Commentaire littéraire Don Juan aux Enfers
Commentaire de texte : Commentaire littéraire Don Juan aux Enfers. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar imadeddine • 26 Juin 2016 • Commentaire de texte • 1 319 Mots (6 Pages) • 17 004 Vues
Commentaire Littéraire
Note | commentaire |
Sujet : Commentez le texte Don Juan aux Enfers de Charles Baudelaire.
Le texte Don Juan aux Enfers, tiré du recueil poétique Les Fleurs du mal paru la première fois en 1857 a été écrit par Charles Baudelaire. Il est considéré comme un grand poète romantique, mais aussi comme un des tous premiers poètes symbolistes. Dans ce poème il réécrit l’histoire de Don Juan, le plus célèbre séducteur de la littérature. Aujourd'hui considéré comme un véritable mythe, Don Juan symbolise le séducteur prêt à tout pour arriver à ses fins, au même titre que le mythe d’Hercule symbolise l'homme fort ou encore que le mythe de narcisse symbolise l'homme narcissique. Dans ce poème Baudelaire nous décrit la descente aux enfers de Don Juan et la réaction de ses proches face à sa mort.
Ainsi nous pouvons nous demander, en quoi ce poème peut-être considéré comme une réécriture? Nous verrons ainsi que ce poème réinvente le Don Juan de Molière, et qu'il reprend par la même occasion des éléments de la mythologie antique.
Baudelaire reprend dans ce poème le Don Juan issu de la pièce de Molière. En effet on peut remarquer qu'il existe de nombreuses similitudes entre ce poème de Baudelaire et la pièce de Molière. Tout d'abord le personnage de Don Juan est repris avec les mêmes caractéristiques que celui de Molière. En effet il nous est décrit comme quelqu'un « d'audacieux », mais également comme un « amant » et un « époux perfide », ce qui correspond bien à la description que nous en a fait molière à travers son œuvre. De plus la nature séductrice du personnage nous est rappelée dans le deuxième quatrain, dans lequel les femmes sont par le biais d'une comparaison, mises en relation avec un « troupeau de victimes », ce qui accentue la nature séductrice du personnage mise en place par Molière dans l’œuvre originelle. En outre certains éléments sont tout simplement tirés de la pièce de Molière, on peut relever notamment la présence de personnages issus de la pièce de Molière, tel que ; « Sganarelle », « Don Luis », « Elvire » ou encore l'évocation d'un « sombre mendiant » qui n'est pas sans rappeler celui rencontré par Don Juan dans la pièce de Molière. De plus on peut noter que l'homme qui tient la barre de l'embarcation et qui par conséquent conduit Don Juan aux enfers n'est autre que « l'homme de pierre », le même homme qui dans la pièce de Molière a conduit Don Juan à la mort. Enfin on peut noter que ce poème est composé de cinq quatrains sans doute pour faire référence aux cinq actes de la pièce de Molière.
Ainsi nous avons vu que ce poème reprend la pièce de Molière. Néanmoins ce poème ne fait pas que reprendre l’œuvre de Molière, il nous propose une suite à l’œuvre de Molière et ainsi une réécriture de celle-ci.
Baudelaire nous propose un dépassement de l’œuvre originale de molière. En effet ce poème nous décrit la suite directe des aventures de Don Juan. Sa descente aux enfers, ceci nous est confirmé tout d'abord par le titre du poème Don Juan aux enfers, qui évoque la suite des aventures de Don Juan après sa mort et donc après la pièce de Molière. De plus on peut noter également que ce poème reprend directement les éléments de la dernière scène de la pièce de Molière ce qui prouve que ce poème se passe après la pièce de Molière, c'est à dire quand Sganarelle demande ses gages à Don Juan dans le premier vers du deuxième quatrain ; « Sganarelle en riant lui réclamait ses gages ». En outre cette suite nous permet également de découvrir les réactions des proches de Don Juan à la nouvelle de sa mort. Ainsi on peut voir que Sganarelle et Don Luis ne sont pas attristés par sa mort, Sganarelle va même jusqu'à rire de sa mort dans le troisième quatrain ; « Sganarelle en riant ». Tandis que Don Elvire, est réellement bouleversée par sa mort, « frissonnant sous son deuil ». C'est d’ailleurs la seule à ressentir du chagrin à sa mort.
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