Commentaire littéraire Sonnet de Ronsard
Commentaire de texte : Commentaire littéraire Sonnet de Ronsard. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Mathéo TONNEYCK • 27 Octobre 2019 • Commentaire de texte • 1 760 Mots (8 Pages) • 4 966 Vues
introduction : amorce (mouvement littéraire - auteur - recueil - poème - problématique - plan
Mouvement littéraire du XVIe siècle, la Pléiade tient son nom d’une constellation composée de 7 étoiles. De fait, 7 auteurs composent ce groupe : Ronsard, Du Bellay, Jodelle, Tyard, Baïf, Pelletiers du Mans et Belleau. Ensemble, ils veulent enrichir la langue française et doter le pays d’une véritable littéraire dans cette langue[1]. Surnommé “Prince des poètes”, Ronsard est le chef de file de ce mouvement. Il est l’auteur des Odes, des Amours de Cassandre et des Sonnets pour Hélène[2]. Ce dernier est composé de 130 sonnets. C’est une oeuvre commandée par Catherine de médicis pour célébrer Hélène de Surgères, femme la plus vertueuse de la cour. mais Ronsard va se prendre au jeu, et finalement, tombera amoureux de la jeune femme.[3] Le poème “Quand vous serez bien vieille” est un sonnet régulier en alexandrins dans lequel Ronsard parle à Hélène de ce qui l’attend dans le futur si elle ne succombe pas aux avances du poètes.[4] Quels sont les enjeux de ce poème?[5] Dans un premier temps, nous verrons qu’il s'agit malgré tout d’un poème d‘amour; ensuite, nous examinerons la stratégie argumentative de Ronsard pour séduire la jeune femme. Enfin, nous montrerons que ce poème permet de mettre en évidence certaines fonctions du poète et de la poésie.[6]
Le premier enjeu de ce poème est pour Ronsard de déclarer son amour à Hélène. Pour ce faire, il va utiliser le registre lyrique et exprimer ses sentiments.[7]
Tout d’abord, le sonnet de Ronsard est un poème lyrique car nous trouvons un grand nombre d'occurrences du pronom personnel de 1ère personne ou de déterminants possessifs de première personne: “je serai sous la terre (v.9), “je prendrai mon repos” (v.10), “mon nom” (v. 7), “mon amour”(v. 12), “si m’en croyez” (v.13). Ainsi, le poète s’implique personnellement dans son poème, s’affirme en tant qu’homme et partage ses émotions avec ses lecteurs. Sa présence se retrouve également de façon originale au 4ème vers, quand il parle de lui à la 3ème personne “Ronsard me célébrait,” comme par orgueil.
Pour que le poème appartienne au registre lyrique, il faut également une forte présence d’un interlocuteur privilégié. Il s’agit ici d’Hélène de Surgères. Elle apparaît vieillie à travers le pronom de 2ème personne du pluriel “vous “ en trois occurrences. Ce pronom marque et souligne le respect à l’encontre de la jeune fille.
[8]Ensuite, ce sonnet est un poème d’amour. Dans ce poème on retrouve l’expression des sentiments personnels du poète à travers le champ lexical de l’amour : “belles”,”les roses””amour”...
Dans le vers “Regrettant mon amour et votre fier dédain”, il montre explicitement son amour pour Hélène et surtout sa déception amoureuse, il se présente tel un amoureux transis éconduit. Hélène est décrite comme la “belle indifférente” qui ne se rend pas compte de l’amour intense de Ronsard, ce qui renforce l’amour et la détermination de Ronsard.
[9]Dès le début Ronsard dresse le décor grâce à des connecteurs spatio-temporels : “Quand /au soir” (v.1) ; “Assise” (v.2). On comprend immédiatement comment et où il voit son futur. Dans le vers quatre, Ronsard cherche à faire comprendre à Hélène à quel point il est nécessaire de vivre leur amour maintenant pour ne pas regretter dans le futur : “Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle”. À travers cette technique de persuasion, on comprend qu’Hélène est réticente et reste indifférente face aux avances de Pierre Ronsard.
Ce poème est donc bien avant tout un poème d’amour, reprenant les règles traditionnelles du lyrisme : le poète exprime directement son amour à une femme bien identifiée, Hélène ; sa présence est omniprésente, voire omnipotente puisqu'il se présente comme mort, et cette distance lui permet d'exprimer ses sentiments. Mais cette déclaration est bien originale, en effet, dans une deuxième partie, nous allons premièrement étudier l’éloge paradoxal que fait Ronsard à sa dulcinée Hélène, puis la chute de ce poème afin de comprendre la stratégie argumentative qu’utilise l’auteur.[10]
Pour commencer, Ronsard fait un éloge paradoxal. Ici, l’auteur divise astucieusement son sonnet en quatre parties distinctes correspondant aux quatre strophes. Dans le premier quatrain, Ronsard émerveille Hélène : “en vous émerveillant”, et la met en valeur : “du temps que j’étais belle”. Mais il utilise des mots et rimes particuliers, pouvant passer inaperçus. “bien” est utilisé ici en tant qu’adverbe intensif, soulignant ainsi la forte vieillesse d’Hélène ; “au soir” signifie sûrement sa fin de vie ; la rime “chandelle”/“belle” est une métaphore de la beauté et du temps qui passe.
Ce premier quatrain correspond ainsi au tableau cruel d’une Hélène en fin de vie. Elle est occupée par des activités domestiques ennuyeuses sans intérêt, soulignées par l’assonance en [an] qui parcourt toute la première strophe, par opposition à l’admiration et la gloire du poète. Ronsard met en place un portrait péjoratif, en s’opposant à Hélène.
D’autre part, Hélène est définie dans ce poème comme indifférente à l’amour de Ronsard et à l’arrivée de la vieillesse. “ Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie”, indique que le temps passe, et qu’il faut qu’elle profite de sa vie avant qu’il ne soit trop tard. La “rose” est utilisée dans ce texte, car cette fleur fane assez vite et donc qu’il faut en profiter, c’est une métaphore pour souligner le fait que Ronsard veut que Hélène profite de sa vie avant de devenir une “vieille accroupie” comme il dit dans le poème, et encore
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