reprises le mot « dramatique ». Nous pouvons aussi en apprendre plus sur la vision qu’Yvan a à propos de son mariage, il restreint son mariage à une sorte d’obligation, de passe-temps : « développer une activité conjugale ». Yvan apparaît donc comme un homme très stressée et énervée.
Yvan ressent de la haine car il subit beaucoup d’agressivité comme nous pouvons le voir avec « égoïste » et « la plus chaotique », ce sont les femmes qui le désignent de la sorte. Il est aussi influençable et mal mené par celles-ci. Il est influençable comme nous pouvons le voir à la ligne 11 : « je ne finis par me laisser convaincre », il change souvent d’avis en fonction des femmes. Il aussi mal mené par elles comme nous pouvons le voir avec la métaphore hyperbolique que sa mère prononce : « tu as jusqu’à présent mené ta barque de la manière la plus chaotique qu’il soit », sa mère a une très mauvaise vision de la vie de son fils. Ce qu’il ressent vis-à-vis des femmes est renforcé par la présence de la répétition du mot « belle-mère » aux lignes 2, 3, 4, 5, 9 et 11, cette anaphore souligne un agacement face à la présence trop importante des femmes dans sa vie. Il est impuissant face à cette omniprésence : « convaincre contre mon gré ». Yvan se laisse ridiculiser par sa mère, qui le traire comme un enfant : « mon petit, file, file rejoindre tes amis ! » (l.47), elle le traite comme un enfant alors qu’il a plus de quarante ans ! De plus Yvan n’a aucune autorité car il utilise beaucoup de conditionnel comme : « tu pourrais », « j’ai suggéré », « je t’en supplie », il ne s’impose pas face à sa mère et sa future femme, Catherine, il se rabaisse. Yvan apparait donc ici, comme un homme qui perd pied face aux femmes, et qui se laisse dominer par la gente féminine.
Cette tirade nous peint le portrait de deux femmes, la mère d’Yvan, Huguette et sa future épouse, Catherine. La mère d’Yvan se pose en tant que victime, car elle est croit être victime d’un complot : « contre moi », « trame », « derrière mon dos », en utilisant le champ lexical du complot, elle apparait aussi comme une femme paranoïaque. Et en usant de l’hyperbole : « tout s’organise sans moi » (l.21), Huguette cherche à faire culpabiliser son fils. C’est une femme très manipulatrice car elle fait du chantage affectif avec Yvan : « Toujours mieux à faire » (l.23), « tout est plus important que moi » (l.24). Elle menace aussi son fils : « si Yvonne doit figurer sur la carton, je ne veux pas y être » (l.14). La mère d’Yvan utilise de nombreuses hyperboles comme « tout » et « dernière roue du carrosse ». Elle parle aussi d’elle à la troisième personne : « la brave Huguette » et utilise des comparaisons : « comme une femme abandonnée », elle est excessive dans ses paroles et dramatise tout, comme son fils. La mère d’Yvan est donc une femme qui se place en tant que victime pour faire culpabiliser son fils, elle est paranoïaque, c’est aussi une femme excessive et qui a tendance à exagérer.
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