Commentaire extrait final Pâques à New York de Blaise Cendrars
Commentaire de texte : Commentaire extrait final Pâques à New York de Blaise Cendrars. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dreaaa • 16 Avril 2020 • Commentaire de texte • 1 202 Mots (5 Pages) • 2 564 Vues
C'est en avril 1912 que sont publiées Les Pâques à New-York, un poème de Blaise Cendrars dont nous étudions les 12 dernières strophes. Il écrit ce texte durant la période de Pâques, comme nous l'indique le titre, où il est totalement fauché, sans une habitation digne et dans un profond désespoir. L'auteur nous « raconte » alors sa déambulation dans la ville pendant cette fête religieuse, dont il est exclu puisque non croyant. Nous nous demandons alors par quels procédés Blaise Cendrars exprime son mal-être et son état d'esprit . Nous analyserons donc le chaos qui entoure le poète, dans un contexte religieux particulier, ainsi que le sentiment d'abandon qu'il ressent.
Une première lecture suffit à faire ressortir que le chaos est un thème omniprésent dans ce texte. En effet, c'est un poème principalement composé de distiques, mais certaines strophes sont de simples monostiches, comme la strophe finale, venant casser un rythme relativement régulier. C'est également un poème hétérométrique, où certaines phrases sont assez courtes, comme « La cité tremble. »(ligne 8), ou « J'ai froid. »(ligne 19), et avec quelques enjambements, que nous pouvons par exemple observer dans le distique « Une foule enfiévrée par les sueurs de l'or//se bouscule et s'engouffre dans de long corridors »(lignes 10-11).
Ensuite, nous pouvons relever que l'évocation de la ville (un thème fréquent dans le modernisme) dans laquelle il déambule augmente l'impression de chaos. En effet, nous pouvons retrouver un vaste champs lexical de l'urbain en amont, « gratte-ciel »(ligne 3), « ville »(ligne 4), « trains »(ligne5), « métropolitain »(ligne 6), « ponts » et « chemins de fer »(ligne 7), ou encore « cité »(ligne8). De plus, cette ville est d'une grande violence, ce que nous pouvons voir à travers « un bruit immense retentit sur la ville »(ligne 4), « Se bouscule » (ligne 11), dans l'accumulation « des cris, du feu et des fumées »(ligne 8), mais aussi à travers les personnifications « les trains bondissent, grondent et défilent » (ligne 5), « les métropolitains roulent et tonnent sous terre »(ligne 6), « les ponts secoués »(ligne 7), « la cité tremble »(ligne 8), ou encore « des sirènes à vapeur rauques comme des huées »(ligne 9).
Enfin, nous pouvons noter un réel clivage dans cet extrait entre les lignes 13 et 14, où au-dessus, Cendrars évoque le chaos de la ville qui l'entour, et en-dessous, son propre chaos. En effet, cela peut être remarqué par la disparition des rimes (qui étaient suivies au début de l'extrait). Ensuite, l'épanorthose doublée d'une hyperbole « Cent mille toupies tournoient devant mes yeux...//Non, cent mille femmes... Non, cent mille violoncelles... » traduit une sorte d'indécisions, ce rythme ternaire peut nous donner l'impression qu'il tourne en rond. Ce distique nous montre aussi que l'auteur a des hallucinations, ce qui peut être aussi justifié par le fait que cela soit « trouble, dans le fouillis »(ligne12).
Dans un second temps, nous pouvons dire que le contexte (surtout religieux) dans lequel se trouve Cendrars est singulier. En effet, il écrit ce texte au moment de Pâque (d'où le titre Les Pâques à New York), et nous pouvons y retrouver plusieurs allusions à la religion chrétienne. Ce que nous voyons tout d'abord, c'est l'anaphore récurrente du mot « seigneur », placé en apostrophe. De plus, le vers « Le soleil, c'est votre Face souillée par les crachats » (ligne 13) fait référence aux évangiles, plus précisément le moment précédant la crucifixion du christ, lorsqu'il déambulait et se faisait lyncher.
De plus, Blaise Cendrars est quelqu'un de non-croyant, ce qui le rend exclu de ces événements. Lorsqu'il évolue dans cette ville, toute la population est dans les églises, ou célèbre cette fête, laissant l'auteur seul, hors de ça.
Néanmoins, il va se tourner vers ce Dieu auquel il ne croit pas,
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